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Mercredi et jeudi de 15 h à 19 h (bd Raspail 75006 Paris), du 25 octobre 2017 au 17 mai 2018
Dès lors qu’elles ont affaire à la décision collective, la sociologie, l’histoire, la science et la philosophie politiques ont à adopter, explicitement ou implicitement, une conception de ce qu’est une décision, de ce qu’est une décision collective et une explication des phénomènes normatifs associés aux décisions. C’est alors une ou plusieurs variantes de trois grandes philosophies de l’action qui sont mobilisées : la théorie des actes de volonté (dont la version la plus sophistiquée est peut-être la Philosophie de la volonté 1 de Paul Ricoeur), la conception structurale de l’action (L’intention de Anscombe) et la philosophie mentaliste et causaliste de l’action (Actions et événements de Davidson). Nous montrerons que la formulation d’une théorie de la décision collective exige donc la confrontation de ces philosophies de l’action.
Suivi et validation pour le master : Spécial : mensuel annuel (journées) (48 h= 2 x 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
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Le séminaire avait pour point de départ l’idée que toute théorie de la décision manifeste nécessairement, et au moins de manière implicite, une philosophie de l’action et une conception de la rationalité pratique. Nous avons en conséquence discuté les concepts de décision, de décision collective et de délibération collective à l’œuvre en économie, en sociologie, en éthologie et en science politique, en cherchant à déterminer à chaque fois la conception de l’action la plus adéquate. Parallèlement, nous avons examiné plusieurs textes importants de l’histoire de la philosophie de l’action. Nous avons d’abord étudié : 1) un chapitre de Philosophie de la volonté, 1, de Paul Ricœur qui est la version la plus sophistiquée de la théorie des actes de volonté ; 2) la controverse entre Kant et Constant sur le droit de mentir, puis le texte de Jürgen Habermas « Notes programmatiques pour fonder en raison une éthique de la discussion » (issu de son ouvrage Morale et communication, Cerf, 1991), pour connaître la conception de la raison pratique qui inspire une grande partie des travaux sur la délibération ; 3) l’article de Donald Davidson, « L’agir », issu de son ouvrage Actions et événements (PUF, 1993), pour aborder la philosophie mentaliste et causaliste de l’action ; 4) enfin, nous avons étudié deux textes représentatifs de la conception structurale de l’action issue de L’intention de Anscombe, à savoir deux chapitres de l’ouvrage d’Anthony Kenny, Action, Emotion and Will, 1963, et la contribution de Vincent Descombes, intitulée « L’action » dans Kambouchner, Notions de philosophie II (Folio, 1995).
Nous avons accueilli deux conférences du professeur de sociologie et de philosophie José Luis Morena Pestana, de l’université de Grenade (Espagne). La première avait pour thème « l’analyse sociologique des assemblées 15M » et la seconde « L’expérience du populisme en Espagne » avec l’étude du parti Podemos.
Enfin, lors de l’une des séances, le séminaire a fusionné avec le séminaire de Gilles Bataillon et Nilufer Göle sur le populisme ; et j’ai présenté un exposé sur la philosophie politique d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 13 octobre 2017.