baobab
Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

En traitant le thème « l’incertitude et ses enjeux », nous avons voulu mettre l’accent sur une pratique de transversalité privilégiant des discussions entre divers domaines des sciences et des humanités, autour de thématiques telles que l’origine de l’évolution, les crises, les catastrophes, les phénomènes environnementaux, l’histoire du climat et ses changements globaux et les origines de l’homme, etc.,  pour n’en citer quelques unes. Leur objectif commun est la confrontation théorique au concept d’incertitude.     

À l’origine de toutes ces réflexions se trouvent des interrogations sur la nature de l’incertitude. Et ce constat : les incertitudes sont des stimulants : de l’attention, de la vigilance, de la curiosité, de l’inquiétude qui elles-mêmes stimulent l’échafaudage de stratégies cognitives, c’est-à-dire de modes de connaissance à travers l’incertain, le flou, l’aléa, le hasard. « C’est bien l’incertitude et l’ambigüité, non la certitude et l’univocité qui favorisent le développement de l’intelligence » [Morin, p. 63, 1980].

15 novembre 2017 : Séance introductive : « Affronter les incertitudes », Alfredo Pena-Vega

Il y a une grande part d'incertitude dans ce que l'on considère comme d'étant le savoir, la connaissance, tant sur ce qui se passe autour de nous que sur ce qui se passe en nous...dans notre conscience de soi. Mais la différence importante, selon Henri Atlan, par rapport au passé, celui d'il y a un siècle ou deux, c'est que l'on est beaucoup plus conscient. Autrefois, on savait qu'on ne connaissait pas tout, mais on pensait qu'on y arriverait, que cela n'étant qu'une question de temps, qu'il suffisait de continuer à  avancer pour éliminer toute incertitude. Maintenant, on sait que ce n'est pas le cas et qu'il y a finalement des domaines irréductibles. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne sait rien.

20 décembre 2017 : Pascale Bosboeuf (doctorante aménagement et urbanisme, Université Paris-Est), « L' incertitudes et la prise de décision : l'exemple du climat »

17 janvier 2018 : Susan George, « L'incertitude, le paradoxe humain »

Notre cerveau a horreur de l'incertitude et l'affronte comme une douleur.  Notre condition humaine néanmoins nous y condamne : Ce n'est pas de chance !  mais sans doute indispensable pour notre évolution en tant qu'espèce.  La science fait ce qu'elle peut pour réduire le domaine de l'imprévisible et de l'incertitude mais n' y arrivera jamais car nos capacités de prévision sont lamentablement limitées.  En 2018, nous serons particulièrement sans défense face à  des situations nouvelles et des dirigeants politiques d'une espèce nouvelle : il n'y a pas que la vedette (Donald Trump) et la finance peut nous engloutir économiquement pour de bon cela, au moins, on le sait puisque la « Globalisation» [à définir] n'à de gouvernance que les entreprises transnationales.  Il faut affronter aussi la réalité bien certaine du changement climatique. Y-a-t-il quelque chose de pire en politique que le néo-libéralisme ?   Le pessimiste dira « La situation est épouvantable, ça ne pourrait pas être pire».  L'optimiste répondra, « Mais si, mais si ».  Ce sera un séminaire à  ce titre optimiste, mais notez bien :  je ne suis point certaine d'avoir raison.

21 février 2018 : Markus Gabriel (Université de Bonn, Centre international de philosophie), « L'être humain et les limites du transhumanisme. Une phénoménologie approximative et incertaine »

Markus Gabriel est l'auteur de Pourquoi le monde n'existe pas et Pourquoi je ne suis pas Mon cerveau

21 mars 2018 : Véronique Nahoum-Grappe (IIAC-Centre Edgar Morin, EHESS), « Nuit/Ivresse, zones d'incertitudes socialement balisées ? Quelques réflexions ethno-phénoménologiques »

16 mai 2018 : "Les modalités de l'’incertitude"

Nous auront le plaisir d'accueillir Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences, Laboratoire de recherche sur "les sciences de la matière", Commissariat à l'Energie atomique (CEA), Sarclay