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Mercredi de 10 h à 13 h (Musée du quai Branly, salle 2, rue de l'Université 75007 Paris, inscription préalable obligatoire sur www.quaibranly.fr, rubrique « Étudier et rechercher »), du 8 novembre 2017 au 13 juin 2018
Nous poursuivrons l’étude des chroniques espagnoles qui pour la première fois en Nouvelle-Espagne construisent et relatent un passé indigène. Cette écriture de l’histoire – dont on a déjà montré qu’elle s’écartait considérablement des productions européennes contemporaines – présente plusieurs traits originaux : elle fabrique un présent (colonial et chrétien) en même temps qu’elle produit un passé « préhispanique » (= lo antiguo) ; elle entreprend de fixer et d’interpréter la phase de transition qui sépare la défaite indienne de la mise en place d’une société coloniale ; elle est le fruit d’une collaboration constante entre des moines espagnols et des informateurs indigènes. Cette enquête permet de repenser la généalogie de l’historicisme européen et les premiers effets de sa projection sur les mondes indigènes de la Mésoamérique. Plutôt que d’en dater l’origine au XVIIIe et plus encore au XIXe siècle ; on explorera son apparition au cours de la première moitié du XVIe siècle, dans la foulée de l’expansion espagnole et dans le sillage de la mondialisation ibérique.
Mots-clés : Histoire des idées,
Aires culturelles : Amériques,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire annuel (48 h = 2 x 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations des Amériques
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
le jeudi, à Mondes Américains, EHESS, 54 bd Raspail 75006 Paris.
Réception :
le jeudi, à Mondes Américains, EHESS, 54 bd raspail 75006 Paris
Niveau requis :
Licence/maîtrise, bonne connaissance de l'espagnol ou portugais ainsi que de l'anglais.
Adresse(s) électronique(s) de contact : gruzinsk(at)ehess.fr
Dans le sillage de l’ouvrage que nous avons consacré à l’écriture de l’histoire (La machine à remonter le temps, Fayard) nous avons poursuivi l’étude des historiens métis du XVIe siècle mexicain en centrant notre attention sur un auteur lié à la cité indigène de Tlaxcala, Diego Muñoz Camargo. Il s’est agi d’analyser la manière dont il construisait le passé indigène du centre du Mexique et les sens que pouvait revêtir cette production de mémoire dans le contexte de la Monarchie catholique. Pour saisir la singularité de cette expérience, nous avons confronté l’historien mexicain à d’autres auteurs métis, André de Almada pour le Cap-Vert, l’Inca Garcilaso de la Vega pour les Andes, le morisque Miguel de Luna pour l’Andalousie. La contemporanéité de ces écritures a fait l’objet d’une première analyse, moins pour nous livrer à une étude d’histoire comparée que pour esquisser une histoire globale des idées dans les années 1580. Comme les années précédentes, nous avons poursuivi notre réflexion sur l’histoire de la discipline historique et sur la possibilité de la renouveler en définissant les moyens, les objectifs et les méthodes d’une histoire globale. Cet effort passe pour nous prioritairement par la pratique de la recherche et le déchiffrement des sources. Le séminaire s’est enrichi des contributions de Carmen Bernand, qui nous a rappelé l’apport de C. Lévi- Strauss (en particulier les Mythologiques) et l’importance de la veine néo-platonicienne dans la pensée de l’Inca Garcilaso, et de Louise Bénat-Tachot (Sorbonne Nouvelle) qui a discuté les notions de passage et de détroit.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 17 juillet 2017.