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2e et 4e mardis du mois de 19 h à 21 h (salle 3, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 13 février 2018 au 12 juin 2018. Séances supplémentaires le jeudi 3 mai (salle 4) et les mardis 15 et 29 mai (salle 3). La séance du 10 avril est annulée. La séance du 12 juin est reportée au 19 juin (même horaire, même salle)
À rebours des analyses géopolitiques les plus hégémoniques, cet atelier ouvert vise à l'étude sociologique de la guerre, de ses conditions d'existence à "ce qu'elle fait" aux configurations sociales au sein desquelles elle éclate.
Par une articulation serrée entre construction théorique et restitution de matériaux empiriques, issus d'enquêtes menées à la frontière turco-syrienne et en Irak (Erbil et Mossoul), il sera analysé les circulations entre guerre symbolique et guerre ouverte, c'est-à-dire entre dispositifs de pacification et de conjuration de la violence armée et moments où celle-ci devient inéluctable. Plus spécifiquement, en les réinscrivant au sein des tissus collectifs complexes qui en ont été les cadres, il s'agira d'établir une cartographie des discours et figures de pouvoir qui se sont joués (et continuent à le faire) dans les conflits syrien et irakien (Baczko, Dorronsoro et Quesnay ; 2016). Une hypothèse sera ainsi développée tout au long de l'année autour des formes pratiques de gestion du territoire dans le cadre d'espaces en guerre civile, c'est-à-dire en situation d'éclatement apparent du monopole de la violence légitime et symbolique (Weber, 2003 [1919] ; Bourdieu, 2012). Quelles déterritorialisations, quelles reterritorialisations (Deleuze et Guattari ; 1980) ? Quelles possibilités médianes ?
Un premier temps de l'atelier sera consacré à la discussion collective des transformations sociales de la Syrie et de l’Irak, avant et après la guerre, telles que vécues par les agents. Par la restitution de leurs paroles, il nous faudra ainsi interroger le passage d'une forme de conflit, médiatisée et symbolique, à une autre, ouverte et armée. Puis, travaillant à la phénoménologie de cette seule dernière instance de la guerre (à partir de 2011 en Syrie et de 2013 en Irak), il nous faudra analyser la nature des pouvoirs remis en cause, défendus, transformés et réactualisés pendant le conflit armé.
Enfin, resserrant le regard sur une seule figure de cette guerre, l’État Islamique, et de nouveau à partir des matériaux d’enquête recueillis, il s’agira d’esquisser une sociologie génétique des dynamiques de (re)concentration de pouvoirs à l’œuvre dans le processus de construction de ce dernier.
Deux séances à visées méthodologique et épistémologique seront proposées pour adresser la question suivante : comment et pourquoi faire une sociologie de la guerre ?
L'atelier donnera également la parole à d'autres jeunes chercheurs aux centres d'intérêt proches.
Séance introductive : Pour une sociologie de la guerre
Axe I : 2011, année 0. Sociologie du "tournant".
Axe II : Révolution symbolique et ordre social en guerre
Axe II : Sociologie génétique de l'État. Quelques hypothèses sur l'État islamique
Séance de conclusion : Violence physique et violence symbolique
Bibliographie indicative :
Mots-clés : Espace, Fait religieux, Guerre, Islam, Révolutions, Sociologie,
Aires culturelles : Arabe (monde), Méditerranéens (mondes), Musulmans (mondes), Transnational/transfrontières,
Intitulés généraux :
Centre : CMH - Centre Maurice-Halbwachs
Adresse(s) électronique(s) de contact : hamza.esmili(at)ehess.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 8 juin 2018.