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1er, 3e et 5e mercredis du mois de 13 h à 17 h (salle 11, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 7 mars 2018 au 30 mai 2018. Pas de séance le 2 mai
De nombreuses activités génèrent des risques pour la santé humaine et environnementale. La question de la réparation des dommages est au cœur de controverses particulièrement vives concernant l’activité industrielle, la médecine, les violences politiques et sociales, notamment. Ces controverses engagent une diversité d’acteurs : groupes de victimes ou de sinistrés, juristes, industriels, médecins ou agriculteurs, organisations professionnelles, représentants des autorités sanitaires, associations de consommateurs ou de défense de l’environnement, etc. Ces controverses portent sur l’adéquation des dispositifs existants (et sur l’invention de nouveaux dispositifs ou de nouveaux outils) susceptibles de répondre de façon ajustée aux dommages ainsi générés. Le séminaire propose d’investiguer différents dispositifs susceptibles d’être mobilisés dans un horizon de réparation. Ces dispositifs sont d’ordre très variés : fonds d’indemnisation, assurances, manifestations mémorielles, procès, prises en charge post-traumatique, procédures de réhabilitation/reconstruction. Il s’agit d’étudier, autour de cas précis ou de façon transversale, la manière dont les acteurs créent ces dispositifs, les mobilisent, ou les évaluent. Une attention particulière sera portée sur la capacité des acteurs à innover tant à l’intérieur des dispositifs existants (en inventant de nouvelles technologies d’évaluation et de valorisation des dommages, etc.), qu’en s’appuyant sur de nouvelles références normatives.
Programme :
7 mars 2018 : Séance introductive
21 mars 2018 : Risque nucléaire et réparation
Discutante : Sezin Topçu (CNRS, CEMS)
4 avril 2018 : Réparer la surdité et/ou réparer les liens avec les sourds
2 mai 2018 : Risque et vigilance en protection de l’enfance
Discutante : Isabelle Ville (INSERM, CEMS, PHS/EHESS)
16 mai 2018 : Réparer la nature ?
30 mai 2018 : Violences politiques et indemnisations
Discutant et co-organisateur : Johann Michel (Université de Poitiers, CEMS)
Mots-clés : Droit, normes et société, Environnement, Risques, Santé, Travail,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous uniquement.
Réception :
sur rendez-vous par courriel.
Site web : http://cems.ehess.fr/index.php?3393
Site web : http://cems.ehess.fr/index.php?3602
Adresse(s) électronique(s) de contact : janine.barbot(at)inserm.fr, laura.centemeri(at)ehess.fr
Initié en 2016-2017, le séminaire « Risques et Réparations » est consacré à l’exploration des différentes manières de définir et de prendre en compte les enjeux de réparation, en relation avec une variété d’activités qui génèrent des risques pour la santé humaine et environnementale. La première année a été centrée principalement sur l’investigation des tensions entre (et au sein) des espaces institués de la réparation (le procès, les fonds d’indemnisation, les politiques mémorielles, etc.). En 2017-2018, nous avons approfondi la manière dont ces tensions se présentent en relation à des risques très différents.
Une première séance a été consacrée à la notion de « travail normatif » des acteurs autour de la réparation, et a pris appui sur le travail de Janine Barbot et Nicolas Dodier concernant un drame sanitaire : l’affaire de l’hormone de croissance contaminée. Dans la seconde séance, nous nous sommes intéressées aux enjeux spécifiques de la réparation s’agissant du risque nucléaire, dans deux domaines différents. Nous avons abordé le cas des vétérans des essais nucléaires français et leur action pour la reconnaissance, à partir des travaux et avec la participation de Yannick Barthe qui a présenté son ouvrage récent (Les retombées du passé). Marie Ghis est intervenue sur la réparation des maladies professionnelles dans l’industrie du nucléaire, en lien avec les pratiques de sous-traitance. La séance a permis d’articuler une entrée sur la question de la réparation par le prisme d’une sociologie de la victimisation et une approche centrée sur la construction de mobilisations. La troisième séance a été consacrée au thème « réparer la surdité et/ou réparer les liens avec les sourds », avec les interventions d’Andrea Benvenuto, autour de l’ethnographie des dispositifs d’intermédiation au sein des hôpitaux, et d’Olivier Shetrit sur l’analyse des controverses et des formes de contestation des sourds autour des implants cochléaires. La quatrième séance a abordé la question de la réparation dans le domaine des politiques de protection de la nature. En nous appuyant sur les interventions de Véronique Dassié, concernant le cas de la « réparation » du parc de Versailles après la tempête de 1999, et de Marion Weller autour des lectures philosophiques de la réparation de la nature, nous avons approfondi la manière dont la réparation de la nature est pensée dans un continuum entre deux figures : d’un côté, un modèle de patrimonialisation et, de l’autre, un modèle de la régénération. Lors de la dernière séance, nous avons accueilli, autour du thème de la réparation des violences politiques et de la traite des êtres humains, Milena Jaksic sur le traitement institutionnel de la traite et Sebastian Pereyra sur les mobilisations de victimes en Argentine. Cette séance a permis notamment de réinterroger la question des conséquences sur les processus de réparation de l’extension des préjudices indemnisables, et de la manière dont « faire réparation » peut s’articuler à « faire du politique ».
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 15 mai 2018.