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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Mondes ibériques

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

2e mardi du mois de 13 h à 16 h (salle A04_47, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 14 novembre 2017 au 12 juin 2018. Séance supplémentaire le 6 mars (salle BS1_28, 54 bd Raspail 75006 Paris). Voir programme détaillé

Le séminaire collectif « Mondes ibériques » est consacré à la présentation et à la discussion de travaux de recherches en cours l’anthropologie et l’histoire moderne et contemporaine des mondes ibériques. Ce séminaire est aussi conçu comme un lieu de formation à la recherche. Il accueille des étudiants de master et de doctorat inscrits à l’EHESS ainsi que dans d’autres universités (Universités Paris 1 et Paris 4 notamment). Certaines séances sont consacrées à la présentation des travaux des membres du GEI, d’autres à des chercheurs invités. Les séances suivent chaque année un fil thématique. Cette année elles s’articulaient autour de la question « Spatialisation et histoire sociale ». Pour l’année 2017-2018, le thème sera « Circulations impériales et post-impériales dans les mondes ibérique ». Il permettra d’aborder la question de la circulation des savoirs et des personnes au sein des mondes ibériques et de la question de la dimension impériale de cet espace politique et culturel.

Vendredi 10 novembre 2017 : Séance exceptionnelle commune avec le laboratoire d’études romanes de l’Université de Paris 8, co-organisée par Enrique Fernández Domingo, Élodie Richard et Mercedes Yusta (14h30-17h, Colegio de España, Cité Universitaire) « Mémoires de la violence en Espagne et en Amérique latine. Approche comparative ».

  • Sélim Smaoui (Centre de recherche sur l'action politique-Université de Lausanne): « La matrice latino-américaine. De la diffusion à l'appropriation des pratiques et des énoncés du 'post-conflit' par les collectifs de victimes du franquisme »
  • Valérie Robin Azevedo (Université Paris-Descartes): « Exhumations et ambivalences des politiques de la compassion au Pérou »

Mardi 14 novembre 2017 : Séance organisée par Jeanne Moisand

  • Romy Sanchez (Mondes Américains-EHESS) : « Déplacements contraints dans l'empire espagnol au XIXe siècle »

Mardi 12 décembre 2017 : Séance organisée par Jordi Canal

  • Carlos Espinosa Fernández de Córdoba (Universidad San Francisco de Quito, USFQ) : « Democracia cristiana, nacional catolicismo y fascismos en los Andes en el período de entreguerras, 1920-1942 : Ecuador, Colombia y Perú »

Mardi 9 janvier 2018 : Séance organisée par Natalia Muchnik

  • Antoine Roullet (CRH-EHESS) : « Le rang de la piété : pratiques dévotionnelles et usages du patrimoine dans la fabrique de la réputation de sainteté d'une duchesse de Castille ».

Vendredi 26 Janvier : Séance exceptionnelle, commune avec le GRIHL (11h à 13h, salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris)

  • Agnès Delage (Université d’Aix-Marseille) : « De quoi témoigne le « roman sans fiction » ? Javier Cercas et les savoirs de la littérature dans l'Espagne contemporaine (2001-2017) ».

Mardi 13 février 2018 (de 14 h à 16 h) : Séance organisée par Sébastien Malaprade

  • Samir Boumédiene (IHRIM-ENS de Lyon), « L’Amérique en questions. Les Indes comme objet d'histoire aux XVIe et XVIIe siècles »
    Cette communication présente les grandes lignes d'un programme de recherches consacré à l'histoire des questionnaires à l'époque moderne, et insiste en particulier sur le rôle primordial joué par la monarchie hispanique dans l'avènement d'un usage savant des questionnaires. Un premier temps est consacré à la dimension à la fois épistémique et pragmatique de l'usage des questionnaires, en le resituant dans ses origines juridiques, ecclésiastiques et fiscales au Moyen Âge. Un deuxième temps montre comment la monarchie hispanique a développé au XVIe siècle un nouvel usage des questionnaires, en lien avec les défis posés par le gouvernement des Indes. Un troisième temps, enfin, aborde la réappropriation de cet outil, et plus largement de la pratique de l'enquête, par les missionnaires, les médecins ou les officiers vivant en Amérique aux XVIIe et XVIIIe siècles.

6 mars 2018 : Séance exceptionnelle organisée par Élodie Richard et Clément Thibaud (Mondes américains-EHESS), salle BS1_28, 54 bd Raspail.

  • Noémi Goldman (Universidad de Buenos Aires), « Le concept de “garanties individuelles” : traduction, transferts conceptuels et censure en Amérique ibérique, 1810-1830 »
    Entre 1821 et 1826, l'Essai sur les garanties individuelles que réclame l’état actuel de la société de P-C-F. Daunou (Paris, 1818), a été quatre fois traduit en espagnol dans les villes de Madrid, Buenos Aires, Mexique et Paris. Une étude comparative de ces traductions indique que les nouveaux principes constitutionnels expérimentés à cette époque en Amérique ibérique ne sont pas seulement le résultats des interactions entre divers langages en interaction, mais aussi le fruit d'une activité de négociation culturelle plus complexe.

13 mars  2018 : Séance organisée par Beatriz Fernández

  • Céline Vaz (Université de Valenciennes), « La corruption immobilière et urbanistique pendant le franquisme »
    La perméabilité des autorités franquistes aux intérêts économiques a été l'objet d'un mécontentement social croissant dans les dernières années de la dictature de Francisco Franco (1939-1975), qui a participé, au côté d'un faisceau d'autres causes, du désir de changement et de l’aspiration à un régime démocratique. À partir de la fin des années 1960, la multiplication des effondrements d’immeubles, les scandales financiers et les irrégularités urbanistiques apparaissent comme autant d’indicateurs de la corruption immobilière. Il peut être difficile d’apporter la preuve de la collusion des autorités franquistes avec les intérêts immobiliers, à l’échelle locale ou nationale, faute de sources. Cette communication se propose de l’aborder de façon plus indirecte, en montrant comment la volonté du régime franquiste de ne pas trop encadrer le marché immobilier, pour ne pas entraver son développement, a offert un cadre favorable à l’épanouissement des abus. Il s’agira, en outre, de mettre en évidence les facteurs qui expliquent le changement de perception de la société espagnole à l’égard de la corruption, de l’acceptation à un rejet croissant. Cette analyse permettra ainsi d'inscrire la crise immobilière espagnole et les revendications sociales qui sont nées dans son sillage, autour notamment du mouvement des Indignés, dans un temps plus long.  

15 mai 2018 : Séance organisée Par Jean-Paul Zuñiga

  • Guillaume Gaudin (Université Toulouse II Jean-Jaurès), « La communication politique entre Manille et Madrid (fin XVIe-début XVIIe siècle) »
    Mes recherches explorent les dispositifs de communication dans la monarchie catholique. J’y insiste sur le rôle joué par la distance dans le gouvernement des hommes et des territoires, les « frictions » et les adaptations qu’elle impose. Les Philippines au début de la colonisation forment mon terrain : conquête/colonisation tardive (concomitante des Ordonnances de Pacification, 1573), espace asiatique au carrefour de puissances et de routes commerciales, éloignement extrême des centres hispaniques. Un volet du projet étudie la trajectoire et les actions de trois personnages qui naviguent entre Nouvelle Espagne, Philippines et Espagne de 1565 à 1572 : ils sont porteurs des premières nouvelles et connaissances géographiques, ainsi que des premières suppliques individuelles et collectives.

12 juin 2018 : Catarina Madeira Santos "Penser l’empire portugais à l’envers :  le rôle des institutions « indigènes » (Inde, Angola et Brésil, XVIe-XVIIIe siècles)"

Les études sur l’empire portugais se sont intéressées majoritairement aux institutions de domination impériale, exportées de l’Europe vers les territoires coloniaux. Au cours de ce séminaire je propose d’inverser la perspective. Il s’agit de présenter les résultats de mes recherches sur le rôle que les institutions « indigènes » ont joué dans la constitution de cet empire, entre le XVIe et le XVIIIe siècles. Cette démarche, jusqu’ici largement secondarisée par l’historiographique, fut tout d’abord adoptée par les administrateurs impériaux. Ils ont entrepris une vraie ethnographie administrative dans le but d’identifier les modes de gouvernement (surtout fiscal, foncier et militaire) des populations qu’ils prétendaient dominer,  pour après les connecter (en les altérant, nécessairement) avec les institutions impériales. 

Dans un premier temps, on adoptera une approche de micro-histoire, focalisée sur trois terrains, Goa (Inde), Angola et Brésil. Dans un second temps, l’analyse sera placée à l’échelle macro de l’empire. Il s’agira d'étudier les circuits/acteurs et les centres bureaucratiques (Goa et Lisbonne) qui ont opéré la traduction du langage du pluralisme juridico-institutionnel, par le bas, dans le langage de l’unité de l’empire, par le haut.

Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Intitulés généraux :

  • Jordi Canal- Histoire de la contre-révolution en Europe au XIXe siècle
  • Wolfgang Kaiser- Histoire sociale du monde méditerranéen à l’époque moderne
  • Catarina Madeira Santos- Expériences coloniales, pouvoirs africains et instances de savoir dans les « Afriques lusophones », XVIIe-XXIe siècle
  • Natalia Muchnik- Les diasporas à l’époque moderne, XVIe-XVIIIe siècle : comparaisons, connexions
  • Enric Porqueres i Gené- La parenté politique
  • Jean-Paul Zuñiga- Travailler dans la ville. Acteurs, espaces et dynamiques de production dans l'Amérique espagnole (XVIIIe siècle)
  • Centre : CRH-GEI - Groupe d'études ibériques

    Renseignements :

    par courriel auprès d'Élodie Richard.

    Direction de travaux d'étudiants :

    sur rendez-vous.

    Réception :

    sur rendez-vous.

    Niveau requis :

    ouvert à tous.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : elodie.richard(at)ehess.fr

    Compte rendu

    Rapport sur le séminaire du Groupe d’Etudes Ibériques : Mondes ibériques (2017-2018)

    « Circulations impériales et post-impériales »

     

     

     

    Vendredi 10 novembre 2017 : Séance exceptionnelle commune avec le laboratoire d’études romanes de l’Université de Paris 8, co-organisée par Enrique Fernández Domingo, Elodie Richard et Mercedes Yusta (14h30-17h, Colegio de España, Cité Universitaire) : « Mémoires de la violence en Espagne et en Amérique latine. Approche comparative ».

     

    Sélim Smaoui (Centre de recherche sur l'action politique-Université de Lausanne): « La matrice latino-américaine. De la diffusion à l'appropriation des pratiques et des énoncés du 'post-conflit' par les collectifs de victimes du franquisme » et Valérie Robin Azevedo (Université Paris-Descartes): « Exhumations et ambivalences des politiques de la compassion au Pérou »

     

    Cette séance était consacrée aux pratiques d’exhumation et d’appropriation des corps des victimes des guerres civiles et de la violence d’Etat au XXe siècle en Espagne et au Pérou. Nous avons entendu deux interventions celle de Sélim Smaoui(Centre de recherche sur l’action politique-Université de Lausanne) sur « La matrice latino-américaine. De la diffusion à l’appropriation des pratiques et des énoncés du ‘post-conflit’ par les collectifs de victimes du franquisme » et celle de Valérie Robin Azevedo (Université Paris-Descartes)« Exhumations et ambivalences des politiques de la compassion au Pérou ». Ces interventions nous ont montré en quoi ces exhumations participent à un programme de pacification de conflits socio-politiques et mémoriels, en permettant la « dignification » des morts et le deuil dans leur famille et en favorisant l’unification du discours officiel sur le passé. La comparaison Espagne-Pérou permet d’observer les circulations de registres d’action et de lexique (influence de l’expérience hispano- américaine autour de la recherche des « disparus », victimes des violences de masse, au bénéfice de la « vérité historique » et de la lutte contre « l’impunité ») mais aussi des usages politiques des exhumations : combats mémoriels en Espagne, lutte contre les discriminations ethnico-raciales au Pérou).

     

    Mardi 14 novembre 2017: Séance organisée par Jeanne Moisand

     

    Romy Sanchez (Mondes Américains-EHESS) : « Déplacements contraints dans l'empire espagnol au XIXe siècle »

     

    Mardi 12 décembre 2017 : Séance organisée par Jordi Canal

     

    Carlos Espinosa Fernández de Córdoba (Universidad San Francisco de Quito, USFQ) : « Democracia cristiana, nacional catolicismo y fascismos en los Andes en el período de entreguerras, 1920-1942 : Ecuador, Colombia y Perú »

     

    Mardi 9 janvier 2018 : Séance organisée par Natalia Muchnik

     

    Antoine Roullet (CRH-EHESS) : « Le rang de la piété : pratiques dévotionnelles et usages du patrimoine dans la fabrique de la réputation de sainteté d'une duchesse de Castille ».

    Cette séance était consacrée à l’étude des ressorts de la fabrique d’une réputation de piété dans un couvent Sévillan du début du XVIIe siècle., réputation contradictoire puisque bâtie à partir de ce que le discours classique sur la dévotion catholique est supposée récuser : le contrôle du patrimoine, la distribution pieuse mais maîtrisée et calculée d’aumônes ciblées, l’entretien d’une clientèle monastique destinée à faire votre réputation. L’enjeu était de penser, au-delà du cynisme qui se dégage d’une telle présentation des choses, comment s’ajustent des usages pieux de l’argent, le rang dans les sociétés d’anciens régimes, des pratiques dévotionnelles très distinctives, des rapports de pouvoir et les règles sociales et spirituelles de la fabrique des réputations au couvent, de telle sorte que pour les acteurs les contradictions visibles entre les valeurs et les principes qui légitiment et guident leurs actions, aux prix de beaucoup de scrupules et de postures, finissent par être non pas un frein, mais le moteur de leur reconnaissance.

     

    Vendredi 26 Janvier : Séance exceptionnelle, commune avec le GRIHL (11h à 13h, salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris) et co-organisée avec Judith Lyon-Caen.

     

    Agnès Delage (Université d’Aix-Marseille) : « De quoi témoigne le « roman sans fiction » ? Javier Cercas et les savoirs de la littérature dans l'Espagne contemporaine (2001-2017) ».

     

    13 février 2018 : Séance organisée par Sébastien Malaprade.

     

    Samir Boumédiene (IHRIM-ENS de Lyon): « L’Amérique en questions. Les Indes comme objet d'histoire aux XVIe et XVIIe siècles ». Au cours de cette séance, Samir Boumediene, chargé de recherches au CNRS, a mis en avant le rôle des questionnaires dans le gouvernement de l'empire hispanique entre le XVIe et le XVIIIe siècles. Une approche épistémologique lui a permis de mieux déterminer la nature de cet instrument de pouvoir en liant ses dimensions religieuses (confesseur), juridique (ordre inquisitoire) fiscales et médicales. Sur ce dernier point, Samir Boumediene s'est attardé sur la conception et la diffusion du questionnaire des Indes réalisé par Juan de Ovando sous Philippe II : l'interrogatoire devait permettre de centraliser des connaissances naturelles (notamment les plantes curatives) et humaines sur l'Amérique nouvellement conquise. D'autres projets de ce type suivirent et témoignent de l'emprise du roi, mais aussi des commerçants ou des jésuites espagnols sur les sciences, amenés pour différentes raisons à compiler, collectionner ou expérimenter. La recherche rompt donc avec l'image longtemps véhiculée par l'historiographie d'une péninsule ibérique incapable de s'affranchir d'une epistémè scolastique et passive face à la révolution scientifique.

     

     

    6 mars 2018 : Séance exceptionnelle organisée par Elodie Richard et Clément Thibaud (Mondes américains-EHESS), salle BS1_28, 54 bd Raspail.

     

    Noémie Goldman (Universidad de Buenos Aires) « Le concept de ‘garanties individuelles’ : traduction, transferts conceptuels et censure en Amérique ibérique, 1810-1830 ».

     

    13 mars  2018 : Séance organisée par Beatriz Fernández

     

    Céline Vaz (Université de Valenciennes / CALHISTE) : « La corruption immobilière et urbanistique pendant le franquisme ».

    Cette séance du séminaire du GEI a été consacrée aux rapports entre développement immobilier, croissance urbaine et corruption pendant la période du desarrollismo en Espagne. En soulignant la volonté du régime franquiste de ne pas trop encadrer le marché immobilier, pour ne pas entraver son développement, la présentation de Céline Vaz a mis en évidence que celui-ci a offert un cadre favorable à l’épanouissement des abus. De plus, cette recherche a montré à quel point la perméabilité des autorités franquistes aux intérêts économiques a été l'objet d'un mécontentement social croissant dans les dernières années de la dictature de Franco, qui a participé, au côté d'un faisceau d'autres causes, du désir de changement et de l’aspiration à un régime démocratique. À partir de la fin des années 1960, la multiplication des effondrements d’immeubles, les scandales financiers et les irrégularités urbanistiques ont apparu comme autant d’indicateurs de la corruption immobilière. Dans sa présentation, Céline Vaz a notamment mis en avant les facteurs qui expliquent le changement de perception de la société espagnole à l’égard de la corruption, de l’acceptation à un rejet croissant. La discussion qui a suivi la présentation a justement porté sur les questions de corruption en Espagne en croisant les recherches des membres du GEI travaillant sur la période moderne et contemporaine

     

    15 mai 2018 : Séance organisée par Jean-Paul Zuñiga

     

    Guillaume Gaudin (Université Toulouse II Jean-Jaurès) : « La communication politique entre Manille et Madrid (fin XVIe-début XVIIe siècle) ». La séance a eu pour thème la question de la distance come objet du travail des historiens et s’est centrée sur une présentation de Guillaume Gaudin (Framespa- Université de Toulouse – Jean-Jaurès) intitulée La communication politique entre Manille et Madrid : les premiers moments (1565-1572), introduite par une mise en contexte historiographique de Jean-Paul Zuniga. Guillaume Gaudin explore en effet les dispositifs de communication dans la monarchie catholique et le rôle joué par la distance dans le gouvernement des hommes et des territoires, ainsi que les « frictions » et les adaptations qu’elle impose. Ces questions apparaissent notamment au travers de l’étude de la trajectoire de trois personnages qui naviguent entre Nouvelle Espagne, Philippines et Espagne de 1565 à 1572 : Fray Andrés de Urdaneta et Melchor Legazpi en 1565 puis le capitaine Juan de la Isla en 1567. Par son intérêt pour les contraintes concrètes posées par les techniques, la géographie et l’espace, l’approche adoptée par Guillaume Gaudin s’intègre ainsi dans des débats bien plus larges que le caractère « ponctuel » des exemples mobilisés pourrait laisser penser. La séance s’est donc articulée autour des débats suscités par les approches globales en histoire et tout particulièrement sur les manières de dépasser la dimension rhétorique des invocations incantatoires à la « circulation ». L’approche adoptée a notamment mis en exergue les vertus heuristiques de la mise en contexte situé. En ce sens, la nécessaire considération des horizons de possibilité qui s’offraient dans chaque espace à chaque acteur pour faire vivre les réseaux impériaux apparaît comme la condition sine qua non pour passer des postulats aux explications de ce qu’un gouvernement à distance pouvait représenter au XVIe siècle.

     

    12 juin 2018 : Séance organisée par Catarina Madeira-Santos

     

    Catarina Madeiro-Santos (GEI) : « Penser l’empire portugais à l’envers : le rôle des institutions « indigènes » (Inde, Angola et Brésil, XVIème-XVIIIème siècles) ». Les études sur l’empire portugais se sont intéressées majoritairement aux institutions de domination impériale, exportées de l’Europe vers les territoires coloniaux. Au cours de ce séminaire je propose d’inverser la perspective. Il s’agit de présenter les résultats de mes recherches sur le rôle que les institutions « indigènes » ont joué dans la constitution de cet empire, entre le XVIème et le XVIIIème siècles. Cette démarche, jusqu’ici largement secondarisée par l’historiographique, fut tout d’abord adoptée par les administrateurs impériaux. Ils ont entrepris une vraie ethnographie administrative dans le but d’identifier les modes de gouvernement (surtout fiscal, foncier et militaire) des populations qu’ils prétendaient dominer, pour après les connecter (en les altérant, nécessairement) avec les institutions impériales. Dans un premier temps, on adoptera une approche de micro-histoire, focalisée sur trois terrains, Goa (Inde), Angola et Brésil. Dans un second temps, l’analyse sera placée à l’échelle macro de l’empire. Il s’agira d'étudier les circuits/acteurs et les centres bureaucratiques (Goa et Lisbonne) qui ont opéré la traduction du langage du pluralisme juridico-institutionnel, par le bas, dans le langage de l’unité de l’empire, par le haut.

     

     

     

     

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 7 juin 2018.

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