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Vendredi de 14 h à 16 h (INHA, salle Fabri de Pereisc, 2 rue Vivienne 75002 Paris), du 10 novembre 2017 au 9 février 2018
Nous prolongerons cette année l’enquête consacré aux monstruosités politiques du vivant dans l’Occident pré-industriel.
Pour comprendre cette tension décisive dans l’histoire des rapports que l’homme entretient avec le monde, nous prolongerons la catégorie de l’humain par le dehors, à partir de ses écarts. Le long Moyen Âge n’a cessé de redéfinir l’humain à partir de la tradition des races monstrueuses vivant en Orient. Un corpus qui constitue un terrain de choix pour penser les ruptures ou les hybridations avec les autres formes de vie, mais aussi et dans le même temps, les différentes conceptions de l’altérité. Ces discours ont non seulement des conséquences ontologiques, mais possèdent aussi un impact social considérable : les limites fluctuantes de l’humain permettent de façon très concrète de définir avec qui l’on décide de faire ou de ne pas faire communauté.
Pour explorer cette frontière, nous continuerons de suivre comme guide un texte de la fin du XIIIe siècle, pratiquement inconnu, et faisant preuve d’une radicalité hors-norme face à ce qu’il présente comme une urgence sociale : « Les monstres des hommes » (Bnf fr. 15106) fait un usage totalement subversif de la langue et des images pour mieux retourner le discours xénophobe et fait de la monstruosité une arme pour mieux critiquer les inégalités propres à l’Occident.
Mots-clés : Animalité, Anthropologie historique, Environnement, Histoire, Histoire environnementale, Image, Moyen Âge/Histoire médiévale,
Aires culturelles : Europe,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Anthropologie historique
Intitulés généraux :
Renseignements :
Aline Debert, tél. : 01 47 03 84 36.
Direction de travaux d'étudiants :
le mardi au GAHOM, 2 rue vivienne de 16 h à 18 h sur rendez-vous.
Site web : http://gahom.ehess.fr/
Site web : http://domesticationetfabricationduvivant.wordpress.com/
Adresse(s) électronique(s) de contact : dittmar(at)ehess.fr
Pour la seconde année consécutive, le séminaire était consacré à l’analyse et à la traduction du premier livre des monstres en français, intitulé « les monstres des hommes » et conservé dans le manuscrit Bnf Fr. 15 106. La traduction du texte réalisée en tandem avec Maud Perez-Simon, qui est désormais achevée, a été entièrement menée collectivement, chaque verset étant soumis à la discussion lors du séminaire. La forme du texte a été amplement impactée par ce travail, qui a nécessité une réflexion approfondie sur les principes de traduction dans un dialogue entre poésie médiévale et poésie contemporaine.
L’année a par ailleurs été consacrée à contextualiser ce texte qui s’impose par sa très grande originalité. Après une réflexion générale visant à situer les monstres des hommes au sein des différents discours sur le monstrueux (à partir de Bataille, Foucault, Canguilhem et pour les images Lascault), nous avons convié différents collègues à discuter des groupements de monstres issus de notre texte pour mieux les mettre en dialogue avec d’autres sources. Une séance a ainsi été consacrée aux monstres dans la littérature médicale avec l’aide de Maaïke Van der Lugt, et une séance a été consacrée à la littérature hérétique dans la France du Nord et les Flandres avec Paul Bertrand. Enfin dans le cadre d’une réflexion sur les monstres de l’excès, une séance a été consacrée aux frontières de l’humain dans le cadre de la littérature rabelaisienne et proto-rabelaisienne.
En dernier lieu nous avons cherché à penser les caractères les plus anomiques de notre texte, en revisitant la tradition médiévale de l’absurde (connue essentiellement par les fatrasies).
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 1 octobre 2017.