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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Caméras politiques

  • Nicole Brenez, professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle et à La Fémis ( Hors EHESS )
  • Daniel Cefaï, directeur d'études de l'EHESS ( IMM-CEMS )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

  • Ferenc Gróf, enseignant-chercheur à l'École nationale supérieure d’art de Bourges ( Hors EHESS )
  • Jonathan Larcher, doctorant à l'EHESS ( CRAL )
  • Perrine Poupin, docteure de l'EHESS ( CERCEC )
  • Éric Wittersheim, maître de conférences de l'EHESS ( IRIS )

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

cf. calendrier des séances et salles ci-dessous

  • Jeudi 15 mars 2018, de 15 h à 19 h : salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris
  • Vendredi 16 mars 2018, de 9 h à 19 h : salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris
  • Jeudi 29 mars 2018, de 16 h à 19 h : salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris
  • Jeudi 17 mai 2018, de 15 h 30 à 18 h 30 : salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris
  • Mardi 12 juin 2018, de 15 h à 19 h : salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris

Dans le prolongement des séances de l’année 2016-17, l’enquête sera poursuivie sur les modes divers de problématisation du politique par le cinéma. Nos deux principaux axes porteront sur les mises en scène et en récit des problèmes publics et sur l’exploration des expériences qu’il est d’usage de qualifier de « décoloniales ». Cette enquête ne s’en tiendra pas à une esthétique ou à une sémiotique du cinéma politique, mais déclinera l’ensemble des enjeux éthiques, civiques, méthodologiques, épistémologiques que les cinéastes soulèvent à travers leurs œuvres. Elle décrira en leur compagnie les opérations, les pratiques et les gestes qu’ils accomplissent, du repérage au montage, en passant par le choix des sujets, la recherche de financements, la prise de son, l’engagement sur le terrain, l’écriture de scénarios, et ainsi de suite. Dans un contexte où « la recherche en art » est le lieu de multiples expérimentations et suscite un engouement institutionnel, ce séminaire se veut un lien de discussion ouverte sur la pratique des cinéastes et vidéastes politiques, à partir de cas concrets. Comment, par l’élaboration d’un corpus filmique déterminé et d’une cartographie des cinématographies politiques, en interaction avec des auteurs ou des producteurs, peut-on réinterroger les qualités d’objectivité, d’authenticité, d’exemplarité, de référentialité ou de singularité, que l’anthropologie et la sociologie attribuent à l’image et au son enregistrés, aux expérimentations formelles et à l’enquête artistique ?

Chaque séance sera organisée autour de deux cinéastes, invités chacun à nous présenter un film lié à l’une de ces deux thématiques. Cet effort d’enquête coopérative avec des spécialistes des sciences sociales et des études cinématographiques se fera à partir des témoignages et des descriptions des cinéastes, d’une part, et de l’analyse filmique, d’autre part, replaçant ainsi au centre de cette recherche collective « la capacité de l’œuvre d’art à interroger les conditions de sa propre possibilité » et la réflexion des cinéastes sur la pratique filmique, l’histoire du cinéma, les technologie de l’image, les médiacultures, et ainsi de suite. Nous nous demanderons quel type d’ « enquête sociale » la caméra permet de mener et quelles sont les modalités d’enquête qui se déploient dans la projection et la distribution des films.

Programme des 15 et 16 mars à télécharger

Jeudi 15 mars 2018 : Projection du film Zone Rouge, histoire d’une désinformation toxique (2016) d’Olivier Dubuquoy et Laetitia Moreau.

En présence des réalisateurs, Olivier Dubuquoy (géographe, Centre Norbert Elias, EHESS et Laetitia Moreau (vice-pdte SCAM – Société civile des auteurs multimédia)

Comment l’industrie d’alumine de Gardanne, en Provence, fait-elle accepter par le public et par les pouvoirs publics les boues toxiques qu’elle rejette dans la mer Méditerranée depuis plus de 50 ans ? Comment le déversement depuis 1963 de métaux lourds, d’arsenic et de soude dans la baie de Cassis a-t-il été transformé en un non-problème public, industriel, sanitaire et environnemental ?

  • Discussion ouverte par Francis Chateauraynaud (directeur d’études, EHESS)

Vendredi 16 mars 2018 :

  • de 10 h à 13 h : Projection du film Mouton 2.0. La puce à l’oreille (2012), d’Antoine Costa et Florian Pourchi, en présence d'Antoine Costa

Une nouvelle directive de l’Union Européenne oblige les électeurs ovins et caprins à mettre à l’oreille de leurs moutons et de leurs chèvres une puce électronique, destinée à les identifier et à les enregistrer. La puce serait un outil de traçabilité et de sécurité pour le consommateur, elle serait un outil de gestion destiné à réduire la pénibilité des bergers. Mais ceux-ci y voient un outil de contrôle et résistent à ce qu’ils vivent comme l’imposition d’une rationalité industrielle et administrative...

  • de 15 h à 19 h : Projection du film Histoires d'A. (1974) de Charles Belmont et Marielle Issartel, en présence de Marielle Issartel

Tourné en 1973 avec des médecins du GIS (Groupe information santé), Histoires d’A. a été le premier film à montrer en France un avortement clandestin selon la méthode Karman. Interdit à l’époque, il a été massivement diffusé, sous le manteau, par les groupes féministes. Classique des luttes des années 1970, il a eu sa part dans le mouvement social qui a conduit à la loi relative à l’IVG, de dépénalisation de l'avortement en janvier 1975.

  • Discussion ouverte par Hélène Fleckinger (MCF, Université Paris 8)

Jeudi 29 mars 2018 : « Le cinéma militant au Japon », conférence illustrée de Markus Nornes (professeur, University of Michigan).

Introduction de la séance par Ricardo Matos Cabo. Cette conférence s'inscrit dans le cadre de la rétrospective dédiée aux films que Shinsuke Ogawa (1936-1992) a réalisés de 1966 jusqu’en 1986 avec les cinéastes et activistes réunis autour du collectif Ogawa Productions (Ogawa Pro), fondé en 1968. La programmation des films assurée par Ricardo Matos Cabo se déroule au Ciné du Réel et au Jeu de Paume en mars et avril 2018.< /p>

Ayant échappé au joug des puissances coloniales occidentales, le Japon fut l’un des rares pays d’Asie à développer une culture cinématographique suffisamment solide et diverse pour produire des documentaires indépendants, au ton anti-autoritaire. Les premiers films importants ont été créés par un collectif ouvrier, l’un des premiers au monde, à la fin des années 1920. Après une interruption à la fin des années 1930, en raison de la désastreuse aventure impériale japonaise et de l’occupation américaine qui a suivi, la gauche reprit la lutte, au début des années 1950, là où elle était restée. Dans un contexte marqué par une forte répréhension de la liberté d'expression et une économie bourgeonnante, les cinéastes militants ont été capables d’établir une conversation étroite entre la fiction, le documentaire et les avant-gardes tout au long des années 1960 et 1970. Lors de l’implosion du mouvement étudiant au milieu des années 1970, les cinéastes militants ont fait face à des incertitudes à propos de leur devenir. Aujourd’hui encore, ces interrogations et ces doutes demeurent. Cette conférence présentera cette longue histoire du film militant au Japon, de 1920 à aujourd’hui, s’appuyant sur de nombreux extraits de films méconnus ou inédits en France.

Markus Nornes est professeur de cinéma asiatique à l'Université du Michigan. Pendant de nombreuses années, il fut le coordinateur du Festival international du film de Yamagata. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les cinémas japonais, chinois et coréen. Son livre Forest of Pressure est une biographie critique du collectif d'Ogawa Shinsuke.

Jeudi 17 mai 2018 :  Enjeux éthiques et esthétiques du sacrifice animal (avec L214 & Jean-Louis Le Tacon)

Ces dernières années, des vidéos tournées en abattoir par l'association L214 ont révélé la puissance politique des images, s'inscrivant dans une longue histoire des cinématographies politiques et du militantisme audiovisuel. De son côté, le cinéma a également su témoigner de la manière dont l’humanité traite les animaux, à travers des films très divers comme Le Sang des bêtes, Massacre à la tronçonneuse, Les Oiseaux ou, plus récemment, Gorge Cœur Ventre de Maud Alpi.
Ces images, issues de contextes, de pratiques et d'horizons très divers, permettent de relire l'histoire du cinéma à travers le point de vue des non humains. En tant que médium, l'image traduit l'idéologie spéciste à l’œuvre dans nos sociétés ; en tant qu'arme, elle ouvre la voie à une véritable éthique, autant citoyenne que cinématographique.
La séance, modérée et introduite par Jonathan Palumbo (auteur d'Après la nuit animale, Marest, 2018) sera l'occasion de prolonger une discussion engagée à la Fémis en décembre dernier, en présence de Brigitte Gothière, fondatrice et présidente de l'association L214, et de Jean-Louis Le Tacon, auteur d’œuvres documentaires sur le sacrifice animal (Cochon qui s'en dédit, Tuerie chez Pauline).

[pour information, les liens vers le site de L214 : https://www.l214.com/ et vers le chef-d’œuvre de Jean-Louis Le Tacon Cochon qui s'en dédit: https://www.kubweb.media/page/jean-louis-le-tacon-cochon-qui-sen-dedit/]

 

 

Intitulés généraux :

  • Daniel Cefaï- Sociologie des mobilisations collectives et des problèmes publics
  • Éric Wittersheim- Anthropologie de l’État en Océanie. Ville, migrations, territoires et globalisation
  • Direction de travaux d'étudiants :

    s'adresser aux enseignants en fin de séminaire.

    Réception :

    envoyer les demandes d'information par courriel.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : larcherj(at)hotmail.fr, perrine123456(at)yahoo.fr, cefai(at)ehess.fr

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 14 mai 2018.

    Contact : service des enseignements ✉ sg12@ehess.fr ☎ 01 49 54 23 17 ou 01 49 54 23 28
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