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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Violence, vulnérabilité, temporalité

  • Élisabeth Claverie, directrice de recherche au CNRS (*) ( Hors EHESS )
  • Michel Naepels, directeur d'études de l'EHESS, directeur de recherche au CNRS (TH) ( IRIS )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

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1er, 3e et 5e jeudis du mois de 9 h à 11 h (salle 11, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 16 novembre 2017 au 17 mai 2018

Nombreuses sont les situations où la probabilité d’être confronté à la violence physique directe est élevée, et les refuges toujours précaires. À partir de nos propres recherches et de différentes études ethnographiques portant notamment sur l’Afrique Centrale et sur la Cour Pénale Internationale, nous parcourrons des cadres sociaux et temporels extrêmement divers, notamment dans des situations coloniales et post-coloniales. Nous essayerons de saisir comment l’anthropologie politique peut étudier des sites dévastés ou en crise, en nous interrogeant particulièrement sur les formes actuelles de la reproduction sociale qui s’y déploient pour saisir les faits de violence dans leur hétérogénéité et leur complexité. Nous nous interrogerons sur l’articulation entre violence politique, rapports domestiques et question environnementale, à partir de l’échelle de la vulnérabilité éprouvée par les personnes en situation. En étant attentifs aux questions de sources, d’échelles et de temporalités qu’ouvre une telle articulation, on s’interrogera sur les rémanences et les effets actuels de la violence passée, sur les procédures de son historicisation, de son oubli ou de son déni, et sur les manières de vivre avec l’irrésolu, afin de saisir comment se nouent vulnérabilité et temporalité.

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie

Intitulés généraux :

  • Michel Naepels- Anthropologie de la violence. Conflits, historicités et constructions locales des situations d'après-guerre
  • Renseignements :

    personne à contacter : Michel Naepels, naepels(at)ehess.fr

    Direction de travaux d'étudiants :

    Sur rendez-vous

    Réception :

    Sur rendez-vous

    Adresse(s) électronique(s) de contact : naepels(at)ehess.fr

    Compte rendu

    Dans le séminaire « Violence, vulnérabilité, temporalité », animé conjointement par Élisabeth Claverie et Michel Naepels, nous nous sommes interrogés sur les rémanences et les effets actuels de la violence passée, sur les procédures de son historicisation, de son oubli ou de son déni, et sur les manières de vivre avec l’irrésolu, afin de saisir comment se nouent vulnérabilité et temporalité. Nous avons poursuivi cette réflexion avec les étudiant-e-s participant à ce séminaire en étant attentifs aux questions de sources, d’échelles et de temporalités, à partir de nos propres recherches portant notamment sur l’Afrique Centrale et sur la Cour Pénale Internationale.
    Nous avons débuté par la présentation du parcours de deux responsables de groupes armés en République démocratique du Congo, Gédéon Kyungu et Germain Katanga, en nous interrogeant particulièrement sur les processus de militarisation et les formes d’anomie qu’ils suscitent. Nous avons également interrogé la nature des sources utilisables, des témoignages ou des dispositifs médiateurs (humanitaires ou judiciaires notamment), pour reconstituer ces situations de violence et leurs effets à moyen et long terme. Puis, à partir de la présentation de travaux ethnographiques par les étudiant-e-s participant au séminaire, nous avons analysé un ensemble de situations de violence singulières, en Ouganda (S. Finnström), en Tchétchénie (I. Facon, M. Galeotti, A. Le Huérou, A. Régamey), et au Liban (A. Kanafani-Zahar) pour réfléchir à leur signification pour une anthropologie politique de la violence. Cela nous a menés à aborder les sorties de guerre et le droit de la guerre, ainsi que les dispositifs symboliques liés à la violence. L’invitation de Sophie Houdart (directrice de recherche au CNRS) nous a permis de discuter l’enquête qu’elle mène à 60 kilomètres de la centrale de Fukushima sur les suites du tsunami et de l’accident nucléaire – et sur ce que signifie vivre avec les radiations. À la fin de l’année, une séance a dû être annulée en raison de la fermeture administrative du bâtiment du 105 boulevard Raspail, et la dernière séance s’est ouverte à une discussion plus vaste sur les contextes de la violence politique.

    Publications

    • War and Other Means. Violence and Power in Houaïlou (New Caledonia), Canberra, Australian National University Press (« State, society and governance in Melanesia series »), octobre 2017.
    • « The Complexity of a Murder : Situational Dynamics, Social Relations, and Historical Context », International Journal of Conflict and Violence, n° 11, sous la dir.d’E. Hartmann, (Violence – Constructing an Emerging Field of Sociology), 2017, p. 1-9.
    • Avec C. Makaremi et P. Poupin, Violence partout, justice nulle part !, Paris, Presses Universitaires de France (« Monde Commun »), septembre 2018.
    • « Violence et impunité à proximité du pouvoir. Gédéon Kyungu Mutanga, un milicien en République démocratique du Congo », dans Violence partout, justice nulle part !, op. cit., p. 76-94.

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 25 juillet 2017.

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