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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Le séminaire expose les recherches d’anthropologues, d’historiens, de spécialistes du cinéma, des médias et des arts du spectacle. L’interrogation central porte sur les représentations telles qu’elles sont véhiculées, dans le monde entier, par les films, les vidéos, les nouveaux médias. Il s’agit de décloisonner le film documentaire et son sous-genre « ethnographique » afin d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche, en prenant comme point de départ les supports et les dispositifs mobilisés pour fabriquer l’image telle qu’elle est proposée par ses créateurs.

15 février 2018 : Giulia Battaglia (docteure en anthropologie et arts visuels), « Autour du cinéma documentaire indien »

Jean-Paul Colleyn est revenu sur les dispositifs mis en œuvre dans le cinéma documentaire. Le genre documentaire admet des sous-genres dont les classifications sont toujours discutables mais qui permettent néanmoins d’établir des collections. Les documentaristes ont, par exemple, fait le procès à charge du système économique mondial à travers des films-dossiers comme Krach, les dessous de la crise économique mondiale ; Les Nouveaux Loups de Wall Street ; Inégalité pour tous ; Madoff, l’homme qui valait 65 milliards ; Inside Job ; Merci Patron ! et bien d’autres. Curieusement, la crise de l’économie globale a ravivé la forme classique du dossier mais ne semble pas avoir stimulé le multimédia qui s’y prêterait, mais qui impose des délais de production plus longs. Les spécialistes des médias font remarquer que les longs-métrages documentaires peinent à trouver place dans les programmes de télévision à l’exception de deux genres : les dossiers historiques et économiques et les films animaliers. Comme sous-genre, le film ethnographique a des contours flous, qui vont de la muséographie au film d’exploration. Il se rapproche de plus en plus du « documentaire de société », comme en témoigne le Festival Jean Rouch. Les « comédies documentaires » ont également été abordées, à travers des films comme Les Lapirov passent à l’Ouest et Le Marchand d’art (de Jean-Luc Léon) et Nobody’s Business d’Alan Berliner. Le portrait a été étudié par Nathalie Luca, anthropologue, codirectrice du CéSor, Centre d’études en sciences sociales du religieux, EHESS, qui a expliqué la genèse de sa série intitulée « La création en actes ». Il s’est agi d’interroger tout à la fois l’irruption du croire dans la création artistique, la place de la foi et la conception vocationnelle.