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2e et 4e jeudis du mois de 17 h à 19 h (ENS, Campus Jourdan, 48 bd Jourdan 75014 Paris), du 23 novembre 2017 au 14 juin 2018
Nous aborderons les modèles de pouvoir dans le cadre de la famille, les conditions de co-résidence des individus apparentés ou non au sein des unités domestiques, la formation des couples, légitimes ou non, leur dissolution, la transmission transgénérationnelle du patrimoine, la condition des veuves, des personnes âgées et des célibataires, l’avenir des enfants et leur mobilité géographique et sociale suivant la position dans la fratrie, le genre et le marché du travail.
Seront examinées les différentes juridictions et les pratiques morales et coutumières concernant l’autorité du chef de famille (homme ou femme) sur les membres de ménage, cherchant à définir quels sont les devoirs et obligations des parents. Dans une optique largement comparative, nous chercherons à mettre en évidence les interactions entre, d’une part, le changement social et, d’autre part, les stratégies individuelles et collectives concernant les comportements de reproduction démographique aussi bien que socio-économique et les choix de vie. On s’attachera enfin aux rôles respectifs joués historiquement par les réseaux de parenté, la communauté, les rituels coutumiers, la religion et l’État sur la famille.
Mots-clés : Alimentation, Anthropologie et linguistique, Anthropologie historique, Anthropologie sociale, Biologie et société, Coloniales (études), Comparatisme, Corps, Culture, Démographie, Développement, Diaspora, Droit, normes et société, Économie, Empire, Enfance, État et politiques publiques, Ethnicité, Famille, Féminisme, Génétique, Genre, Géographie, Globalisation, Handicap, Histoire, Histoire culturelle, Histoire économique et sociale, Historiographie, Humanités numériques, Image, Informatique et sciences sociales, Institutions, Interactions, Littérature, Littérature orale, Marché, Mémoire, Méthodes quantitatives, Migration(s), Mouvements sociaux, Objets, Parenté, Patrimoine, Politiques publiques, Politiques sociales, Post-coloniales (études), Professions, Protection sociale, Relations internationales, Révolutions, Rituel, Rurales (études), Santé, Savoirs, Sexualité, Socio-économie, Sociohistoire, Sociologie, Spatialisation, territoires, Temps/temporalité, Transnational, Travail, Urbaines (études), Valeur, Ville,
Aires culturelles : Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Amériques, Asie, Asie centrale, Corée, Europe, Europe centrale et orientale, France, Ibérique (monde), Inde, Japon, Méditerranéens (mondes), Russie, Transnational/transfrontières,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Renseignements :
Antoinette Fauve-Chamoux, Centre de recherches historiques, EHESS, 54, bd Raspail, 75006 Paris.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous avec Antoinette Fauve-Chamoux.
Réception :
sur rendez-vous avec Antoinette Fauve-Chamoux
Niveau requis :
séminaire ouvert, tous niveaux.
Site web : http://esopp.ehess.fr/index.php?478
Site web : http://erhimor.ehess.fr/index.php?791
Adresse(s) électronique(s) de contact : antoinette.fauve-chamoux(at)ehess.fr
Une attention particulière est accordée aux stratégies familiales et à la différence de genre en matière de formation de la famille, d’activité professionnelle, de promotion sociale et de part d’héritage. Nous mettons en évidence les interactions entre, d’une part, le changement socioéconomique, politique et juridique et, d’autre part, les stratégies individuelles et collectives concernant les comportements de reproduction et les choix de vie ultérieure. Il est tenu compte du poids de l’État et des institutions locales, civiles, religieuses et corporatives face d’un côté à la force des coutumes et de l’autre à la puissance des changements de mentalité caractérisant les générations nouvelles.
Matt Nelson (Université du Minnesota), considère qu’aux États-Unis la contribution de la famille et des voisins aux travaux agricoles a été ignorée ou sous-estimée alors que certaines sources comme les recensements décennaux ou le journal d’un fermier du Minnesota permettent de la mettre en évidence. Claudia Contente (Université Pompeu Fabra de Barcelone), à partir des recensements en zone rurale, étudie les familles du Rio de la Plata et les modalités de la transmission de leur patrimoine à l’époque de la guerre d’indépendance et souligne l’importance des mariages consanguins. Lyudmila Mazur et Oleg Gorbachev (Université fédérale de l’Oural Boris Eltsine à Iekaterinbourg) se demandent quels facteurs ont successivement influencé les structures et les fonctions de la famille paysanne soviétique dans la région de l’Oural au cours du XXe siècle. Outre la transition démographique, l’exode rural, la collectivisation des terres, l’industrialisation, l’urbanisation, la société rurale a subi le choc des grands changements politiques, de la famine de 1932, et la Seconde Guerre mondiale. L’image véhiculée par le cinéma soviétique reflète cette évolution. Beryl Nicholson (Newcastle-upon-Tyne) travaille sur ces déplacements de population en Pologne qui concernent la partie est du pays sous contrôle russe, pendant la Première Guerre mondiale. À leur retour, les évacués survivants trouvent des villages ravagés. Graźyna Liczbinska (Université Adam Mickiewicz de Poznań) vérifie pour sa part, quels sont les facteurs explicatifs de l’âge au mariage et du choix du partenaire en Pologne des XVIIIe et XIXe siècles. À partir des registres paroissiaux de Styrie (Autriche) pour la longue période 1650-1910, Peter Teibenbacher (Université Karl-Franzens de Graz) expose son travail original sur le modèle d’illégitimité rurale en Styrie autrichienne, avec ses grandes phases successives, et souligne les différences de comportement suivant les milieux. Catherine Dol (doctorante à l’EHESS), explique les origines antiques, médiévales et modernes de la résurgence de l’adoption en France à l’époque de la Révolution. Au départ, adoption et divorce permettaient au pater familias de configurer la famille à son gré. Glenda Roberts (Université Waseda) et Hiroko Umegaki (Sciences-Po), par leur travail comparatif avec la France, démontrent qu’au Japon les conditions de travail, la pression sociale pour élever un « enfant parfait » et l’absence d’aides extérieures à la famille, éloignent, à notre époque, les femmes du marché du travail, les familles françaises offrant plus d’autonomie aux parents.
Paola Lanaro (Université Ca’ Foscari) étudie la dévolution testamentaire et des stratégies familiales liées au patrimoine, mettant en évidence deux pratiques propres à l’élite vénitienne du XVIIIe siècle, bien qu’elles aient une origine plus ancienne : le fidéicommis et la dot. Ainsi, à l’époque préindustrielle, Venise offrait aux femmes de la région, une autonomie dont elles ne disposeront plus par la suite. La question du travail féminin fut également abordée. Pourtant, rares y sont les femmes chefs d’entreprise. Ce sont les activités liées au textile qui attirent le plus les femmes, comme l’attestent ses deux dernières publications. Pour sa part, Beatrice Moring (Université de Cambridge) se demande quelles sont les données pour évaluer le travail des femmes des classes populaires à Stockholm aux XVIIe et XVIIIe siècles et leur participation à l’économie familiale. Les recensements professionnels en donnent une image tronquée car bien des corporations ne sont pas ouvertes aux femmes ; les femmes mariées y sont enregistrées sous l’angle du statut matrimonial et non sous l’angle du travail exercé. Alexandre Avdeev et Irina Troitskaia reconstruisent la démographie et les stratégies familiales des marchands de Moscou au XIXe siècle, à partir des sources nominatives. Paolo Cornaglia (Polytechnique de Turin) explique les conditions dans lesquelles le service domestique est assuré par les très nombreux serviteurs vivant nuit et jour dans les résidences royales de Savoie, tout particulièrement dans les entresols qui sont conçus et aménagés, au long des corridors. Marius Eppel (Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca), à travers les trajectoires socio-professionnelles dans des espaces confessionnels concurrents, cherche dans quelle mesure le clergé a pu peser sur l’émergence d’un sentiment national roumain en Transylvanie (1850-1918). Paul Gary (EHESS) explore comment circule la mémoire collective dans les réseaux familiaux de Saintonge entre les XVe et XIXe siècles.
Ofelia Rey Castelao (Université de Saint-Jacques de Compostelle) a identifié diverses sources espagnoles qui permettent de cerner le problème des désordres accompagnant les mariages à l’époque moderne (mariages clandestins, bigamie etc.), grâce aux mentions des personnes présentes comme parrains, témoins ou accompagnateurs. D’après Maria Marta Lobo de Araújo (Université du Minho à Braga), au Portugal, les confréries étaient en crise à la fin du Moyen Âge, suite à l’évolution des formes de spiritualité. La situation s’est ensuite aggravée et il devint nécessaire de régénérer les institutions de charité à l’époque moderne. Pour Alexandra Esteves (Université Catholique Portugaise de Braga) beaucoup de jeunes gens du Nord du Portugal, au XIXe siècle, ont quitté leur terre natale en quête d’une nouvelle vie au Brésil. À l’occasion de son étude sur la Californie, Marie Pierre Arrizabalaga (Université de Cergy-Pontoise) souligne que l’historiographie des migrations s’est longtemps intéressée essentiellement aux hommes. Les études qui, depuis peu, portent sur les variations de genre montrent que les femmes migrantes furent de plus en plus nombreuses au XIXe siècle.
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Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 26 juillet 2017.