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Lundi de 14 h à 16 h 30 (EHESS-Marseille, Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille), du 8 janvier 2018 au 11 juin 2018. Voir programme détaillé
Interroger les liens historiques et politiques entre les sciences de la société et le son, comme débattre de leur renouvellement contemporain par les arts : tel est l’objet du séminaire. À partir du cadre d’analyse offert par les études matérielles des sciences, les organisateurs et organisatrices du séminaire mèneront une réflexion interdisciplinaire au cours de 6 séances thématiques.
Conçu dans le prolongement de Questionner le monde (2015-2017), le séminaire s’organise autour de quatre axes de réflexion :
L’équipe d’organisation s’attachera à élaborer des propositions musicales, théâtrales et filmiques, pour accompagner la réflexion et pour offrir ainsi des perspectives accessibles à un plus grand public.
8 janvier 2018 : Christelle Rabier, Matérialités de l'histoire orale
12 février 2018 : Transcrire les sons en langues, séance animée par Jocelyn Aznar
12 mars 2018 reportée au 13 mars (de 13 h 30 à 16 h 30) : Histoire et actualité(s) des sound studies, séance animée par Laure Mouchard, Christelle Rabier et Jean-Christophe Sevin.
16 avril 2018 : « Matérialités du son »
Mots-clés : Communication, Comparatisme, Ethnomusicologie, Études des sciences contemporaines, Musées, Musicologie, Musique,
Aires culturelles : Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie, Europe, France, Océanie,
Domaine de l'affiche : Méthodes et techniques des sciences sociales
Intitulés généraux :
Adresse(s) électronique(s) de contact : christelle.rabier(at)ehess.fr
Avec l’équipe de coordination du séminaire Le son des sciences humaines, Christelle Rabier a conduit une réflexion collective sur les sound studies et la place du son dans les sciences sociales. Il s’agissait d’interroger les liens historiques et politiques entre les sciences de la société et le son, comme de débattre de leur renouvellement contemporain par les arts. À partir du cadre d’analyse offert par les études matérielles des sciences, les organisateurs et organisatrices du séminaire ont mené une réflexion interdisciplinaire à partir de quatre axes. 1) Outils du son. Le son, matière ondulatoire, s’est laissé capturer par un système technique dont se sont saisies très tôt les sciences humaines et sociales, à des fins de recherche, de conservation et d’enseignement. Dans une perspective d’histoire sociale des techniques, le séminaire vise à restituer les relations de savoir et de pouvoir autour des outils d’enregistrement et de conservation sonore, en étudiant l’économie matérielle, la division sociale de leur conceptualisation et de leur manipulation, les usages partagés et différenciés entre les sciences de la société, ainsi que leurs circulations. 2) Matériaux sonores. Les enregistrements sonores font partie de la documentation des sciences de la société. Pour autant, il s’agit d’une documentation particulière, souvent constituée ad hoc pour les recherches, voire qui constitue même la finalité de la recherche en ethnomusicologie ou en histoire orale. La recherche explorera les motifs de la fabrication et des usages d’une documentation sonore, du cadre politique, matériel et social de leur acquisition, de leur conservation et de leur analyse, selon les continents et les périodes historiques ; les refus d’enregistrement oral ; les négociations autour de la captation orale d’un savoir ; ou encore les formes d’(auto-)archivage des enquêtes. 3) Épistémologies du son. Le son confère une dimension sensible, verbale et non verbale, à l’information recueillie et manipulée par les sciences sociales. Pour étudier le son, celles-ci ont proposé différentes codifications, de la phonétique jusqu’à l’anthropologie cognitive, qui considère l’interaction humaine dans l’ensemble de ses dimensions gestuelles. Enregistrer, noter, transcrire, interpréter : de la captation matérielle jusqu’à son écoute, ces opérations matérielles induisent ou supposent autant de conceptualisations des rapports entre savoir, verbe et écrit - dont il convient de saisir les états et les transformations dans le temps et dans l’espace, mais aussi – et d’abord peut-être – une enquête en psychologie pour comprendre ce que le son fait à l’esprit. 4) Entendre les sciences sociales. En travaillant sur le son, on ne saurait oublier les rapports entre sciences de la société et leur transmission sonore, depuis le moment privilégié de la leçon jusqu’à la restitution orale de textes, par le biais de lectures, de mises en scène, ou la création de sites web. L’anticipation de l’écoute peut participer à la recherche organologique et aux recherches récentes en histoire de l’art. Au cours des séances, ont été abordées les « Matérialités de l’histoire orale » (Christelle Rabier), en saisissant le rôle du changement technique dans les mutations épistémologiques et thématiques de l’histoire orale entre Europe et États-Unis ; le problème de la « transcription des sons en langues » (Jocelyn Aznar), présenté au travers de textes de linguistique portant sur les langues européennes et non-européennes ; une réflexion sur l’état du champ des sound studies en France et dans l’univers académique anglo-saxon (Laure Mouchard, Christelle Rabier et Jean-Christophe Sevin) ; une présentation des débats épistémologiques sur le son (Anthony Pecqueux) ; une présentation, par un ingénieur du son, Alexandre Rameaux, de la manipulation de l’objet sonore, à l’occasion de la présentation des outils de captation et de mixage du son, au sein du lieu de cinéma, le Polygone étoilé ; et enfin, la présentation d’une création artistique, avec la « sonification de Calenda » par João Fernandes. Le séminaire a conduit à imaginer les contours d’une conférence internationale pluridisciplinaire : « Faire silence » (juin 2019).
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 5 juin 2018.