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De 17 h à 20 h (105 bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances et salles ci-dessous
L'objectif est d’étudier les diverses formes et temporalités de l’expérience exilique – désignée comme « exilience » –, et, à terme, de contribuer à la fondation d’un champ disciplinaire nouveau en France, les études exiliques. Dans ses définitions les plus communes, l’exil est le résultat d’une sanction ou d’un bannissement, implicitement associé au deuil de la patrie, à la nostalgie ou au déracinement. Si cette figure romantique de l’exilé n’est plus d’actualité, celles du demandeur d’asile ou du migrant participent de ses recompositions contemporaines. Dans cette perspective, l’exil ne s’oppose pas à la migration, ni l’exilé au migrant ou au réfugié, mais les relie pour privilégier le vécu sur des catégorisations juridiques et politiques conjoncturelles, la subjectivité et la capacité d’action du sujet sur des statuts administratifs et politiques transitoires.
Lundi 14 mai 2018 : « Exil : l’agir-ensemble », hommage à Étienne Tassin avec Michel Agier, Catherine Coquio et Camille Louis. Séance organisée par Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky
Le programme Non-Lieux de l’exil rend hommage à Étienne Tassin, professeur de philosophie politique, disparu subitement le 6 janvier 2018. Spécialiste d’Hannah Arendt (Le trésor perdu : Hannah Arendt : l'intelligence de l'action politique, Payot, Paris, 1999), il a aussi développé une pensée essentielle et marquante sur les exilés. Sur la scène de l’exil, s’érige une autre édification du « monde commun » présente à travers ses écrits (Un monde commun : pour une cosmo-politique des conflits, Seuil, 2003 ; Le maléfice de la vie à plusieurs : la politique est-elle vouée à l'échec ? Bayard, 2012), un dialogue ouvert (blog Médiapart ‘La jungle et la Ville’ avec Camille Louis) et des performances (festival TAMA avec l'Archipel des devenirs, la fabrique du commun avec le collectif kom.post, etc.).
Cette séance entend revenir sur l’engagement d’Étienne Tassin et la pensée de cet engagement. À propos des exilés, il écrit: « Va-t-on (enfin) témoigner de leur extraordinaire capacité à agir collectivement, à se conduire politiquement (c’est-à-dire à ne pas céder à la violence en retour de celle subie quotidiennement), à faire preuve de civisme et d’esprit public, à penser et à agir en vue du monde à venir et non en souvenir des mondes abimés et perdus ? » (Journal des Anthropologues, ‘Subjectivités face à l’exil’, à paraître 2018*). Sa proposition ouvre une nouvelle dimension pour penser l’exil qui souligne l’agir-ensemble des exilés, leur puissance d’agir et leur expérience de la liberté. Et Étienne Tassin d’ajouter : « il appartient alors au philosophe de prendre modestement sa place dans ce cirque des places et d’y faire entendre une voix autre, non qu’il s’autorise à parler en lieu et place des exilés mutiques ou bâillonnés, mais parce qu’il essaye, avec d’autres, des artistes et des associatifs, de donner à voir ce qu’on ne veut pas voir et qui est pourtant si manifeste ».
Cette séance répond à son invitation toujours renouvelée de penser et dialoguer ensemble sur l’exil, à travers plusieurs voix et plusieurs disciplines.
Mots-clés : Anthropologie, Biopolitique, Cartographie, Circulations, Domination, Ethnographie, Globalisation, Mémoire, Migration(s), Mobilisation(s), Politique, Violence,
Intitulés généraux :
Centre : IIAC - Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain
Site web : http://www.iiac.cnrs.fr/
Site web : http://nle.hypotheses.org/
Adresse(s) électronique(s) de contact : clara.lecadet(at)wanadoo.fr, loumpet.galitzine(at)gmail.com
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 7 mai 2018.