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Vendredi de 10 h à 13 h (salle A07_37, 54 bd Raspail 75006 Paris), les 2 et 16 février, 9 et 23 mars, 6 avril, 4 et 18 mai et 1er juin 2018. La séance du 4 mai se déroulera en salle A06_47 (54 bd Raspail)
Ce séminaire propose de s’interroger sur les moyens dont disposent les sciences sociales pour penser les dynamiques inégalitaires en Inde. Il s’agit, entre autres choses, d’interroger la mesure quantitative des inégalités et ses conditions de possibilité, de déconstruire les logiques d’invisibilisation et de naturalisation des plus pauvres, de penser l’interdépendance des uns et des autres malgré l’incommensurabilité apparente de leurs situations, de comprendre comment les logiques de castes s’interpénètrent avec les logiques de classe et de genre ou de s’interroger sur les mécanismes produisant ces inégalités en termes d’oppression, de relation de pouvoir, de discrimination ou d’exploitation.
Vendredi 2 février :
Vendredi 16 février :
Vendredi 9 mars :
Vendredi 23 mars :
Vendredi 6 avril :
Vendredi 4 mai :
Vendredi 18 mai :
Vendredi 1er juin :
Mots-clés : Classes sociales, Comparatisme, Discrimination, Genre, Inégalités,
Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)
Intitulés généraux :
Centre : CEIAS - Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud
Renseignements :
contacter Jules Naudet pour tout renseignement.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous avec les enseignants.
Réception :
sur rendez-vous avec les enseignants.
Niveau requis :
la compréhension écrite et orale de l'anglais est exigée pour la participation à ce séminaire.
Adresse(s) électronique(s) de contact : julesnaudet(at)hotmail.com
Le séminaire a cherché à témoigner de la puissance heuristique de la perspective sociologique pour penser la société indienne, l’une des plus inégales au monde comme l’a démontré Lucas Chancel lors de la deuxième séance. Le séminaire était animé par une conception profondément pluraliste de la discipline, qui ne saurait se réduire à des partis pris trop étroits en termes aussi bien méthodologiques que théoriques. Nous avons donc eu à cœur de donner voix aux différentes sensibilités de la discipline avec des séances s’appuyant sur des approches aussi variées que la sociologie des intellectuels (Roland Lardinois), la combinaison des archives et de l’entretien (Sukriti Issar), la combinaison de l’ethnographie et de la quantification (Isabelle Guérin), la combinaison de l’image et de l’anthropologie musicale (Joël Cabalion et Julien Jugand) ou encore diverses approches quantitatives allant de l’analyse géométrique à l’analyse économétrique (Lucas Chancel, Odile Henry, Mathieu Ferry, Olivier Roueff, Jules Naudet).
Ce séminaire a aussi été l’occasion de rappeler tout l’intérêt qu’il y a, pour les sociologues, à s’ouvrir à d’autres pays qu’aux pays occidentaux. La société indienne est l’une des sociétés pour laquelle le ratio nombre de chercheurs par habitant est l’un des plus faibles au monde. Il s’agit donc d’une société qui bénéficie à ce titre d’une faible contribution des sciences sociales positives à la réflexivité collective, comme en témoigne par exemple le fait que nous ne disposons pas de travaux de sociologie urbaine mesurant avec finesse la ségrégation urbaine dans les villes indiennes, que les premières tables de mobilité sociale à l’échelle de la société indienne entière ont été produites il y a moins de dix ans seulement, qu’il est toujours impossible d’avoir une image précise de l’origine sociale des étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur indien, etc. Si les avancées de la sociologie dans les sociétés occidentales sont décisives pour faire progresser le raffinement des outils de la discipline et pour lutter contre les inégalités à l’échelle de ces pays, il a été avancé que, dans une perspective globale, la sur-spécialisation de la discipline dans ces pays contribue à creuser l’écart de capacité réflexive entre pays du Nord et pays du Sud. Si elle se cantonne uniquement à l’étude des sociétés les plus riches, la virtuosité sociologique participe donc indirectement à la perpétuation des inégalités à l’échelle mondiale.
La principale leçon de ce séminaire est donc qu’il est important que les sociologues cherchent à investir leur savoir-faire et leur expertise dans des pays qui n’ont pas la chance de bénéficier autant de la contribution des sciences sociales à la réflexivité publique et qu’ils abordent la question des inégalités à une échelle globale et non pas seulement à l’échelle d’États-nations du Nord déjà extrêmement réflexifs. Nous entendons donc poursuivre nos efforts dans ce sens en reconduisant le séminaire lors de l’année universitaire 2018-2019.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 4 mai 2018.