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Vendredi de 10 h à 13 h (bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances et salles ci-dessous. La séance du 2 février est annulée
On cherchera dans ce séminaire à comprendre ce que l’on dit lorsque l’on dit « nous », en particulier aujourd’hui, avec tous les enjeux linguistiques, philosophiques, éthiques, et bien sûr politiques que cela implique (et ce que cela implique, au premier chef, c’est que « nous » ne pose pas une question d’identité, mais de dynamiques de nouages et de dénouages, c’est-à-dire d’identification des causes ou des luttes qui tiennent ensemble des collectifs). Et l’on tiendra que la poésie est un formidable terrain pour penser cela : pour penser cette « scène pronominale », réfléchir à ce qu’est vraiment un sujet collectif, et comprendre que quelque chose peut même légitimement relier le « nous » amoureux » (sujet immémorial de la poésie) au « nous » politique.
Nous irons de poème en poème (du grand poème communard de Rimbaud, « Qu’est-ce pour nous mon cœur… » jusqu’aux contemporains, en passant par Mandelstam, Eluard, Michaux…), équipés de pensées de la langue et du politique, attentifs à la façon dont chaque texte construit une scène syntaxique précise où observer et éprouver cette question ardente du/des « nous ».
Le séminaire emprunte son titre à deux livres récents : Nouons-nous, d’Emmanuelle Pagano, et Vie commune, de Stéphane Bouquet (auteur aussi d’Un Peuple et du Mot Frère). Car c’est pour aujourd’hui que l’on tentera donc de penser en poésie l’action, le commun, l’accueil, le rapport à la loi, à la lutte… Et si l’on peut le faire, c’est que rien n’est plus éloigné de la poésie que le « mystère », le « vague » ou le « silence » que trop souvent on lui associe, elle qui au contraire est affaire de justesse, de précision, de scrupule, et donc de justice et d’engagement pour le réel.
17 novembre 2017 : La poésie n’est pas seule (Mandelstam, Celan, Butler) ; lecture de Dominique Fourcade, En laisse
1er décembre 2017 : « Nous » : une scène pronominale (Benveniste, Jean-Christophe Bailly, Martin Rueff) ; lecture de Bernard Noël, Monologue du nous
15 décembre 2017 : Nouveaux styles insurrectionnels, avec Nathalia Kloos (revue Jef Klak)
22 décembre 2017 : « Qu’est-ce pour nous mon cœur… ? », Arthur Rimbaud, poèmes de la Commune
12 janvier 2018 : « Nous deux encore », (Michaux, Pierre Pachet, Michel Deguy, Jacques Roubaud)
26 janvier 2018 : « Nous les nègres », « Qui est le nègre ? », (James Baldwin, Léon-Gontran Damas, Soni Labou Tansi).
2 février 2018 : « Qui ‘’toi’’ ? Le moindre membre du visage universel », avec Stéphane Bouquet, poète
9 février 2018 : Stéphane Bouquet
Stéphane Bouquet est l'auteur de Vie commune (ce recueil, qui formera l'essentiel de notre échange, est à la recherche poétique des mille liens, nouages et dénouages, agencements infiniment renouvelables entre « je » et les autres, qui font la vie « commune », cette vie au pluriel et, tout ensemble, quelconque), mais aussi d'Un Peuple, Le Mot frère, Nos Amériques, Les Amours suivants... entre autres ouvrages publiés pour l'essentiel chez Champ Vallon.
Mots-clés : Littérature, Poétique, Politique,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Signes, formes, représentations
Intitulés généraux :
Renseignements :
contact par courriel.
Réception :
réception sur rendez-vous.
Adresse(s) électronique(s) de contact : mace(at)fabula.org
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 7 février 2018.