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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

La sphère publique n'est pas seulement le lieu de débat rationnel ainsi que le préconisait Habermas, mais le lieu de création et circulation de sentiments, émotions et affects. Les espaces politiques et urbains modernes sont caractérisés par des images, des histoires, des mythes et des réseaux sociaux qui invoquent ou génèrent des émotions. Les développements politiques récents indiquent que les démocraties contemporaines sont saturées d'affects. Comment ces affects sont produits dans la sphère publique ? Comment circulent-ils dans le lien social ? Imitation, contagion et imagination sont trois mécanismes fondamentaux pour comprendre ces processus.

Ce séminaire tentera de comprendre la formation de sentiments publics, ainsi que leur production par les médias sociaux et et les industries médiatiques. 

Ce séminaire est accessible sur la plateforme d'enseignement de l'Environnement numérique de travail de l'EHESS :

Jeudi 1^er février  2018 (salle BS1_28, 54 bd Raspail 75006 Paris) : 

• Eva Illouz - Présentation du programme et introduction
• Laurence Kaufman, Université de Lausanne "Ces événements qui nous affectent”

Jeudi 22 février 2018 (salle AS1_08, 54 bd Raspail 75006 Paris) *

• Sophie Wahnich, EHESS "Qu'est ce que l'amour politique, la Révolution française comme étude de cas, amour du roi, amour de soi, amour des lois”
• Pavel Vasilyev, Max Planck Institute "A Revolutionary Feeling of Justice? Emotion and Early Soviet Legal Judgment"

*Séance allongée jusqu'à 14 h 30. Le séminaire aura lieu en salle AS1_08 lors de la première partie, puis en AS1_24 à partir de 13 h 30.

Jeudi 15 mars 2018 (salle AS1_08, 54 bd Raspail 75006 Paris) : 

• Emmanuel Fureix, Université Paris Est, Créteil Val de Marne "Saisir l'émotion en politique : l'exemple des deuils publics au XIX^e siècle”
• Corrine Legoy, Université d’Orléans "Quand le lien au pouvoir était sensible : enthousiasme et adhésion politiques au XIX^e siècle”

Jeudi 5 avril 2018 (salle AS1_08, 54 bd Raspail 75006 Paris) : 

• Crystal Cordell, Sciences Po "Discours populistes et émotions morales”
• Antoine Lillti, EHESS "Un espace public sensible : célébrité et curiosité au 18^e siècle”

Jeudi 3 mai 2018 (salle AS1_08, 54 bd Raspail 75006 Paris) :

• Choukri Hmed, Paris Dauphine "Émotions et situations révolutionnaires : retour sur la Tunisie de 2011"

Mardi 12 juin 2018, de 16h à 20h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris) : 

• Angharad Closs Stephens, Swansea University "The Affective Atmospheres of Nationalism"
• Présentation des travaux des étudiants 

La sphère publique n’est pas seulement le lieu de débat rationnel ainsi que le préconisait Habermas, mais aussi le lieu de création et de circulation de sentiments, émotions et affects. Les espaces politiques et urbains modernes sont caractérisés par des images, des histoires, des mythes et des réseaux sociaux qui invoquent ou génèrent des émotions. Les développements politiques récents indiquent que les démocraties contemporaines sont saturées d’affects. Comment ces affects sont produits dans la sphère publique ? Comment circulent-ils dans le lien social ? Imitation, contagion et imagination sont trois mécanismes fondamentaux pour comprendre ces processus.
Ce séminaire a ainsi tenté de comprendre la formation de sentiments publics, ainsi que leur production par les médias sociaux et les industries médiatiques. Pour cela, des chercheurs ont présenté des cas d’étude portant sur des objets divers, dans des contextes géographiques variés. L’analyse des émotions dans d’autres périodes historiques, telles que l’amour du roi, le sentiment de justice révolutionnaire ou le deuil public, ont permis d’historiciser la constitution de communautés politiques et les modalités d’expression de l’adhésion, ou au contraire du soulèvement, publics. Les présentations de chercheurs sur des événements contemporains, en Tunisie en 2011, ou suite au vote sur le Brexit au Royaume-Uni, éclairent ces mêmes problématiques tout en questionnant la position du chercheur et de ses propres émotions dans l’analyse. Ces présentations multidisciplinaires (histoire, science politique, philosophie, sociologie) offrent ainsi des pistes de réflexion méthodologiques sur un objet – les émotions – dont les sciences sociales semblent parfois en peine de se saisir.