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Mercredi de 10 h à 13 h (Sorbonne, escalier E, 1er étage, salle Gaston Paris (D064) 17 rue de la Sorbonne 75005 Paris), les 6 décembre 2017, 17 janvier, 14 février, 7 mars, 4 avril, 16 mai et 6 juin 2018
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La notion séminale d’ « écriture exposée » est associée aux travaux d’Armando Petrucci (1986), médiéviste et paléographe et qui fut l’un des artisans d’un premier dialogue avec les sciences humaines et sociales. Ancrés dans une analyse des écritures d’apparat dans l’Italie urbaine médiévale ces premiers travaux demandent à être étendus à d’autres cultures de l’écrit et méritent d’être mieux intégrés à une analyse des espaces et des lieux écrits. Le séminaire propose de centrer ses travaux sur la variation des échelles, de l’espace architectural à l’espace urbain et au territoire en invitant des chercheurs de disciplines différentes et spécialistes de différentes périodes et aires culturelle présenter leur travaux, leurs problématiques et leurs méthodes.
L’écriture est présente au sein d’ensembles architecturaux tels que les temples et sanctuaires, les églises, les maisons (Corbier et Guilhembet 2011), les édifices du pouvoir, auxquels on peut associer les places ; elle peut prendre place sur les parois (peintures murales, inscriptions), au sol (mosaïques dédicatoires ou funéraires, pierres tombales), ou sur des éléments de décor ou d’aménagement (statues, autels, fontaines)...Quels types de description et d’analyse de ces interactions entre l’espace et l’écrit ont développé les différentes traditions épigraphiques ? Quels savoirs spécifiques partagent sciences historiques, humanes et sociales ?
L’écrit différencie les espaces et façonne les lieux : comment appréhender leurs aménagements graphiques successifs ? Y a-t-il une corrélation entre type et emplacement d’écriture ? Comment divers types épigraphiques coexistent-ils au sein d’un même monument ? Quelles relations existent entre théories de l’architecture et dissémination des écritures dans les bâtiments ? Quels régimes de visibilité et de lisibilité l’inscription de l’espace architectural implique-t-elle ?
L'espace urbain offre un champ privilégié pour l’étude des écritures exposées. Pour la ville antique, plus spécifiquement, l’approche classique par types d’inscriptions (décrets civiques, dédicaces, etc.) peut nourrir une réflexion sur la dimension visuelle et expressive de l’écrit. Pour les villes contemporaines, l’importance croissante du terrain urbain dans les recherches en SHS a vu l’émergence d’approches sociolinguistiques, géographiques et anthropologiques plus directement spatiales : ainsi le relevé systématique de tous les écrits présents dans une rue fait apparaître un espace encombré où coexistent les écrits les plus solennels et les plus modestes, un espace perceptif qui participe d’une écologie piétonnière. Ces deux démarches seront rapprochées, leurs enjeux scientifiques comparés. L’approche spatiale favorise aussi l’analyse du multilinguisme, réputé caractéristique de la ville, et permet une réflexion sur la répartition des langues dans l’espace urbain (pour l’Antiquité, Palmyre et Doura-Europos sont de bons exemples). Plus largement, les politiques de contrôle des écrits par les autorités municipales sont une entrée privilégiée pour saisir à la fois les conceptions de l’espace public au sens habermassien du terme (soit comme espace de circulation des idées) et celles de l’espace public au sens des urbanistes (soit comme ensembles d’espaces différenciés et fonctionnalisées répartis en zones). Dans les deux cas la gestion des normes graphiques, de l’affichage, de la circulation, de l’effacement et de la conservation des écrits est essentielle.
À l’échelle d’un espace plus vaste, l’écriture peut marquer l’emprise sur un territoire, en relation au politique. L’usage d’une écriture peut être associé à une dynastie ou un État en particulier, marquant son pouvoir par la dissémination spatiale de signes graphiques, sans que l’inscription n’appelle nécessairement un lecteur. L’écriture peut également définir des espaces plus vastes encore. Ainsi, dans l’Antiquité, l’inscription des zones désertiques à l’Est de la Vallée du Nil opère-t-elle une insertion de ces espaces dans l’ordre du créé. Par leur disposition sur le support naturel, ces inscriptions sont souvent hautement exposées, mais en des lieux qui ne sont visités que de très peu, ou de personne. Pour la période contemporaine, l’analyse de plusieurs changements et réformes d’écriture nationale (Turquie, Chine notamment) sera présentée.
Le projet de ce séminaire est largement exploratoire. Il s’appuie sur des traditions savantes éprouvées et sur des domaines de recherche émergents. Son développement créera une dynamique scientifique inédite en écho avec des thèmes d’avenir – renouveau des écritures, importance des écologies urbaines, avancée de la cartographie numérique comme outil de connaissance.
(Pensez à vous munir d'une pièce d'identité pour rentrer à la Sorbonne)
6 décembre :
17 janvier :
14 février :
7 mars :
4 avril :
16 mai :
6 juin :
Mots-clés : Anthropologie, Anthropologie et linguistique, Anthropologie historique, Antiquité (sciences de l’), Archéologie, Architecture, Écriture, Espace, Histoire, Paléographie, Spatialisation, territoires, Visuel,
Aires culturelles : Transnational/transfrontières,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
contacter les enseignants par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
contacter les enseignants par courriel.
Réception :
sur rendez-vous, contacter les enseignants par courriel.
Niveau requis :
M2
Adresse(s) électronique(s) de contact : fraenkel(at)ehess.fr, catherine.saliou(at)ephe.sorbonne.fr, marc.smith(at)ephe.sorbonne.fr, andreas.stauder(at)ephe.sorbonne.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 12 février 2018.