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Jeudi de 11 h à 13 h (salle des artistes, 96 bd Raspail 75006 Paris), du 30 novembre 2017 au 12 avril 2018. La séance du 12 avril aura exceptionnellement lieu de 11 h à 15 h
Le domaine du droit s'étale entre norme et décision. Carl Schmitt, bien avant de devenir un juriste célébrissime à l'échelle mondiale et de se compromettre profondément avec le régime nazi, a consacré son premier ouvrage publié à la question du « Gesetz und Urteil » (Loi et jugement). C'était en 1912 quand le jeune Carl Schmitt hésitait encore entre art et droit, entre écriture poétique et écriture juridique. Ce texte fondateur de la pensée de Carl Schmitt, comme du droit en général, n'a jamais été traduit en français. Notre entreprise de traduction en français continuera d'être présentée au séminaire, discussion et mise en contexte incluses.
Mots-clés : Affects, Droit, normes et société, Histoire du droit, Justice, Littérature, Philosophie, Politique,
Aires culturelles : Allemandes (études), Europe, France, Transnational/transfrontières,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
tous niveaux.
Site web : http://centregeorgsimmel.ehess.fr/en/rainer-maria-kiesow/
Adresse(s) électronique(s) de contact : rainermariakiesow(at)gmail.com
Voici peut-être la question centrale pour mesurer le domaine du droit qui s’étend entre norme et décision : quelle décision doit aujourd’hui être considérée comme correcte ? Carl Schmitt a consacré son premier ouvrage publié à la question du « Gesetz und Urteil » (Loi et jugement). Ce texte de 1912, fondateur de la pensée de Carl Schmitt, comme du droit en général, n’a jamais été traduit en français, ce à quoi nous nous sommes attelés. Nous avons continué de présenter et discuter cette entreprise durant notre séminaire principal (Loi et jugement), durant lequel nous avons mis en contexte historique, philosophique et juridique ce texte peu connu en France et guère plus en Allemagne. Et nous avons donné la réponse de Carl Schmitt avant qu’il ne devienne le juriste célébrissime à l’échelle mondiale et avant qu’il ne se compromette profondément avec le régime nazi : « Une décision judiciaire est aujourd’hui correcte s’il faut admettre qu’un autre juge aurait décidé de la même manière. « Un autre juge » signifie ici le type empirique du juriste savant moderne ». Ce qui veut dire : pas de philosophie, pas de sociologie, pas de psychologie (Schmitt les discute, par exemple Aristote, Montesquieu, Austin, Bentham, Hegel, Vaihinger, Simmel, Weber, Freud) – mais une pratique. Une pratique qui n’est pas normative, il ne s’agit pas de devoir juger comme les autres. Ceci poserait les mêmes problèmes interprétatifs qu’on rencontre pour les lois. Il n’est pas question d’une force du précédent. Carl Schmitt énonce simplement une banalité, qui ébranle l’édifice de l’état de droit basé sur la causalité, sur le modèle cause/effet, qui met en lumière la souveraineté de la décision et qui ne laisse pas, justement pas du tout, cette décision souveraine du juge flotter dans le n’importe comment et le n’importe quoi. L’an prochain, nous poursuivrons jusqu’à son terme le cheminement de la pensée de l’auteur quant à la relation entre « Loi et jugement ».
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 10 avril 2018.