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Lundi de 13 h à 15 h (salle A07_51, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 20 novembre 2017 au 19 mars 2018
Les « mandarins » ou « lettrés » constituaient sous la Chine impériale une classe statutaire (d’« ancien régime ») vouée à fournir les fonctionnaires et ministres de la dynastie régnante. Son histoire spécifique la différenciait aussi bien du reste des classes constitutives de la société impériale que d’autres classes analogues dans l’histoire mondiale des empires. À partir de documents traduits par l’enseignant lui-même, ce séminaire propose d’explorer les institutions et les langages qui, pendant le XIXe et le début du XXe siècles, ont façonné la classe mandarinale. Comment les mandarins ont-ils rationalisé les institutions impériales ? Comment ont-ils conçu le rôle du monarque et des ministres ? Quels rôles ont-ils assignés à l’écriture dans le recrutement des fonctionnaires et dans la définition statutaire de leur classe ? Et enfin, comment se sont-ils appropriés des langages et institutions issus d’autres mondes sociaux, aussi bien de la Chine que d’autres régions du globe ? Le but de ce séminaire est de situer le mandarinat non seulement dans l’histoire de la Chine impériale, mais aussi dans l’histoire mondiale du long XIXe siècle.
20 novembre 2017 : Introduction : le mandarinat comme « classe statutaire » et le long XIXe siècle chinois.
27 novembre 2017 : La « bureaucratie céleste » : recrutement et fonctions d’une bureaucratie de savants.
4 décembre 2017 : La modernité de l’ancien : nouvelles exégèses du canon confucéen.
11 décembre 2017 : L'écriture et l'éthique mandarinale.
18 décembre 2017 : Les mandarins et le « littéraire » : nouveaux concepts et pratiques de l’écriture entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.
8 janvier 2018 : Le mandarin et sa famille.
15 janvier 2018 : Concepts mandarinaux de la cohésion impériale (1) : le mandat du Ciel et les métaphores du pouvoir.
22 janvier 2018 : Concepts mandarinaux de la cohésion impériale (2) : la nation comme nouveau dispositif de cohésion politique.
29 janvier 2018 : Mandarins réformateurs, mandarins révolutionnaires.
5 février 2018 : Nouvelles perceptions mandarinales du temps historique : la « modernité » comme concept.
12 février 2018 : Intervention de Zhipeng Lin (Université de Fudan)
19 février 2018 : Le « Moyen Âge » en Chine : intervention de Joachim Kurtz (Université de Heidelberg)
26 février 2018 : Vers une histoire connectée des institutions mandarinales au XIXe siècle : la trajectoire d’un mandarin réformateur entre l’Est asiatique et les Amériques.
5 mars 2018 : Le mandarinat dans une perspective globale (1) : comparaison avec d’autres classes statutaires du XIXe siècle.
12 mars 2018 : Le mandarinat dans une perspective globale (2) : comparaison avec d’autres classes statutaires du XIXe siècle.
19 mars 2018 : Conclusions
Mots-clés : Administration, Classes sociales, Comparatisme, Écriture, Esthétique sociale, Globalisation, Histoire, Histoire culturelle, Histoire des idées, Histoire intellectuelle, Institutions, Intellectuels, Politique, Pratiques, Rituel, Savoirs,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Asie
Intitulés généraux :
Renseignements :
ceux qui s’intéressent non seulement à l’histoire chinoise, mais aussi à l’histoire intellectuelle globale, l’histoire des empires et la sociologie historique des institutions politiques et des pratiques savantes sont les bienvenues. Aucune compétence en langue chinoise n’est nécessaire pour participer à ce séminaire. En revanche, les étudiants sont tenus de lire l’anglais. Pour chaque séance, les étudiants devront lire les travaux de recherche mis à leur disposition sur l’Espace numérique de travail. Un devoir de dix pages est attendu pour la validation du séminaire.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
Pablo Blitstein par courriel.
Niveau requis :
licence.
Adresse(s) électronique(s) de contact : pabloarielblitstein(at)gmail.com
Ce séminaire avait un double but : explorer les institutions et les langages qui, au cours du XIXe siècle et jusqu’à sa disparition au début du XXe, ont façonné le mandarinat chinois ; situer le mandarinat chinois non seulement dans l’histoire de la Chine impériale, mais aussi dans l’histoire mondiale du xixe siècle. Notre point de départ a été un échantillon de mandarins qui ont vécu entre le XIXe et le début du XXe siècle. À partir de documents traduits par l’enseignant lui-même, nous avons analysé les modalités de rationalisation des institutions monarchiques et les discours sur le rôle de l’écriture dans le recrutement de fonctionnaires impériaux. Nous avons tenté de repérer les transformations dans le discours politique mandarinal au cours du XIXe siècle et de saisir l’articulation entre discours, position institutionnelle et expérience individuelle chez les mandarins abordés. Dans le but de restituer les spécificités de l’histoire mandarinale du XIXe siècle, nous avons aussi exploré les différentes durées historiques des institutions et langages mandarinaux, discuté les relations entre le mandarinat et d’autres classes de la société impériale et analysé les réseaux sociaux en Chine et au-delà de la Chine (dans l’Est asiatique, les Amériques et l’Europe) qui ont nourri les institutions et discours mandarinaux de la fin de l’empire.
Les premières séances du séminaire ont été consacrées aux modalités de recrutement et aux rôles des mandarins. Ensuite, nous avons exploré les différentes façons d’interpréter le corpus « confucéen » et les façons dont les mandarins ont développé une éthique de l’écriture. Nous avons aussi discuté l’émergence de la notion de « littéraire » dans le monde sinophone de la fin du XIXe siècle. Une séance a été consacrée à l’organisation familiale et au discours mandarinal sur la famille. Nous nous sommes aussi concentrés sur les différents groupes de mandarins, sur les différents discours politiques qu’ils portaient, et sur les transformations de ces discours au cours du XIXe siècle. Une intervention de Lin Zhipeng (Université de Fudan) sur le discours politique pré-impérial a été l’occasion de discuter sur l’histoire longue du discours mandarinal. Dans le cadre d’une séance sur le concept de « modernité » et sur les perceptions du temps historique chez les mandarins, j’ai fait intervenir Joachim Kurtz sur la notion de « Moyen Âge » en Chine. Les dernières séances ont été consacrées à une histoire connectée des réseaux mandarinaux, en particulier aux réseaux de mandarins réformateurs entre l’Est asiatique et les Amériques, et à une comparaison entre le mandarinat et d’autres classes statutaires analogues dans le monde du XIXe. À ce propos, j’ai organisé avec Jocelyne Dakhlia une séance à deux voix sur « Mandarins et ulema : regards croisés autour de deux classes savantes ». Au cours de l’année dernière, j’ai aussi eu l’occasion de discuter certains de ces sujets dans des colloques ou des conférences en France et à l’étranger, notamment à Berlin, Lille, Shanghai, Torino et Zurich.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 13 février 2018.