baobab
Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Le séminaire poursuivra cette année notre enquête sur les relations entre morphodynamique et plasticité. Dans une perspective qui s’intéresse à l’évolution des formes au sein d’espaces mobiles et variables, nous allons nous interroger sur le rôle de la plasticité dans la morphogenèse de systèmes physiques, biologiques, cognitif, sociaux. Comment se met en place la plasticité des systèmes, leur capacité à prendre des formes différentes selon des sollicitations internes ou externes ? Comment ces formes se maintiennent ou se renouvellent dans le temps et dans l’espace ? Si on définit la robustesse d’un système comme sa capacité de résister aux perturbations extérieures, comment les tensions entre robustesse et plasticité interviennent sur son fonctionnement et sur ses variations morphologiques ? Quelles sont les relations entre la plasticité d’un système et sa temporalité, son historicité, sa capacité d’accéder à une mémoire distribuée le long de son parcours ?  

Adoptant une approche comparative, comment décliner ces questions selon les échelles spatio-temporelles et la nature des systèmes étudiés ?

Dans l’étude du cerveau la plasticité se présente comme une re-modélisation continuelle des espaces de connectivité cérébrale, environnements toujours mobiles et variables formant à la fois le contexte de perception sensorielle et de l’expression signifiante. Si, dans le contexte des néurosciences, la plasticité cérébrale ainsi définie nous paraît comme le présupposé matériel d’une herméneutique des formes, nous nous demanderons quel rôle joue la plasticité phénotypique dans le développement embryonnaire, et comment serait-il possible de transposer ces questionnements dans l’analyse des systèmes sociaux.

13 novembre 2017 : Introduction, Sara Franceschelli, Maurizio Gribaudi, Hervé Le Bras, Alessandro Sarti

11 décembre 2017 : Régimes de la plasticité, Sara Franceschelli

L’exposé portera sur la « survivance » des images du paysage épigénétique dans les écrits de René Thom. S’il est bien connu que ces images ont joué à la fois comme source et champ d’application de la théorie des catastrophes, dans cet exposé j’en montrerai les résonances dans les définitions thomiennes de prégnance subjective et de plasticité.

8  janvier 2018 : Les comportements humains dans l’espace : du multivarié au multifractale, Hervé Le Bras

12 février 2018 : Forme, tension, mouvement : la plasticité de l’histoire, Maurizio Gribaudi

12 mars 2018 :  Alessandro Sarti (CNRS-EHESS) sur le thème : Plasticité du virtuel : hétérogénèse et devenir singulier

Dans cet exposé je proposerai un cadre théorique/mathématique pour un devenir des formes hétérogène et singulier. A l'encontre du calcul différentiel utilisé en physique-mathématique, l'hétérogenèse se repose sur l'agencement de contraintes différentielles distinctes point par point. On soulignera la possibilité d'une hétérogénéité radicale des contraintes dans leurs géométries locales, dans leurs dynamiques et dans les substances sur lesquelles elles opèrent. L'hétérogénèse met en discussion toute forme de symétrie unitaire et totalisante et permet de développer des formes, des actions et des pensées au moyen de dispositifs de prolifération, juxtaposition et disjonction. Des possibles domaines empiriques seront individués dans les dynamiques imaginatives en sciences cognitives, dans les devenirs phylogénétiques en sciences de la vie, dans la semiogenèse en théorie du sens, dans les morphodynamiques micro-historiques en sciences de l'homme et dans les dynamiques de la multitude en philosophie politique.

L'exposé est basé sur un travail récent avec G.Citti et D.Piotrowski : http://cams.ehess.fr/wp-content/uploads/sites/20/2017/11/Etero4.pdf

26 mars 2018 : Marc Barthelemy (CEA et CAMS-EHESS) présentera son dernier livre Morphogenesis of spatial networks, Springer, 2018

• Discutant Julien Perret (IGN)
• Introduction et animation par Alessandro Sarti et Maurizio Gribaudi

Le livre développe une approche morphodynamique des réseaux spatiaux avec une attention spécifique pour l’analyse des réseaux d’infrastructures tels que rues, routes, et autre voies de transport (métro, chemin-de-fer, etc.). L’auteur présente les principaux instruments mathématiques développés pour caractériser ces structures tout en montrant leur évolution au cours du temps.  Le livre interroge les résultats empiriques plus importants et les phénomènes mis en lumière. Il présente aussi les principaux modèles proposés par l’analyse des réseaux spatiaux. Le public auquel il s’adresse est avant tout celui des scientifiques intéressé à ce domaine en évolution rapide et très largement interdisciplinaire, mais aussi à tout étudiant intéressé aux très larges réseaux.

This book develops a morphodynamical approach of spatial networks with a particular emphasis on infrastructure networks such as streets, roads and transportation networks (subway, train). The author presents the mathematical tools needed to characterize these structures and how they evolve in time. The book discusses the most important empirical results and stylized facts, and will present the most important models of spatial networks. The target audience primarily comprises research scientists interested in this rapidly evolving and highly interdisciplinary field, but the book may also be beneficial for graduate students interested in large networks.

9 avril 2018 : Adaptation, interaction, élasticité, résilience : la plasticité dans les systèmes informatiques, Julien Perret

14 mai 2018 :