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2e et 4e mercredis du mois de 15 h à 17 h (salle 6, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 8 novembre 2017 au 13 juin 2018. La séance du 24 janvier se déroulera en salle 10. Séances supplémentaires le 16 mai (même salle, même horaire) et le vendredi 1er juin de 15 h à 17 h (salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris)
L’histoire de la protection sociale dans les pays d’Europe orientale, centrale et du sud-est reste un thème peu étudié. Assurément les typologies établies pour rendre compte de l’émergence de l’État providence ne conviennent pas aux formes d’organisation de la protection qui ont été développées à la fin du XIXe siècle dans ces espaces orientaux. Ce séminaire propose une autre perspective qui sépare la genèse des systèmes de protection sociale de l’avènement des États nationaux et remonte aux périodes impériales antérieures. À partir d’études empiriques dans les empires continentaux européens (Autrichien, Russe et Ottoman), il s’intéresse à la pluralité des modes d’assistance – des formes traditionnelles de la charité, de la philanthropie sociale jusqu’aux premières assurances sociales – à différentes échelles (municipalités, entreprises, associations). À travers ces cas, des questions spécifiques et centrales sont abordées comme celle de l’importance des formes communautaires de la protection, et des modes de redistribution dans les sociétés multinationales. Il s’interrogera enfin sur leur héritage dans les systèmes des États nationaux, sur les rapports entre politiques de population et politiques de protection dans les modèles de redistribution sociale et de régulation démographique. En décentrant l’histoire de la protection sociale sur ces périphéries européennes et impériales, l’ambition de ce séminaire est de construire un cadre conceptuel et des catégories de référence pour une approche comparée et transnationale ouverte aux mondes non européens.
Mercredi 28 mars 2018 : Heike Karge (assistant-professeure à l’institut d'histoire de l'Université de Regensburg et rattachée à l'Institut für Ost- und Südosteuropaforschung, IOS), « From Warfare to Welfare : Trauma in the emerging field of Psychiatry in Yugoslavia in the aftermath of the World War II »
This lecture starts from the general assumption that the way in which mentally broken partisan soldiers in Yugoslavia were dealt with did not differ fundamentally from the ways in which former WWII army soldiers were treated in other countries. Psychiatric thinking here and there did not include war as a causal factor for soldiers’ mental breakdown in war. A psychiatric thinking, which held individual predisposition of the soldier to be more important than the influence of war, affected the Yugoslav schizophrenic soldier as well as the war neurotic Austrian soldier, the US soldier suffering from anxiety syndromes or the Soviet soldier suffering from “kontuzija”. However, the way how the Yugoslav mentally damaged soldiers were dealt with after WWII was special in a number of ways. In this lecture it will be discussed at the example of soldiers' patient files from the Stenjevec mental hospital in Croatia.
Mots-clés : Biopolitique, Circulations, Démographie, Économie politique, Empire, État et politiques publiques, Histoire des sciences et des techniques, Histoire économique et sociale, Histoire intellectuelle, Minorités, Mouvements sociaux, Nationalisme, Nazisme, Protection sociale, Relations internationales, Santé, Savoirs, Transnational,
Aires culturelles : Allemandes (études), Europe, Europe centrale et orientale, Europe sud-orientale, Juives (études), Russie, Transnational/transfrontières, Turc (domaine),
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
demande à adresser par courriel.
Réception :
sur rendez-vous, par courriel.
Site web : http://esopp.ehess.fr/index.php?467
Adresse(s) électronique(s) de contact : labbe(at)ehess.fr
Pour sa seconde année, le séminaire a porté sur l’émergence des systèmes de protection sociale dans les pays d’Europe centrale et orientale, en les rapportant au cadre impérial de leur apparition au XIXe siècle. À partir de travaux traitant des empires continentaux européens, il s’est intéressé à la pluralité des modes d’assistance - formes traditionnelles de la charité, philanthropie sociale, premières assurances sociales - à la manière dont ces organisations communautaires ont été structurées dans des sociétés plurinationales et pluriconfessionnelles, et réciproquement comment elles ont consolidé ou au contraire atténué ces distinctions.
Cette année a été plus particulièrement consacrée au rôle des associations dans la formation des systèmes de protection sociale, à mettre en lumière la diversité et la vitalité des formes associatives et philanthropiques dans les régimes impériaux. On en a rendu compte à partir de travaux qui renouvellent l’approche du fait associatif dans ces régimes, en reconsidérant, sous un angle critique, le cadre théorique légué par la philosophie politique sur les liens entre association, libéralisme et démocratie, modèle établi à partir de quelques cas de figures historiques de l’État. Écartant par là même les trajectoires politiques des régimes autoritaires de l’Est de l’Europe, ces premières réflexions sur le rôle des associations peuvent aujourd’hui, non pas être démenties, mais enrichies par les cas empiriques étudiés dans la Russie tsariste et l’Autriche-Hongrie : les associations furent aussi, mais par des voies différentes, des espaces propices à l’apprentissage de la participation politique et de la démocratie. La densité du tissu associatif dans les empires, au tournant du siècle, révèle le dynamisme d’une société civile locale en gestation, et montre une capacité d’auto-organisation des sociétés urbaines sur la base d’un réseau associatif, face à un État à la fois politiquement contraignant et absent sur les questions sociales. On a enfin montré comment les sites associatifs formaient un terrain privilégié pour étudier la dynamique des relations interethniques et interconfessionnelles. Sur l’exemple de ce cas associatif particulier, l’enseignement visait à montrer aux étudiants comment un thème spécifique pouvait posséder un potentiel transversal aux pays et aux régimes politiques, tout en étant traité dans une assise locale et historique.
Publication
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 9 avril 2018.