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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Manières de décrire, manières de traduire

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

2e et 4e jeudis du mois de 11 h à 13 h (salle 9, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 23 novembre 2017 au 14 juin 2018. La séance du 12 avril est annulée

Après une première enquête qui avait pris appui en 2016-2017 sur des textes essentiellement littéraires, nous complèterons d’un second volet notre recherche des points de rencontre – pacifiques ou conflictuels – entre l’art de voir, l’art de décrire et l’art de traduire, en nous concentrant cette fois sur l’œuvre d’art. Nous envisagerons ainsi la question de la traductibilité variable de l’œuvre selon que le point de vue est celui de l’artiste, qui négocie le passage d’un projet ou d’une intention à sa matérialisation en « objet d’art »; celui de l’historien ou du critique, qui traduit en mots ce qu’il voit, comprend et ressent de l’œuvre ; celui du traducteur d’écrits sur l’art qui, intervenant souvent au bout de la chaîne, a pour tâche de trouver dans sa langue les constructions lexicales et syntaxiques propres à permettre au lecteur de se figurer la description.

Le séminaire se tiendra en français mais une certaine aisance dans la compréhension de la langue anglaise ainsi que le goût des écrits théoriques sur l’art sont requis.

Mots-clés : Analyse de discours, Arts, Langues,

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Intitulés généraux :

Centre : CRAL - Centre de recherches sur les arts et le langage

Renseignements :

par courriel.

Direction de travaux d'étudiants :

le jeudi après-midi, sur rendez-vous pris auprès de l'enseignante.

Réception :

sur rendez-vous pris auprès de l'enseignante.

Niveau requis :

licence.

Adresse(s) électronique(s) de contact : fabienne.durand-bogaert(at)orange.fr

Compte rendu

Après une première enquête qui avait pris appui en 2016-2017 sur des textes essentiellement littéraires, nous avons complété d’un deuxième volet notre recherche des points de rencontre – pacifiques ou conflictuels – entre l’art de voir, l’art de décrire et l’art de traduire, en nous concentrant cette fois sur l’œuvre d’art.
En 2015-2016, en effet, l’étude des « manières » de voir et des formes qu’elles prennent dans la description littéraire avait constitué une bonne introduction à la question, beaucoup plus problématique, de la traduction de la perception (et donc du point de vue) dans une langue étrangère. La question autour de laquelle le séminaire s’est organisé, en 2017-18, est celle de savoir comment un appareil langagier parvient à reproduire cet objet en deux, trois, voire plus de dimensions qu’est l’objet d’art ? Par quels procédés rhétoriques, stylistiques, grammaticaux un appareil langagier peut-il réussir à produire des effets visuels ?
Cette question se pose aujourd’hui dans une histoire de l’art que l’on peut dire, à bien des égards, en crise, et selon des formes qui ne sont pas toujours immédiatement repérables. On constate, par exemple, que dans au moins 70 % sinon 80 % des écrits qui sont produits aujourd’hui sur l’art contemporain, l’objet d’art lui-même tend à disparaître au profit du contexte qui entoure sa production. Autrement dit, on peut lire des textes qui décrivent l’intention de l’artiste, le contexte historique, sociologique et bien souvent géopolitique, parfois aussi les conditions d’exposition de l’œuvre en question, mais de l’œuvre elle-même, de l’objet matériel qu’elle constitue, il n’est rien dit. On lit l’ensemble du texte, et quand on arrive à la fin, on ne sait toujours pas à quoi l’objet ressemble, on ne peut pas se le figurer (voilà une expression dont on sait à peu près ce qu’elle a voulu dire pendant des siècles d’histoire de l’art, mais dont on peut se demander quel sens elle a encore aujourd’hui ?)
À partir d’exemples extraits d’écrits de Michael Fried, W.J.T. Mitchell, Rosalind Krauss, Louise Bourgeois et Fabienne Verdier (cette dernière, sur sa collaboration avec Alain Rey concernant le dictionnaire Le Petit Robert), nous avons examiné la question de la traductibilité variable de l’œuvre selon que le point de vue est celui de l’artiste, qui négocie le passage d’un projet ou d’une intention à sa matérialisation en « objet d’art » ; celui de l’historien ou du critique, qui traduit en mots ce qu’il voit, comprend et ressent de l’œuvre ; celui du traducteur d’écrits sur l’art qui, intervenant souvent au bout de la chaîne, a pour tâche de trouver dans sa langue les constructions lexicales et syntaxiques propres à permettre au lecteur de se figurer la description.

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 12 avril 2018.

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