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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Anthropologie de Paris

  • Sophie Chevalier, professeur à l'Université de Picardie-Jules Verne (TH) ( IIAC-LAUM )
  • Emmuanuelle Lallement, maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne (TH) ( IIAC-LAUM )
  • Marine Loisy, doctorante à l'EHESS ( IIAC-LAHIC )
  • Anne Monjaret, directrice de recherche au CNRS (TH) ( IIAC, IIAC-LAHIC )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

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Vendredi de 13 h à 17 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), les 17 novembre 2017, 19 janvier, 16 mars 2018. Journées d'études, de 9 h à 18 h (salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris) les 24 et 25 mai 2018

Une anthropologie de Paris est-elle possible ? Ce séminaire, initié en 2016, a pour vocation de mettre en place une réflexion sur les conditions d’une anthropologie de la ville de Paris. Comment, jusqu’à maintenant, les ethnologues français et étrangers ont-ils approché la capitale ? Quels terrains ou thèmes ont-ils privilégié ? Qu’apprenons-nous de Paris à travers la lecture de leurs travaux, existants ou en cours ? Comment les enquêtes de terrain sur Paris ou dans Paris s’inscrivent-elles dans l’histoire de l’anthropologie urbaine mais aussi dans son actualité ? Les présentations et les échanges portent sur les modalités de production de la connaissance, les difficultés méthodologiques rencontrées par les chercheurs qui s’intéressent à un tel objet, sur le croisement des champs disciplinaires voire de disciplines nécessaires à son appréhension autant que sur les réajustements de la recherche. À quelle échelle la ville peut-elle être saisie dans le contexte de la globalisation ? Quels sont les espaces urbains et les situations sociales qui permettent de comprendre la fabrication de la ville aujourd’hui ? Ce séminaire offre les moyens d’une mise en réseau de chercheurs et d’acteurs impliqués dans la réflexion sur Paris.

Au cours de l’année 2016-2017, trois séminaires ont mis l’accent sur les figures parisiennes, la recréation et la reconstitution de Paris, sur les mémoires sensibles de la capitale. Et deux journées d’études « Paris Monde » ont été organisées à la suite, centrées d’une part sur « Les patrimoines singuliers d’une capitale-monde », d’autre part sur « Les quartiers en dialogue ».

Pour l’année 2017-2018, le séminaire proposera une réflexion interrogeant Paris comme « laboratoire urbain » en tant que tel, ainsi que les différents espaces parisiens produits par la recherche comme autant de laboratoires urbains. Ce séminaire sera l’occasion de saisir les manières dont les chercheurs, s’inscrivant en sciences humaines et sociales, s’emparent de Paris et de ses quartiers, les approches et les échelles qu’ils choisissent pour réaliser leur étude, les questions qui sont amenées à se poser ; et également au-delà du cas parisien, pour comprendre la ville dans une dimension comparatiste.

Paris et ses laboratoires urbains

  1. Barbès-Gouttes d’or : terrains de prédilection de l’ethnologie urbaine ? (17 novembre 2017)
  2. Quartier frontière et frontières de quartier (19 janvier 2018)
  3. Les questions des échelles (16 mars 2018)
  4. Journées d’étude : Dissonances parisiennes, avec deux volets : Paris label et Paris stigmate (24 et 25 mai 2018)

17 novembre 2017 : « Barbès-Goutte d’Or : terrains de prédilection de l’ethnologie urbaine ? »

  • Présentation des organisatrices du séminaire et introduction générale, Sophie Chevalier, Emmanuelle Lallement, Marine Loisy, Anne Monjaret
  • Introduction de la séance « Barbès », Emmanuelle Lallement
  • Sophie Bouly de Lesdain (anthropologue), « Itinéraire de recherche à Château-Rouge »
  • Stefan Le Courant (anthropologue, post-doctorant, EHESS, LAUM-IIAC), « Sociabilités ordinaires dans les espaces publics pluralistes de Barbès ».
  • Virginie Milliot (anthropologue, maître de conférences, Université Paris-Nanterre, LESC -UMR 7186), « Les rues de la Goutte d'Or. Ethnographie d'une vie publique »
  • Maria Anita Palumbo (anthropologue, maître assistante, ENSASE, GRF Transformation), « Barbès, Château Rouge, La Goutte d’Or : l’ethnographie à l’épreuve de la transformation »

19 janvier 2018 : Quartier frontière et frontières de quartier

  • Anne Monjaret (Ethnologue, Directrice de recherches, IIAC-LAHIC (CNRS-EHESS)) « Montmartre et ses frontières »
  • Vianney Delourme (Cofondateur d'Enlarge Your Paris) « Les frontières nous structurent »
  • Julie Scapino (Ethnologue, post-doctorante MNHN-CNRS) « Entrer sur les rails, sortir de la ville. La petite ceinture du point de vue de ses frontières »
  • Olivier Pasquiers (Photographe) : Carnet périphérique

16 mars : Présentation des organisatrices de la séance du séminaire : Sophie Chevalier, Emmanuelle Lallement, Marine Loisy, Anne Monjaret

  • Pascale Dietrich-Ragon (Sociologue, Chargée de recherche, INED) « Enquête auprès des mal-logés parisiens »
  • Anna-Louise Milne (Comparatiste, Directrice de recherches, University of London Institute in Paris) « Entre îlot insalubre et passage piéton, les métamorphoses d’une petite rue »
  • Ornella Zaza (Postdoctorante, Laboratoire Architecture Anthropologie, LAVUE, CNRS, et Cheffe de projet, Agence de l'Ecologie Urbaine, DEVE, Mairie de Paris) « Cadrer le numérique. Comment ethnographier Paris comme « smart city » à l’échelle des acteurs et des dispositifs »

24 et 25 mai 2018 : journées d'études « Paris : Scènes et Arrière-scènes » (Centre CNRS, 59-61 rue Pouchet, 75017 Paris)

Voir le programme

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Renseignements :

le détail du programme sera précisé ultérieurement.

Direction de travaux d'étudiants :

sur rendez-vous uniquement.

Réception :

sur rendez-vous uniquement, réception de préférence après les séances du séminaire, sur le site du séminaire.

Niveau requis :

ouverts aux étudiants en master et doctorat, aux élèves et auditeurs libres.

Adresse(s) électronique(s) de contact : anne.monjaret(at)ehess.fr, emmanuelle.lallement(at)culture.gouv.fr, sophie.chevalier7(at)wanadoo.fr, marine.loisy(at)ehess.fr

Compte rendu

Depuis sa mise en place en 2016, le séminaire « Anthropologie de Paris » a pour vocation de mettre en place une réflexion collective sur les conditions d’une anthropologie de la ville de Paris. L’année 2017-2018 a été l’occasion de la poursuivre. Les présentations et les échanges ont porté sur les modalités de production de la connaissance, les difficultés méthodologiques rencontrées par les chercheurs qui s’intéressent à un tel objet, sur le croisement des champs disciplinaires voire de l’apport de différentes disciplines nécessaires à son appréhension autant que sur les réajustements de la recherche.
Cette deuxième année a été consacrée à une interrogation sur Paris comme un « laboratoire urbain » et sur les différents espaces parisiens produits par la recherche comme autant de laboratoires urbains. À partir de leur enquête de terrain, les chercheurs invités ont présenté les approches et les échelles qu’ils ont choisies pour réaliser leur étude, et cela a contribué à enrichir la compréhension de la ville et des phénomènes urbains dans une dimension comparatiste.
La première séance « Barbès-Goutte d’Or : terrains de prédilection de l’ethnologie urbaine ? » a permis de poser la question du quartier comme laboratoire urbain. Elle a rassemblé des chercheurs qui ont eu en commun, à un moment de leur trajectoire de recherche, de mener des travaux sur ce quartier emblématique en anthropologie urbaine au travers d’un itinéraire de recherche à Château-Rouge (Bouly de Lesdain), d’une approche des sociabilités ordinaires dans les espaces publics pluralistes de Barbès (Le Courant), d’une ethnographie d’une vie publique dans les rues de la Goutte d’Or (Milliot) et enfin d’une ethnographie à l’épreuve de la transformation (Palumbo). Cette séance a suscité des réflexions sur les échelles de découpe des territoires urbains autant que sur le quartier comme laboratoire des politiques urbaines et de l’ethnologie urbaine.
La deuxième séance « Quartier frontière et frontières de quartier » a réuni deux ethnologues, un journaliste et un photographe autour de la question des frontières. Une présentation a été consacrée à Montmartre (Monjaret) et une autre à la Petite Ceinture parisienne (Scapino), complétées par une réflexion sur la façon dont les frontières nous structurent (Delourme) et une autre sur une approche photographique du périphérique (Pasquiers). Le croisement des points de vue a permis d’aborder la question de la frontière, qu’elle soit matérialisée physiquement ou plus symboliquement, comme un objet structurant la ville. Nous avons saisi les pratiques de transgression dans le passage et l’occupation de ces lieux de séparation, les imaginaires liés aux frontières physiques, sociales, symboliques et mentales et la façon dont ceux-ci influencent le rapport à l’espace urbain.
La troisième séance a été consacrée à la « Question des échelles - question de points de vue » avec l’intervention de trois chercheuses : une enquête auprès des mal-logés parisiens (Dietrich-Ragon), les métamorphoses d’une petite rue du nord de la capitale (Milne) et une ethnographie de Paris comme « smart city » à l’échelle des acteurs et des dispositifs (Zaza). Chacune a mis l’accent sur sa démarche réflexive et le contexte de son enquête de terrain, ce qui a donné l’occasion d’interroger le rapport des habitants à leur quartier, au voisinage, leurs pratiques de la quotidienneté, notamment dans le contexte de la ville face au numérique. Les interventions de Dietrich-Ragon et de Zaza ont particulièrement montré le rôle des institutions publiques dans la production et l’émergence des thématiques de recherche sur la ville.
Enfin, deux journées d’étude « Paris : Scènes et Arrière-scènes » ont permis de comprendre ce qui constitue l’avant et l’arrière des scènes de la capitale. Quels enseignements les travaux sur les vitrines et/ou les coulisses – comme autant d’objets montrés, promus, visités ou au contraire secrets, cachés ou stigmatisés – peuvent apporter sur la ville ?
Lors de la première journée, ont été abordées la question de la banlieue ouest comme avant-scène de la métropole parisienne (Rouchi), puis celle des ateliers d’artistes (Gravereau), avant l’intervention de trois doctorants (Caro, Coulaux et Tocco) et de l’écrivain Nicolas Le Goff. La seconde journée réunissant quatre chercheurs (sociologie, géographie, histoire et histoire de l’art) a été l’occasion de traiter la question de la gestion des migrants dans un quartier populaire de la capitale (Coutant), de la production et de la réception d’un discours sur les figures du « Paris Noir » (Boukhris), de l’aménagement urbain et des mobilisations sociales depuis le Moyen Âge (Backouche) et de la visibilité de la Tour Eiffel (Clayson). Ces journées ont contribué au dévoilement de deux facettes de Paris : le Paris promu, labellisé et le Paris plus stigmatisé. De plus, elles ont fait naître une réflexion inter-disciplinaire sur la façon dont les objets et les territoires de l’avant-scène et de l’arrière-scène cohabitent, enrichissant par là la compréhension anthropologique des phénomènes observables dans la capitale.

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 17 mai 2018.

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