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2e et 4e jeudis du mois de 17 h à 19 h (salle 4, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 26 octobre 2017 au 14 juin 2018. Pas de séance le 23 novembre. La séance du 12 avril est annulée
Souvent abordée lors de notre enquête au long cours sur l’histoire du crime de majesté, la question de l’appropriation de cette qualification (et de la procédure d’exception qui lui est attachée) par des princes territoriaux ne jouissant apparement pas d’une complète souveraineté (ou par des cités-états non entièrement autonomes) sera au cœur du séminaire de cette année. En somme, la majesté sans les rois. Nous nous appuierons évidemment sur nos analyses antérieures (par exemple celles qui ont porté autrefois sur Amédée VIII-Félix V ou plus récemment - lors du séminaire parisien de 2012-2013 - sur l’assassinat du duc d’Orléans et la question du tyranicide) ainsi que sur un grand nombre d’enquêtes récentes concernant la Bourgogne, la Savoie, la Bretagne, le duché de Milan, etc. qui n’abordent jamais cette question frontalement mais qui, tout en offrant à chaque fois des cas spécifiques, permettent d’en proposer une approche comparée et éclairent ainsi à nouveaux frais les modalités variées de la construction des souverainetés tardo-médiévales.
Mots-clés : Administration, Anthropologie historique, Domination, Droit, normes et société, Ecclésiologie, Histoire du droit, Moyen Âge/Histoire médiévale,
Aires culturelles : Europe, France, Méditerranéens (mondes),
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Anthropologie historique
Intitulés généraux :
Renseignements :
des séances d’ateliers (par demi-journée ou journée entière) seront organisées à Paris (lecture et commentaire d'actes de la pratique, de doctrines juridiques etc.) et à Lyon (initiation au droit savant, XIIe-XVe siècle, lecture et commentaire des œuvres de glossateurs). Elles permettront de faire le point sur les thèses en cours (sous la forme d'exposés ou de tables rondes). Les dates en seront fixées ultérieurement.
Direction de travaux d'étudiants :
à Lyon, le jeudi matin tous les 15 jours de 9 h à 12 h. À Paris, le jeudi après-midi tous les 15 jours de 14 h à 17 h. S’adresser directement à Jacques Chiffoleau par courriel, Pôle de Lyon de l'EHESS, Centre Interuniversitaire d’histoire et d’archéologie médiévales, ISH – 14 av. Berthelot - 69363 Lyon cedex 07 – tél. : 04 72 72 65 78 , télécopie : 04 72 72 65 82, site internet : http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr.
Réception :
à Paris comme à Lyon, sur rendez-vous. Prendre contact avec ou directement avec Jacques Chiffoleau, Clément Lenoble ou avec Marie du Halgouët par courriel.
Niveau requis :
la connaissance du latin est très vivement souhaitée. Son apprentissage est possible à Lyon comme à Paris. Les étudiants en Master sont tenus de suivre les enseignements de paléographie et d’ecdotique dispensés dans le cadre de AHLOMA (Paris) ou du CIHAM (Lyon).
Site web : http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr/membres/jacques-chiffoleau
Site web : https://www.ehess.fr/fr/master-mondes-m%C3%A9di%C3%A9vaux
Adresse(s) électronique(s) de contact : Jacques.Chiffoleau(at)ehess.fr, marie.du-halgouet(at)ehess.fr
Souvent évoquée lors de notre enquête au long cours sur l’histoire du crime de majesté, la question de l’appropriation de cette qualification (et de la procédure d’exception qui lui est attachée) par des princes territoriaux ne jouissant pas d’une complète souveraineté (ou par des cités-états non entièrement autonomes) a été au cœur du séminaire de cette année. Après avoir rappelé brièvement l’emploi de cette qualification contre des princes rebelles (et, pour nous, dans l’affaire de l’assassinat de Louis d’Orléans, étudiée lors d’un précédent séminaire, ce qui nous a donné l’occasion de revenir sur la lecture qu’en a donnée alors Jean de Terrevermeille), nous sommes partis d’abord à la recherche des traces ou des indices plus larges (et non strictement judiciaires ou procéduraux) d’une revendication princière de la majestas. Cela nous a conduits évidemment vers les insignes, les rituels et, par exemple, vers l’analyse de l’usage des sceaux de majesté par des princes qui ne sont pas des rois (le cas des comtes de Toulouse dès la fin du XIIe siècle, nous a particulièrement retenus). C’est cette importance de la Staatssymbolik qui nous a poussés ensuite vers la principauté bourguignonne, très riche dans ce domaine, mais dont l’histoire politique vient d’être renouvelée, notamment par les travaux de E. Lecuppre-Desjardin et M. Bubnicek. En nous appuyant sur leurs analyses et sur la documentation qu’elles utilisent (y compris judiciaire mais en retournant aussi vers les juristes « bourguignons ») nous avons tenté de mesurer l’importance assez limitée, mais indéniable selon nous, du recours à l’accusation de crime de majesté contre des ennemis ou des rebelles, et essayé de comprendre les raisons de cette limite (les liens familiaux avec la famille royale française jouent leur rôle, mais pas seulement). Dans la seconde partie de l’année, la comparaison avec la situation bretonne (dont les ducs sont pourtant aussi liés à la famille royale), où la sigillographie est révélatrice mais où le crime de majesté est techniquement invoqué dès la fin du xive siècle, comme l’a bien montré M. Jones, s’est révélée très utile et a confirmé l’institution d’une majesté bretonne. Le retour sur le procès de Gilles de Rais, qui est formellement, selon nous (et selon les érudits du XVIIe siècle qui le connaissaient), un procès de majesté en a donné une autre confirmation. L’enquête sera poursuivie en 2018-2019. Directeur d’études invité, G. Ceccarelli, professeur à l’Université de Parme, a tenu un séminaire le 9 novembre 2017 intitulé « Économistes anonymes. La transmission des langages et des concepts économiques au bas Moyen Âge » dans la ligne de notre séminaire de l’année dernière (Obligation, fides et rapports contractuels) et S. Provvidente, chercheur au CONICET (Buenos Aires), le 24 mai 2018, nous a proposé une étude sur « Canonistes et théologiens dans la crise conciliaire du XVe siècle » où les problèmes procéduraux avaient une place importante.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 15 mai 2018.