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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

L’objectif de cet enseignement, situé à la croisée des sciences sociales de l’espace et du religieux, est de clarifier le bagage théorique, conceptuel et méthodologique centré sur les rapports entre mobilité et espace auprès d’un public d’étudiants désireux de s’engager dans des recherches doctorales en lien avec l’Asie du Sud (et au-delà avec les diasporas) ou avec ce type de problématique dans d’autres aires culturelles. Il s’agira donc, dans un premier temps, de décomposer le champ d’études sur les mobilités (déplacements, migrations, circulations, itinérance), qui s’est considérablement renouvelé au cours des dernières décennies, en France comme dans le monde anglo-saxon. Comment s’articulent les échelles sociales et spatiales de la mobilité en contexte religieux ? Comment différents phénomènes religieux et circulatoires tels que le pèlerinage, les processions rituelles ou politiques, le tourisme religieux et patrimonial, la visite de lieux de commémoration, envisagés tant sur un plan matériel (déplacement physique, reliques, mobilier, répliques) qu’immatériel (idées, valeurs, représentations), peuvent s’appréhender du point de vue de l’espace et de la société en mouvement ? De nombreux exemples tirés de l’islam et de l’hindouisme en contexte sud-asiatique (notamment l’Inde et le Pakistan) mais aussi au-delà permettront de se familiariser avec le jeu dialectique entre théorie et empirie, tout en fournissant des clés pour l’analyse comparative et la pratique interdisciplinaire.

L’objectif de ce nouvel enseignement de Master, situé à la croisée des sciences sociales de l’espace et du religieux, était de clarifier le bagage théorique, conceptuel et méthodologique centré sur les rapports entre mobilité et espace auprès d’un public d’étudiants désireux de s’engager dans des recherches doctorales en lien avec l’Asie du Sud (et au-delà avec les diasporas) ou avec ce type de problématique dans d’autres aires culturelles. La présence stable d’un groupe de cinq participants, dont quatre masterants (EHESS, anthropologie, géographie, études comparatives du développement) et une doctorante (IHMC-ENS, histoire) illustre l’attrait de cette approche résolument interdisciplinaire des mobilités et circulations religieuses. Trois grands axes ont structuré l’activité de ce séminaire de 24 heures s’appuyant systématiquement sur un corpus de lectures obligatoires, la présentation orale et la remise de fiches de lecture qui ont toutes fait l’objet d’une évaluation. De nombreux exemples tirés de l’islam et de l’hindouisme en contexte sud-asiatique (surtout l’Inde et le Pakistan) mais aussi au-delà ont permis aux étudiants de se familiariser avec le jeu dialectique entre théorie et empirie, tout en fournissant des clés pour l’analyse comparative et la pratique interdisciplinaire.

La première partie de ce séminaire (trois séances) visait à introduire et articuler les différents paradigmes de la mobilité et de la circulation religieuse en sciences sociales. Il s’agissait donc de décomposer le champ d’études sur les mobilités (déplacements, migrations, circulations, itinérance), qui s’est considérablement renouvelé au cours des dernières décennies, en France comme dans le monde anglo-saxon. Après avoir développé une analyse comparative des notions d’espace et de territoire circulatoires, de champ migratoire, d’espace mobile de représentation, en lien avec divers phénomènes religieux tels que la procession et le pèlerinage, une séance fut consacrée aux implications méthodologiques de ces changements épistémologiques, comme par exemple le passage de l’ethnographie classique à l’ethnographie multi-située et mobile.

Le deuxième axe de ce séminaire a porté essentiellement sur le phénomène pérégrin abordé dans sa triple dimension religieuse, circulatoire mais aussi sociale. Pour cela, nous avons tout d’abord déplié la cartographie des savoirs académiques centrés sur le pèlerinage et mis également l’accent sur les notions d’itinéraire et de trajet spatial. Les deux séances suivantes se sont intéressées à deux nouvelles tendances d’analyse des pèlerinages. D’un côté, l’articulation avec le tourisme et les migrations a été traitée au travers de deux présentations orales : l’une par une doctorante en histoire, Cécilia  (Cécilia Elimort Trani, « Les différentes formes de mobilité du clergé dans les Petites Antilles, 1789-1815) et l’autre par un chercheur en anthropologie (Mathieu Claveyrolas, « Quand la migration devient pèlerinage. L’exemple de l’hindouisme à l’île Maurice »). Ce fut ensuite le renouvellement de l’approche du pèlerinage en termes d’économie morale et politique qui a retenu notre attention d’un point de vue théorique mais aussi pratique à travers l’analyse de plusieurs cas d’études tirés de l’Asie du Sud, de l’hindouisme et du monde musulman.

Les deux dernières séances furent consacrées à l’encadrement des étudiants avec plusieurs présentations orales de leurs travaux, dont le contenu et les principales orientations ont fait l’objet de discussions animées et constructives. Certaines portions rédigées de ces travaux individuels (introduction et/ou chapitres) ont fait l’objet de corrections écrites et commentées.