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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Atelier de philosophie politique et sociale

  • Denise Celentano, doctorante à l'EHESS ( CMH )

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S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Vendredi de 15 h à 17 h (salle 9, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 20 octobre 2017 au 15 juin 2018. Cf. calendrier des séances ci-dessous

L'atelier se veut un espace ouvert d'échange et de discussion de philosophie politique et sociale. Il est une occasion pour les doctorant-e-s de présenter leurs travaux (un projet de recherche, un article en cours de rédaction, une partie de la thèse, etc.) ou d’explorer des pistes encore peu définies, pour trouver des retours utiles et partager ses connaissances en bénéficiant d’un dialogue ouvert et critique. Il est aussi une occasion pour problématiser des questions contreversées sur le modèle de la "disputatio" philosophique, où deux ou plusieurs personnes défendent des thèses en cherchant le meilleur argument. L’atelier est ouvert à toute proposition thématique et tradition théorique dans le domaine de la philosophie politique et sociale, avec une attention particulière mais non exclusive aux questions de justice sociale.

17 novembre 2017 : Ricardo Milla (EHESS, CGS), « Pathologies sociales : une méthode critique de la société »

On souhaite répondre au problème de la validité dans le domaine de la philosophie et des sciences sociales du concept de « maladies sociales » comme une méthode de critique sociale. La recherche vise à élaborer un cadre théorique, fait à partir d’une analyse sociologique-historique conceptuelle, qui permette de définir et conceptualiser l’idée de pathologie sociale.

15 décembre 2017 : Audran Aulanier, «Le voyage migratoire : une route vers l'hostilité ? »

Dans un premier temps, nous nous intéresserons à la manière dont le voyage migratoire induit nécessairement un enchevêtrement des cultures. Dans un second moment, nous expliquerons de quelles manières, au bout du voyage, l’étrangeté peut se transformer en hostilité, notamment si la migration est contrainte. La piste que nous suivrons montrera la façon dont cette interculturalité, subie des deux côtés, inquiète la sphère du propre jusqu’à provoquer l’angoisse. Angoisse qui, dans nos sociétés modernes, se transforme de plus en plus souvent en hostilité assumée, à la lumière de slogans tels que celui de « la prolifération de l’étranger parmi nous ». Hostilité exposée sur la place publique, qui a pour but ultime de faire recommencer « aux étrangers » le voyage inverse, le leur étant stigmatisé comme voyage à ne pas faire. Le « bon voyage » serait ainsi seulement le voyage qui limite l’enchevêtrement, comme le voyage d’affaires, ou le voyage touristique, que l’on peut préparer en consultant la carte du restaurant du bout du monde sur internet.

19 janvier 2018 : Felipe Linden, « Le peuple comme « signifiant vide » : analyse critique de la notion de populisme »

Le mot populisme est confus à cause de sa polysémie comme le mot peuple dont il dérive. Néanmoins, les enjeux théorico-politiques autour de lui sont des facteurs aggravants de cette difficulté : il s'agit d'une notion controversée, imprégnée par la contingence. Nous allons analyser le discrédit scientifique dont le populisme est l'objet en retraçant brièvement la généalogie de la notion comparativement au concept politique de peuple. Dans le vaste corpus auquel la notion a donné lieu, nous procéderons à l’analyse formelle qu’en propose Ernesto Laclau, peu étudié en France, afin de faire un examen critique de son modèle, gouverné par ses positions poststructuralistes. On fait ici l’hypothèse que cette perspective du populisme comme acte de construction politique du peuple, entendu comme un « signifiant vide », peut s’avérer un atout pour la compréhension de notre sujet de recherche (peuple et populisme) tout en comportant des limites que nous devrons examiner.

16 mars 2018 : Denise Celentano, « Justice distributive et éthiques du travail : quelles réponses aux inégalités du travail ? »

Les théories de la justice distributive centrent l’attention sur les inégalités de revenu, de richesse et d’autres biens premiers. Elles proposent des critères normatifs pour distinguer entre inégalités économiques justes et injustes. Toutefois, elles disent très peu du travail et de ses inégalités : au-delà des principes de libre choix de l'occupation et de l'égalité des chances, elles considèrent le travail comme une affaire privée, non susceptible de considérations de justice. Par contre, les perspectives contemporaines s'intéressant du travail concentrent leur attention sur son « sens », dont elles proposent des définitions en compétition : soit en le considérant comme le centre de la réalisation de soi, soit en défendant une éthique du « refus du travail » (Weeks 2011). Dans ce contexte, on manque d'outils pour aborder le travail et ses inégalités d’une perspective de justice. En s’appuyant sur l’analyse de certains cas paradigmatiques (la division genrée du travail, le « sale boulot », l’automatisation), on problématise deux modèles de justice distributive contemporains, la « property-owning democracy » et l’allocation universelle, dont on identifie un noyeau commun de thèses sur le travail. Au lieu de décider a priori du « sens du travail » et de réduire les problèmes de justice à une question distributive, on propose une conception alternative : multidimensionnelle, égalitaire, relationnelle, pluraliste.

13 avril 2018 (séance reportée au 11 mai, salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris) : Martin Roy, « La part maudite du citoyen.ne »

Une perspective anthropologique se dessine depuis les 20 dernières années dans le champ des études sur la citoyenneté (i.e. Balibar, Isin, Neveu, Rancière, Tully, Werbner). On la reconnaît dans la continuité d’un usage transitif du mot citoyenneté, i.e. en termes d’action (pratique, participation, action, acte, devoirs, exercice, etc.). Cet usage permettrait de cibler une ligne de démarcation avec l’usage moderne du mot citoyenneté (Werbner) toute en renouvelant la question controversée du « citoyen actif » (Isin, Neveux). Par la même occasion, elle prétend dépasser la seule logique de la « participation » (Isin) qui, en dernière analyse, autorise une compatibilité entre citoyenneté et totalitarisme (Heater).
La communication devrait se structurer autour des questions suivantes : (1) Comment cette perspective permet-elle de sortir de la mythologie moderne de la citoyenneté ? (2) Est-elle, d’ailleurs, en mesure d’offrir, dans son état actuel, un format de description de l’action qui consiste à « citoyenner » (Cassin) ? (3) Comment pourrait-on arriver à se donner un tel format de description ?

11 mai 2018 (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris) : Martin Roy, « La part maudite du citoyen.ne »

Une perspective anthropologique se dessine depuis les 20 dernières années dans le champ des études sur la citoyenneté (i.e. Balibar, Isin, Neveu, Rancière, Tully, Werbner). On la reconnaît dans la continuité d’un usage transitif du mot citoyenneté, i.e. en termes d’action (pratique, participation, action, acte, devoirs, exercice, etc.). Cet usage permettrait de cibler une ligne de démarcation avec l’usage moderne du mot citoyenneté (Werbner) toute en renouvelant la question controversée du « citoyen actif » (Isin, Neveux). Par la même occasion, elle prétend dépasser la seule logique de la « participation » (Isin) qui, en dernière analyse, autorise une compatibilité entre citoyenneté et totalitarisme (Heater).
La communication devrait se structurer autour des questions suivantes : (1) Comment cette perspective permet-elle de sortir de la mythologie moderne de la citoyenneté ? (2) Est-elle, d’ailleurs, en mesure d’offrir, dans son état actuel, un format de description de l’action qui consiste à « citoyenner » (Cassin) ? (3) Comment pourrait-on arriver à se donner un tel format de description ?

15 juin 2018 : (séance avancée au 14 juin, en salle 11, 105 bd Raspail 75006 Paris) : Felipe Freller, « Le problème de l’arbitraire chez Benjamin Constant »

On traitera la question de l’arbitraire chez Benjamin Constant, en l’envisageant non pas comme un simple mal qu’il repoussait dans un système conceptuel normatif censé être cohérent et stable, mais plutôt comme un vrai problème politique auquel il a dû faire face. On s’intéressera notamment aux enjeux politiques contextuels qui ont fait surgir d’une façon aiguë le problème de l’arbitraire dans la pensée de Constant et aux défis politiques qui ont amené ce dernier à réviser comme à complexifier sa condamnation sans appel initiale de l’arbitraire. On présentera l’hypothèse selon laquelle le coup d’État du 18 Fructidor a entraîné l’auteur à songer à incorporer, pour ainsi dire, l’arbitraire au système politique institutionnel, sous la forme du « pouvoir neutre » compris comme une « autorité discrétionnaire ». Ainsi, le Constant que l’on tentera de présenter ne sera pas le théoricien normatif de la suppression totale de l’arbitraire par l’empire de la loi, mais plutôt le théoricien qui s’est efforcé de régler l’équilibre tendu entre le domaine des lois, des principes et des formes fixes d’une part et celui de l’arbitraire et de la discrétion d’autre part. Il s’agit d’un Constant auquel un auteur comme Carl Schmitt, soucieux d’un pouvoir qui pût décider discrétionnairement dans l’état d’exception, a été plus attentif, en général, que les penseurs libéraux qui se réclament de Constant.

Intitulés généraux :

Centre : CMH - Centre Maurice-Halbwachs

Renseignements :

pour être inscrit dans la liste de diffusion du groupe et pour tout renseignement, contacter par courriel Denise Celentano.

Adresse(s) électronique(s) de contact : denise.celentano(at)ehess.fr

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 29 mai 2018.

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