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1er et 3e mardis du mois de 11 h à 13 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 7 novembre 2017 au 15 mai 2018. Séance supplémentaire le 29 mai 2018 (même heure, même salle)
Ce séminaire poursuivra la réflexion sur les porosités entre servir, rendre service, être serviable et être dans la servitude en interrogeant la nature des relations de service et les contextes socio-historiques dans lesquelles elles s’inscrivent. Alors que la première année de ce séminaire a plutôt mobilisé des travaux de la sociologie américaine qui étudient les situations interactionnelles au travail à partir des positions de genre, migratoire, de statut et organisationnelle, cette deuxième année se saisira des travaux français mais aussi anglais, australiens, etc. qui mobilisent une sociologie des classes sociales au sens fort du terme. Sans jamais perdre de vue les dimensions de genre et de « race », il s’agira de réfléchir frontalement à l’articulation entre position sociale, appartenance de classe et métiers de service. Une série de questions guidera la réflexion. Qui sont aujourd’hui les employé-e-s et quelles sont leurs trajectoires sociales et migratoires ? Comment a évolué leur position dans la structure sociale depuis le XIXe siècle ? Quels sont les écarts sociaux entre les professionnel-le-s et leurs « client-e-s » mais aussi entre les professionnel.le.s et leur hiérarchie et comment ceux-ci ont-ils évolué ? Et quels sont les effets de ces écarts sur la position sociale des membres des métiers de service, leur style de vie et leur représentation du monde social ?
6 mars : Lise Bernard présentera son livre La précarité en col blanc. Une enquête sur les agents immobiliers, PUF, 2017, https://www.puf.com/content/La_pr%C3%A9carit%C3%A9_en_col_blanc
Mots-clés : Classes sociales, Domination, Enquêtes, Espace social, Ethnographie, Genre, Migration(s), Sociologie, Travail,
Aires culturelles : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
contact par courriel. Inscription par courriel obligatoire.
Adresse(s) électronique(s) de contact : christelle.avril(at)ehess.fr
Le séminaire « Classe, genre, migrations » dans les relations de service a poursuivi sa réflexion cette année en privilégiant une entrée thématique correspondant le plus souvent à des secteurs des emplois du tertiaire. Il s’est donné comme objectif la discussion, organisée à partir de lectures de thèses ou bien de livres, sur les formes de subordination dans les emplois de service et les variations de ces formes de subordination selon les contextes. Ainsi, après quatre séances introductives sur les notions de service et de classes sociales et sur l’articulation entre l’étude du travail et des inégalités sociales, nous avons entamé en janvier la discussion par la lecture de la thèse de Josiane Pinto sur les secrétaires et sa discussion lors d’une séance consacrée au genre et à la classe chez les employé·e·s de bureau. Une séance en février a porté sur les employé·e·s de la vente et la variation de leurs conditions de travail et d’emploi selon les contextes nationaux et juridiques. Elle a comporté la lecture de la thèse de Pascal Barbier sur les employés des grands magasins et des lectures sur l’emploi de vente dans d’autres contextes nationaux. Une autre séance de février a pris pour thématique, de manière plus décalée par rapport à la ligne du séminaire, les frontières du travail payé et du travail non payé. La séance de mars a porté sur une lecture et une discussion de l’ouvrage de Lise Bernard sur les agents immobiliers (PUF 2017). L’autre séance de mars a été consacrée à la question de la racisation et des employées domestiques à partir d’enquêtes publiées et réalisées à l’étranger. En avril, une séance a porté sur la lecture de deux thèses, celle de Delphine Serre sur les assistantes sociales et celle d’Anne-Marie Arborio sur les aides-soignantes et la discussion a été consacrée à l’étude du travail et des inégalités sociales dans les professions du sanitaire et du social. Les séances du mois de mai ont été consacrées à la lecture et discussion du livre de Gabrielle Schütz sur les hôtesses d’accueil (La Dispute 2018) et à celui de Violaine Girard sur la question raciale en milieux populaires ruraux (Le Croquant 2016). L’objectif cette année était de réfléchir aux variations de l’imbrication des rapports de domination en fonction du type d’emploi du tertiaire concerné et de lire et discuter thèses et livres plutôt que des articles. Le séminaire a pu ainsi faire apparaître les différences importantes de conditions de travail entre des employé-e-s de bureau au salaire fixe et des employé·e·s de la vente dont une part de la rémunération tient à la « qualité du service ». La subordination aux besoins du client est fondamentalement différente et s’agissant des employé·e·s de bureau, c’est la subordination hiérarchique et organisationnelle qui paraît la plus marquante. De même les enquêtes étudiées ont permis de montrer les variations de conditions juridiques nationales et leur impact sur l’oppression des domestiques par exemple. Le séminaire a ainsi permis de saisir combien les catégories « relations de service » ou « emplois tertiaires » masquent des réalités très diverses en termes de subordination dans le travail et qu’il convient d’étudier de près empiriquement et en les resituant dans leurs contextes historiques et nationaux.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 22 février 2018.