Cet enseignant est référent pour cette UE
S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.
2e mardi du mois de 17 h à 20 h (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 14 novembre 2017 au 12 juin 2018. La séance du 13 février se déroulera dans l'amphithéâtre François-Furet (105 bd Raspail 75006 Paris). Séance supplémentaire le 22 mai 2018 (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris). La séance du 12 juin se déroulera de 14 h à 17 h (salle 3, 105 bd Raspail 75006 Paris)
Fortement sollicité par le marché à la fois pour générer de l’innovation et pour dynamiser la consommation, le design est aujourd’hui perçu comme soumis aux stratégies dominantes du marketing, du branding et de la publicité. Se repose sous ce jour la question du potentiel social de cette approche créative qui revendique pourtant historiquement humanisme et préoccupation de l’usager. Pour rendre compte de cette sensibilité certains designers n’hésitent d’ailleurs pas à rajouter un adjectif au terme design. Le considérant trop banalisé, ils expriment par ce fait qu’il existerait par exemple un design incivique ou asocial. En quoi l’approche créative d’un design civique se différencie du terme générique ? En quoi répond-t’il à des besoins réels ? Génère-t’il une esthétique particulière ? Permet-il une meilleure implication des citoyens ? Ce voient-ils ainsi mieux considérés ? Un design se voulant au service du commun parviendra-t’il à moderniser et crédibiliser à nouveau le domaine public ? Ces questions se trouveront présentes à l’arrière plan de chacun des séminaires. À l’aide d’un certain nombre d’études de cas se verront analysées les approches et leurs conséquences sur le domaine public.
Mardi 14 novembre 2017 : Introduction et définitions. « Vers un design de relation »
Le premier séminaire permettra de s’accorder sur une terminologie en développant l’historique des positions et réalisations remarquable en matière de design dans les domaines publics et sociaux.Plus précisément seront travaillés les enjeux d’un design civique et de leur capacité de représenter le monde sur la base des questionnements qui ont préparés le Sommet Mondial du Design à Montréal en Octobre 2017 et qui furent interprétés visuellement dans le cadre d’une exposition. On analysera les outils graphiques qui permirent de travailler cette exposition, en faisant référence à Otto Neurath et Gerd Arntz et leur système graphique Isotop. Parallèlement on développera le concept de Design de relation qui sera une sorte de fil conducteur de la série de séminaires.
Mardi 12 décembre 2017 : « Territoires politiques et espaces urbains : de la culture de la marque identitiaire à celle de l'identification-relation »
En matière de système d'identification, le domaine public reproduit trop souvent les modèles développés par le monde marchand sans en interroger vraiment les conséquences au niveau de la citoyenneté. Alors que la société expérimente de nouvelles formes de démocratie, la communication reste presque systématiquement basée sur un top-down plus ou moins autoritaire comme sur la valorisation artificielle d'une marque unique et donc de l'effacement de la réalité complexe. Pourtant des alternatives existent c'est sur elles que va se concentrer ce séminaire. En opposant langage et visuel et mode d'expression à politique de marque, intelligibilité à visibilité, relation à identiité, diversité à la répétition du même peuvent se penser d'autres approches de la représentation de l'espace politique. Celles-ci peuvent non seulement symboliser ouverture, partage, conscience sociales et écologique mais aussi les favoriser et les construire.
Mardi 9 janvier 2018 : « Hôpitaux et maisons de vieillesse : design et fragilité »
Les corps et les esprits fragilisés par la maladie ou la vieillesse se trouvent confrontés à des infrastructures hospitalières qui ne cessent de gagner en taille, en rationnalité, comme en complexité. En partant du bien être du patient individuel mais aussi de celui du personnel, des visiteurs et autres usagers de ces lieux, au coté de l’architecture le design peut contribuer à améliorer l’accueil, l’orientation, l’information, l’intelligibilité des lieux et des actions, mais aussi l’atmosphère de ces espaces de vie, de travail comme de passage. Si la soumission à la logique de l’addition des contraintes aura souvent tendance à aboutir à des espaces sans âmes qui rajoutent de la désolation à la difficulté du contexte, des approches plus sensibles permettent de prendre en compte les différentes situations médicales, les besoins individuels comme les relations dans les lieux de partage, l’intimité et le partage.
Comment le design peut-il, au coté des autres maitres d’œuvre, répondre à des besoins encore trop souvent considérés comme secondaires ? Comment dépasser les seules contraintes fonctionnelles pour introduire ce nécessaire inutile qui permet de se sentir humain en ces lieux ? Comment mieux respecter la dignité du patient et parrallèlement mieux le responsabiliser ? Comment sur le base du design de relation prendre en compte les cultures, les situations sociales, mais aussi les approches médicales différentes ?
Les interventions seront suivies d’une table ronde avec pour invités : Carine Delanoë-Vieux (responsable culture et design GHT Paris Psychiatrie & Neurosciences), Antoine Fenoglio (Sismo design, Paris)
Mardi 13 février 2018 (amphithéâtre François-Furet) : « Les transports publics à l'exemple du métro : recherche d’une modernité universelle ou d’une sensualité adaptée au contexte »
Cette séance se construira autour de deux étude de cas :
Il s’agira de rendre compte des approches actuelles, des conditions de conception et de réalisation de tels projets, mais aussi des enjeux urbains au niveau du Grand Paris et de leur conséquence sur le quotidien du voyageur.
Mardi 13 mars 2018 : « Écoles, universités et autres lieux d’élaboration et de transmission du savoir : d’une quête de visibilité vers celle de l’intelligibilité »
Plusieurs invités venant de disciplines différentes permettront d’aborder la thématique à diverses échelles. Nous présenterons d’une part la recherche élaborée par Florence Lipsky sur l’urbanisme des campus américains, asiatiques et européens et d’autre part la recherche Idex « identités complexes », qui a abouti au système de représentation graphique de l’Université de Strasbourg. Ce projet sera présenté par Pierre Litzler, Armelle Tanvez, Vivien Philizot et Ruedi Baur. Le débat qui suivra portera sur les facteurs liés à l’urbanisme, à l’architecture et au design graphique qui peuvent contribuer à favoriser l’intelligibilité du savoir élaboré, cultivé et transmis et donc la transdisciplinarité dans des institutions d’enseignement supérieur.
Mardi 10 avril 2018 : « Les places publiques, les parcs et les jardins »
Mardi 22 mai 2018 : « Le design exclusif »
Mardi 12 juin 2018 : « Le design à la marge de la société »
Mots-clés : Anthropologie urbaine, Architecture, Arts, Culture visuelle, Design, Espace social, Esthétique, Esthétique sociale, Patrimoine, Perception, Urbaines (études),
Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Signes, formes, représentations
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel : Barbara Carnevali
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Site web : http://www.irb-paris.eu/
Site web : http://civic-city.org/
Adresse(s) électronique(s) de contact : barbara.carnevali(at)ehess.fr, svb(at)civic-city.org, silent(at)ruedi-baur.eu, emanuele.coccia(at)ehess.fr
Le séminaire a porté sur le projet d’un « design civique », proposé par Ruedi et Vera Baur, et considéré comme une forme d’esthétique sociale ou de construction esthétique de la communauté. Face aux enjeux sociaux et environnementaux de notre monde actuel, il s’agit de penser la mutation d’un design dont l’esprit dominant reste encore fondamentalement lié à la logique de la concurrence et de la construction artificielle d’identités. Aussi nous avons travaillé autour de la notion d’un « design de relation » capable de prendre en compte nos interdépendances, de cultiver la richesse de nos liens, et de concevoir ce commun sur la base de solidarités, d’interrelations et d’écarts plutôt que de différences. Cette approche civique et contextuelle inverse en quelque sorte les modes de représentation dominants en travaillant l’intelligibilité d’ensembles complexes et leur mode d’expression plutôt que la simplification et l’effacement des particularités caractéristiques de la marque concurrentielle. En se confrontant au riche corpus de créations de Ruedi et Vera Baur, par l’apport de nombreux invités, cette conception alternative a pris progressivement corps.
Les séances se sont construites autour des thématiques suivantes :
Introduction et définition : vers un design de relations. Sur la base des réflexions développées dans le cadre du « Sommet mondial du design 2017 » nous avons analysé les enjeux d’un design prêt à se confronter au besoin de nos sociétés et de la planète.
La représentation des territoires politiques : De la culture de la marque identitaire et concurrentielle à celle de l’identification-relation et du langage visuel et verbal à disposition des institutions et des citoyens. Nous avons analysé les modes de représentations historiques et celles issues de l’idéologie du Branding, discuté leur rapport et proposé un certain nombre d’alternatives plus civiques basées sur l’esprit de relation.
Design et fragilité : hôpitaux et maisons de vieillesse. Avec pour invités Carine Delanoë-Vieux, responsable culture et design GHT Paris Psychiatrie & Neurosciences, Marie Coirié, Designer, GHT Paris Psychiatrie & Neurosciences, Antoine Fenoglio, les Sismo, designers, Paris. Comment utiliser le design pour dé-brutaliser l’espace hospitalier, améliorer l’accueil, mieux informer le patient et sa famille, aider à s’orienter, redonner confiance.
Recherche d’une modernité universelle ou d’une sensualité adaptée au contexte : les transports publics à l’exemple du métro. Avec pour invités Jacques Ferrier, Pauline Marchetti et Philippe Simay. Sur la base d’une analyse historique du métro de Milan et de la collaboration entre design et architecture, développée par Barbara Carnevali, nous avons discuté l’approche actuelle de la conception du Métro du Grand Paris notamment par rapport à la création transdisciplinaire, à l’approche sensuelle de l’espace public et à la carte mentale des périphéries de métropoles.
D’une quête de visibilité vers celle de l’intelligibilité : écoles, universités et autres lieux d’élaboration et de transmission du savoir. Avec pour invités Florence Lipsky traitant des campus américains, asiatiques et européens, et Pierre Litzler, Armelle Tanvez, Vivien Philizot présentant la recherche Idex « identités complexes » qui a abouti au système de représentation graphique de l’Université de Strasbourg. Comment l’urbanisme, l’architecture et le design graphique peuvent contribuer à favoriser l’intelligibilité du savoir dans des institutions d’enseignement supérieur ?
Faire émerger une mémoire incorporée : places publiques, parcs et jardins. En partant d’une intervention d’Emanuele Coccia sur les parcs, jardin et perceptions environnementales, ont été abordées des notions liées à la représentation de mémoires collectives. La place publique fut ainsi considérée comme la plus grande proximité ou la plus petite unité de ce qui est partageable et qui relève donc, comme le formulait Hannah Arendt de l’espace-qui-est-entre-les-hommes, le lieu de naissance du politique mais aussi celui de la reconsidération de notre rapport au végétal.
Le design à la marge de la société : ce que peut un design de relation pour favoriser solidarité et résistance. Avec pour invités Joëlle Zask (Quand la place devient publique), Sébastien Thiéry, Marie-José Mondzain, (L’hospitalité qui vient, Association le Perou), Christine Breton et Clémentine Henriot (les immeubles Belsunce à Marseille), Camille Louis, (La ville des oiseaux). Ce séminaire a permis de revenir sur les notions d’espaces publics, de migration, de résistance locale en posant encore une fois la question d’un design au service d’une citoyenneté reliant la plus grande proximité à la planète. La conclusion par rapport au « design de relation » reste ouverte.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 7 juin 2018.