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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Anthropologie comparée du bouddhisme

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

(salle A07_37, 54 bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier et horaires des séances ci-dessous

  • Vendredi 13 octobre 2017, de 9 h 30 à 12 h 30
  • Vendredi 10 novembre 2017, de 9 h 30 à 12 h 30
  • Lundi 18 décembre 2017, de 9 h 30 à 12 h 30 (salle AS1_08)
  • Vendredi 22 décembre 2017, de 9 h 30 à 12 h 30
  • Vendredi 12 janvier 2018, de 9 h 30 à 12 h 30 (salle A06_51)
  • Vendredi 2 février 2018, de 13 h à 16 h
  • Vendredi 9 mars 2018, de 13 h à 16 h
  • Vendredi 16 mars 2018, de 9 h 30 à 12 h 30
  • Vendredi 23 mars 2018, de 14 h à 18 h
  • Vendredi 6 avril 2018, de 9 h 30 à 12 h 30 (salle A06_47)
  • Vendredi 4 mai 2018, de 9 h 30 à 12 h 30 (salle A07_51)
  • Vendredi 1er juin 2018, de 9 h 30 à 12 h 30 (salle A06_51)

Porté par le Centre Asie du Sud-Est (CNRS/EHESS) en collaboration avec le Centre d'études himalayennes (CNRS), le séminaire d'Anthropologie comparée du bouddhisme a pour but de réunir aussi largement que possible les chercheurs confirmés ou en formation s'intéressant au bouddhisme dans ses différentes traditions. Dans la vague des anthropologies axées sur les grandes religions, comme l'anthropologie de la chrétienté qui a pris son essor à partir des années 2000, il nous paraît opportun et nécessaire d'offrir un espace pour une approche comparative en favorisant le dialogue et les échanges, au-delà du relatif cloisonnement selon les différentes formes du bouddhisme (Mahayana, Theravada...) ou selon ses différentes traditions nationales ou ethniques.

13 octobre 2017 : séance inaugurale avec Jonh Clifford Holt (professor of humanities in religion and asian studies, Bowdoin College, Brunswick, Maine, USA), « Rituals across buddhist cultures : challenges, virtues and methods »

10 novembre : Typologies des rituels bouddhiques : catégories vernaculaires, catégories analytiques"

  • Séance  de  discussion  à  partir  de  lectures  (cf.  dossier  Dropbox  du  séminaire,  ci-dessous). Avec la participation de Florence Galmiche (U. Paris-7 Diderot) et de Claire Vidal (LESC / CEIB)."

22 décembre : Rituels pour célébrer ou honorer des maîtres"

  • Alexander  Horstmann (U. de Tallinn, Estonie), « The prosperous  ascetic :  Staging authority  in northern Thai/Burmese Buddhists saints’ birthday ceremonies »
    In the borderland of Thailand, Myanmar, China and Laos, there is a new generation of Buddhist saints who are in the center of the revitalization of Theravada Buddhism or a type of it, that I like to call charismatic capitalism. Branding themselves as Buddhist savior-kings, bodhisattva and monument builders, thousands of devotees from the region as well as from the Bangkok metropolis attend the birthday ceremony of these saints. In such a ceremony, the saintliness is sanctified by the Khuba’s alleged redistribution of the acquired wealth to Buddhism.
    Basing itself on the cases of Khuba Saengla in Tachileik, Khuba Boonchum in Muang Pong, and Khuba Ariyachart in Northern Thailand, this talk will focus on the strategies and aspirations in the reproduction of charisma (in Thai: baramee) and authority (also: authenticity). It will explore the deep ties, exchanges, activities and transactions of the Buddhist saints with their diverse faith communities—other influential monks, wealthy urban business and political elite, the Bangkok middle class as well as impoverished highland communities—to mobilize donations and people’s faith (in Thai: sattha) to construct monumental religious buildings.
    The talk offers a comprehensive and thick description of the public ritual staged to celebrate the master on the day of his birthday—including the place of mass mediated images. The ritual is part of a cyclical ritualization and ritual celebration of monks, including the Offering of the new robes to the monk and the bathing of the monk during the New Year. The birthday ceremony is part of the cosmology of Theravada Buddhism in the Tai-speaking Mekong region, but has been transformed into spectacular consumption of ordinary Buddhist ritual. The birthday ceremony of the saint also has connections and similarities to a pilgrimage and raises expectations of healing and prosperity from the saint’s followers. The talk will also discuss tensions arising from the proximity or distance of different saints to the Sangha as well as to centers of political power.
  • Elizabeth Ørberg (U. de Copenhague), « The Rockstar Monk with a mission”: The millennial celebration of Naropa and his modern reincarnation (Ladakh, northern India) »
    In September 2016, the Northwest Indian Himalayan region of Ladakh witnessed Naropa 2016: the ‘Kumbh Mela of the Himalayas’ and the largest Buddhist festival in the history of Ladakh. The Naropa festival, held every 12 years, is centered around a ritual of revealing six bone ornaments said to have been worn upon the moment of enlightenment by the Mahasiddha Naropa, an 11th century Indian scholar-saint. The Gyalwang Drukpa Rinpoche, head of the Drukpa Kagyu sect of Tibetan Buddhism and revered as a reincarnation of Naropa, dons these ornaments in an elaborate ritual, a ritual said to cause “liberation upon sight”. The Naropa 2016 festival, while still centered on this ritual, was also transformed into “a carnival of spirituality, beauty, culture, sights and sounds” with “a touch of sportsmanship, tradition, modernization and compassion” according to the Naropa festival website (www.naropafestival.org). Additional entertainment elements were included in the festival, such as an archery competition, fashion show, world class magic show, a 3D video projection in the Himalayas (first of its kind in the world), a debate on the modernization of Buddhism, local cultural performances, performances by the Kung Fu nuns, and rock concerts by renowned Bollywood celebrities. At the center of the entire 8-day festival was Drukpa Rinpoche, heralded as a Buddhist leader of the modern world- a “rockstar monk with a mission” as one Indian news agency reports. This presentation takes a closer look at the transformation of the Naropa festival into spectacle and celebration of this charismatic and modern-day leader of Drukpa Kagyu followers worldwide. The global influence of Drukpa Rinpoche and his efforts to revitalize Buddhism, while lauded by many, are not unambiguously welcomed. Throughout the presentation we take a closer look at how this “rockstar monk” attempts to enact these transformations, as well as how they are perceived by Ladakhis, revealing a complex web of influence, networks and visions for Buddhism in 21st century Ladakh.

12 janvier : Rituels de culte de grandes divinités bouddhiques

  • Nicolas Sihlé (CNRS), « Rassemblements rituels et collectivité de spécialistes religieux : le cas des grands rituels des tantristes du Repkong (nord-est tibétain) »
    Cette séance étant consacrée aux rituels collectifs de culte de grandes divinités bouddhiques, il s’agira d’abord de situer l’objet : l’expression « divinité bouddhique » va de soi surtout dans un contexte Mahayana, mais n’est pas entièrement dépourvue de pertinence dans le monde du Theravada. La catégorie même de « rituel de culte » d’une telle divinité désigne une finalité rituelle assez générique (très courante dans le bouddhisme tantrique), qui peut se présenter sous des modalités variées et s’accommoder d’objectifs additionnels et d’instrumentalisations fort divers. Le cœur de cette présentation sera dédié à l’examen de l’importance cruciale que revêtent de tels cultes pour une grande collectivité de spécialistes tantriques tibétains dans le district de Repkong (province du Qinghai), collectivité devenue célèbre depuis deux siècles dans le nord-est tibétain sous le nom de « collectivité de tantristes de Repkong, les 1900 porteurs de dague rituelle ». Il s’agit d’une collectivité de spécialistes non monastiques, vivant dans plusieurs dizaines de villages, pour lesquels les rassemblements rituels en question sont la principale manifestation de leur collectivité. Ces rituels complexes se prêtent à une analyse sous tout un ensemble d’angles analytiques – leur place dans un champ religieux disputé ; leur caractère de phénomène de masse aux déterminismes multiples, sociaux, matériels et autres ; les dynamiques d’autorité facilitées par le rituel collectif, etc. Ils permettent enfin d’aborder sous un angle nouveau, celui d’une collectivité territorialement diffuse de spécialistes religieux, la question des rapports entre rituel collectif et collectivité.

2 février :  Rituels d’État/de renouvellement de l’ordre cosmique et social

  • Alexandra de Mersan (IRASEC), « Rituels de Nouvel An en Arakan (Birmanie), rituels de renouvellement de l’ordre social et cosmique »
    La période du Nouvel an (sangrain) en Arakan se caractérise pour les laïcs arakanais par diverses et intenses activités déployées en deux pôles contrastés : jeux d’eau (organisés en cour ritualisée), festivités et réjouissances jusqu’à l’excès, saturation de l’expérience sensible dans l’espace du village d’une part ; méditation, abstinence, contrôle de soi, observance des préceptes, purifications spirituelles dans les monastères d’autre part. Expériences du mondain et de son détachement : comment ces deux pôles s’articulent-ils, se répondent-ils en termes bouddhiques ? Cette période qui mobilise toutes les composantes de la société locale (jati) – distinguées en rôles sexués et différents âges de la vie – est analysée comme la réaffirmation de l’ordre social qui la caractérise.
        Bien que cette période à part (de transition ?) de quelques jours ne soit pas fixée par le calendrier lunaire, elle est toutefois encadrée dans une ritualité bouddhique, un espace/temps bouddhique.  Les jeux d’eau ne peuvent commencer avant une visite au monastère (caractérisée par une donation collective et le lavage des statues du Bouddha) et la période est close par la récitation par les moines du kammavaca dans chaque village. Ces rituels eux-mêmes coïncident avec la venue et le départ d’Indra chez les humains dont le moment exact est déterminé par des calculs astrologiques, qui invitent à s’interroger de manière plus générale sur la place qu’occupent la cosmologie et les configurations astrales dans la ritualité et la temporalité bouddhique de l'Arakan contemporain.

16 mars : Rituels collectifs de donation

  • Hiroko Kawanami (U. de Lancaster) : Religious gifts, social transactions and merit-making occasions in Myanmar

23 mars (de 14 h à 17 h) : table ronde « État des lieux en anthropologie du bouddhisme » (en anglais) organisée à l’occasion du « Printemps du CEIB » (Centre d’études interdisciplinaires du bouddhisme). Avec Bénédicte Brac de la Perrière (CNRS/EHESS), Patrice Ladwig (MPI for the Study of Religious and Ethnic Diversity), Nicolas Sihlé (CNRS), Erick White (Michigan U.).

6 avril : Rituels collectifs de lecture de textes canoniques

  • Roger Casas (Austrian Academy of Sciences, Vienna), « The secular ramifications of the Tan Tham / Vessantara ritual and festival in Sipsong Panna »

4 mai : Rituels funéraires à dimension collective

  • Erik Davis (Macalester College, St. Paul, Minnesota) : The Perfect Funeral of King Norodom Sihanouk of Cambodia.

1er juin : Rituels du cycle de vie

  • Gustaaf Houtman (School  of  Oriental  and  African  Studies, London) : Life-cycle  rituals (beitheik) in Burma and Buddhist identity.

Aires culturelles : Asie,

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Intitulés généraux :

Centre : CASE - Centre Asie du Sud-Est

Renseignements :

par courriel.

Direction de travaux d'étudiants :

sur rendez-vous.

Réception :

sur rendez-vous.

Niveau requis :

Masterisant ou plus avancé, expérience de terrain d'une société bouddhique ou/et connaissance du bouddhisme textuel ou/et projet de recherche sur une question relevant du bouddhisme.

Site web : http://www.vjf.cnrs.fr/himalaya/spip3/spip.php?article418

Adresse(s) électronique(s) de contact : brac(at)cnrs.fr, nicolas.sihle(at)gmail.com

Compte rendu

Le séminaire a pour but de développer l’étude anthropologique du bouddhisme dans la vague des anthropologies axées sur les grandes religions. Il offre un espace pour une approche comparative au-delà du relatif cloisonnement selon les différentes formes du bouddhisme (Mahayana, Theravada, Zen) ou selon ses différentes traditions nationales ou ethniques.
En 2017-2018, le programme intitulé Ritualités bouddhiques a été élaboré à partir de l’ouvrage de J.-C. Holt, Buddhist Traditions : Ritual Cultures in Contemporary Southeast Asia and Sri Lanka (University of Hawai’i Press, 2017) qui représente une tentative pionnière d’étude des ritualités bouddhiques à travers le monde du Theravada. Ce programme a été inauguré par une conférence de J.-C. Holt dans laquelle il est revenu sur la célébration de kathina, l’offrande collective de robes monastiques à la fin de la retraite de la saison des pluies, l’un des grands rituels du bouddhisme du Theravada qui revêt une importance particulière dans le contexte birman. Cette analyse lui a permis d’avancer l’hypothèse de l’importance relative de la pratique du dana (don) dans la culture religieuse birmane.
La séance suivante a été consacrée à l’examen des typologies possibles des rituels et des rituels bouddhiques tout particulièrement, à la présentation des catégories vernaculaires et des catégories analytiques : des collègues spécialistes de la Corée et de la Chine (Florence Galmiche, Université Paris 7, et Claire Vidal, LESC/CEIB) sont venues compléter nos données sur la Birmanie, le Tibet et le Népal. Le reste du programme a visé à approcher les grandes catégories de rituels telles qu’elles apparaissent dans l’ouvrage de J. Holt, à travers les différentes traditions bouddhiques, par des contributions de spécialistes de ces traditions : les rituels pour célébrer les maîtres en Thaïlande (A. Horstmann, Université de Talinn), le festival de la divinité Naropa au Ladakh (E. Orberg, Université de Copenhague), les rituels de culte aux grandes divinités bouddhiques du tantrisme tibétain (N. Sihlé, CEH), les rituels de renouvellement de l’ordre cosmique à l’occasion du Nouvel An en Arakan (A. de Mersan, IRASEC), les rituels méritoires collectifs en Birmanie (H. Kawanami, Université de Lancaster), la lecture rituelle du Vessantara dans les Sipsongpanna, au Yunnan (R. Casas, Vienne), les funérailles du roi Norodom Sihanouk au Cambodge (E. Davis, Manchester College, Minesota) et les rites du cycle de la vie (beitheik) en Birmanie (G. Houtman, SOAS). Il ressort de ces incursions dans des cultures rituelles variées, toutes de tradition bouddhique, l’idée a priori contre-intuitive (au moins dans certaines visions, par exemple modernistes) d’une vie rituelle riche et contrastée des communautés de bouddhistes dont l’exploration systématique et comparative est à poursuivre.

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 28 janvier 2019.

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