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1er, 3e et 5e jeudis du mois de 14 h à 16 h (ENS Lyon, bâtiment recherche, salle R36, 15 parvis René-Descartes 69007 Lyon), du 21 septembre 2017 au 31 mai 2018
Dans la ligne des analyses développées lors d’un précédant séminaire lyonnais (entre 2012 et 2014) et en nous appuyant sur certain nombre de travaux récents portant sur les pratiques pénales de la fin du Moyen Âge, nous souhaitons reprendre cette année la question du rôle des procès et des procédures dans le gouvernement des villes et des principautés en Italie du Centre et du Nord et dans le Midi de la France. Cela nous obligera d’abord à esquisser une synthèse critique sur l’histoire des règles et des formes procédurales, depuis le début du XIIIe siècle jusqu’à l’avênement de ce que M. Sbriccoli a appelé le « pénal hégémonique » à la fin du même siècle, avant d’analyser ensemble quelques dossiers documentaires particulièrement riches concernant la France méridionale mais surtout l’Italie au déut du XIVe siècle, au temps d’Henri VII et des premiers papes d’Avignon. L’enjeu est toujours de mieux éclairer le rôle de la justice et des constructions du droit dans la lutte contre les rebelles, l’implantation de l’obéissance et la construction des souverainetés régionales.
Mots-clés : Anthropologie historique, Droit, normes et société, Économie, Histoire, Histoire du droit, Institutions, Justice, Politique,
Aires culturelles : Europe, France, Méditerranéens (mondes),
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Anthropologie historique
Intitulés généraux :
Renseignements :
des séances d’ateliers (par demi-journée ou journée entière) seront organisées à Paris (lecture et commentaire d'actes de la pratique, de doctrines juridiques etc.) et à Lyon (initiation au droit savant, XIIe-XVe siècle, lecture et commentaire des œuvres de glossateurs). Elles permettront de faire le point sur les thèses en cours (sous la forme d'exposés ou de tables rondes). Les dates en seront fixées ultérieurement.
Direction de travaux d'étudiants :
à Lyon, le jeudi matin tous les 15 jours de 9 h à 12 h. À Paris, le jeudi après-midi tous les 15 jours de 14 h à 17 h. S’adresser directement à Jacques Chiffoleau par courriel, Pôle de Lyon de l'EHESS, Centre interuniversitaire d’histoire et d’archéologie médiévales, ISH, 14 av. Berthelot 69363 Lyon cedex 07, tél. : 04 72 72 65 78, télécopie : 04 72 72 65 82, site internet : http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr ou à Sylvain Parent par courriel, département d'histoire, École normale supérieure de Lyon, 15 parvis René-Descartes, BP 7000, 69342 Lyon cedex 07.
Réception :
à Paris comme à Lyon, sur rendez-vous. Prendre contact avec ou directement avec Jacques Chiffoleau, Clément Lenoble ou avec Marie du Halgouët par courriel : marie.du-halgouet(at)ehess.fr
Niveau requis :
la connaissance du latin est très vivement souhaitée. Son apprentissage est possible à Lyon comme à Paris. Les étudiants en master sont tenus de suivre les enseignements de paléographie et d’ecdotique dispensés dans le cadre de AHLOMA (Paris) ou du CIHAM (Lyon).
Site web : http://ciham.ish-lyon.cnrs.fr/
Site web : https://www.ehess.fr/fr/master-mondes-m%C3%A9di%C3%A9vaux
Adresse(s) électronique(s) de contact : Jacques.Chiffoleau(at)ehess.fr, sylvain.parent(at)ens-lyon.fr, marie.du-halgouet(at)ehess.fr
En nous appuyant sur le livre récent de Sylvain Parent (Dans les abysses de l’infidélité. Les procès contre les ennemis de l’Église en Italie au temps de Jean XXII (1316-1334), Rome, 2014), sur les positions développées par Jacques Chiffoleau (dans « Le procès comme mode de gouvernement » in L’età dei processi. Inchieste e condanne tra politica e ideologia nel ‘300, Rome, 2009) et sur les travaux d’historiens anglo-saxons (Pennington), allemands (Fowler-Magerl, Lepsius) mais surtout italiens (M. Sbriccoli, S. Menzinger, G. Milani, M. Valerani) et français (J. Théry), nous nous sommes concentrés cette année sur les liens entre pratiques pénales de la fin du Moyen Âge et modes de gouvernement, qu’il s’agisse de pouvoirs souverains (papauté, royauté française) ou bien de pouvoirs urbains et princiers en Italie et dans le Midi de la France. Cela a été l’occasion de faire le point sur les apports récents des historiens du droit canonique et civil concernant l’histoire de la procédure entre le XIIe et le XVe siècle, souvent méconnus en France par les spécialistes d’histoire politique (voire même par les spécialistes d’histoire de la justice…). À côté de cette lecture critique de l’historiographie (y compris celle qui s’appuie sur des sources inquisitoriales, comme ce fut le cas du Montaillou d’E. Le Roy Ladurie), nous avons consacré de nombreuses séances à l’analyse de dossiers documentaires variés et inédits, en prêtant toujours attention à la production documentaire et aux modalités de sa conservation, aux qualifications mobilisées et aux formes procédurales que cette documentation révèle. Ce sont les « tyrans » et les « rebelles », croisant souvent les « hérétiques », qui nous ont retenus dans un premier temps à travers des sources narratives et diplomatiques (cas d’Ezzelino da Romano) et surtout grâce à des actes de procès ou des écrits gestionnaires comme les comptes de condamnations, les listes de contumaces ou de bannis (cas des Visconti, des Este ou des Montefeltro à partir de sources conservées à l’Archivio segreto vaticano). Pour revenir à un cas plus ordinaire, nous avons aussi étudié en détail le riche procès intenté à Avignon à un certain Lorenzo Burbassi pour divers maleficia et jugé par un très expérimenté officier pontifical, au croisement de plusieurs juridictions et en respectant parfaitement l’ordo iuris, c’est-à-dire très loin des procédures d’exception de certains procès dits « politiques » (mais pas moins « politique » qu’eux puisqu’il s’agit ici de pacifier la ville et la principauté pontificale). Enfin, en lien avec le séminaire parisien (cf. plus bas), l’année s’est terminée par un retour sur la procédure lancée par les autorités bretonnes (duc et évêque de Nantes) contre Gilles de Rais au milieu du XVe siècle. Le problème de la répression (et de la nature) de l’hérésie a par ailleurs été traité lors d’un séminaire extraordinaire de Robert I. Moore, le 16 novembre 2017 à l’invitation du CIHAM et de J. Théry.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 5 juillet 2017.