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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Production et usages des normes internationales sur le genre

  • Ioana Cîrstocea, chargée de recherche au CNRS (TH) ( CESSP )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

2e lundi du mois de 14 h à 17 h (salle A05_51, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 13 novembre 2017 au 11 juin 2018

Consacré à l’analyse de la production et de la circulation internationale des agendas politiques des droits des femmes et de l’égalité des sexes et des sexualités, cet enseignement aborde dans une perspective de sociologie critique les répertoires normatifs rattachés au genre élaborés au niveau des Nations Unies à partir des années 1970 et devenus depuis la conférence de Pékin (1995) partie prenante de l’action publique étatique à différents niveaux tout aussi bien que de nombreux programmes intergouvernementaux de coopération. Les usages contextualisés des normes à dimension universelle relevant du « gender mainstreaming » (« approche intégrée de l’égalité » dans le discours bureaucratique) seront étudiés à la lumière de mobilisations et d’espaces institutionnels diversifiés et interconnectés : groupes militants nationaux et régionaux, réseaux transnationaux de plaidoyer, institutions internationales (Nations Unies, Union Européenne), fondations philanthropiques, agences gouvernementales. Autour des thématiques de la transnationalisation, de la consécration bureaucratique, de l’hybridation et de la professionnalisation des modes d’action et des discours se revendiquant du féminisme, le séminaire développera également des questions conceptuelles et méthodologiques en rapport avec l’enquête multi-située, qu’il s’agit d’illustrer par le biais de recherches achevées ou en cours.

13 novembre 2017 : Ioana Cîrstocea (CNRS, CESSP), « Le genre à l’agenda des institutions internationales : repères historiques et débats »

11 décembre 2017 : Ioana Cîrstocea (CNRS, CESSP), « Démocratisation, internationalisme féministe, consécration experte du genre. Eclairages d’une enquête multi-sites en contexte postsocialiste » 

8 janvier 2018 :

  • Emmanuel Rosas (Université Paris 1, CESSP),  « Sociohistoire du champ réformateur des politiques européennes d’égalité (1966 à nos jours). L’Europe entre constructions politiques et institutionnalisation des discours/savoirs sur les groupes sociaux minoritaires »
  • Marie Saiget (Science Po Paris et Université de Lille 2), « Comment les organisations internationales politisent-elles l'action collective des femmes. Fonctions et usages du tiers dans le conflit »

12 février 2018 :

  • Iman Karzabi (Science Po, CERI), « Circulations transnationales des discours militants sur la masculinité et la paternité : analyse de leurs appropriations par les mouvements de pères en Ukraine et en Biélorussie »
  • Louis Fontanier (Université Paris 1), « Usages de la norme de gender mainstreaming par l'Agence Française de Développement. Dynamiques et résistances locales »

12 mars 2018 :

  • Camilo Leon Quijano (EHESS, CEMS), « L'empowerment des femmes à Medellín : empoderar dans un contexte néolibéral »
  • Lucille Gallardo (Université Paris Nanterre, SOPHIAPOL),  « Usages associatifs de l'internationalisation de la dimension homosexuelle de l'épidémie de VIH/sida. Le cas d'Africagay contre le sida »

9 avril 2018 :

  • Monique Selim (IRD, CESSMA), Wenjing Guo (CESSMA), « Des sexualités globalisées à l’avant-garde ? »
  • Anna Schmit (Université Paris 3 et IHEAL), « Dénoncer les mutilations génitales aux Nations unies, ce que nous enseigne les femmes autochtones de Colombie »

14 mai 2018 : Usages experts et académiques

  • Virginie Dutoya (CNRS, Centre Emil Durkheim), « Normes globales, appropriations locales: les usages du genre et de l'empowerment à New Delhi »
  • Marilia Moschkovich (Université d’Etat de Campinas), « La réception du concept de genre au Brésil et les dynamiques globales de la production et de la circulation du savoir » (titre provisoire)

11 juin 2018 : Bilan du séminaire, présentation des travaux des étudiants (séance fermée)

Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Sociologie

Intitulés généraux :

Renseignements :

par courriel.

Direction de travaux d'étudiants :

sur rendez-vous.

Réception :

sur rendez-vous.

Niveau requis :

master.

Adresse(s) électronique(s) de contact : ioana.cirstocea(at)ehess.fr

Compte rendu

Consacré à la discussion des agendas des droits des femmes et de l’égalité des sexes et des sexualités promus par les organisations supranationales et multilatérales, ce séminaire visait à questionner dans une perspective de sociologie critique les circulations du genre, désormais partie prenante de l’action publique étatique tout aussi bien que de nombreux programmes intergouvernementaux de coopération. Autour de thématiques comme la transnationalisation, la consécration bureaucratique, l’hybridation et la professionnalisation des modes d’action et des discours se revendiquant du féminisme, les diverses interventions ont porté sur des enquêtes récentes et ont abordé des questions conceptuelles et méthodologiques en rapport avec la recherche interdisciplinaire et multi-située.
Pour poser les repères historiques, épistémologiques et méthodologiques de l’enseignement, les deux premières séances ont été assurées par l’organisatrice. L’une a été consacrée à la présentation de la chronologie et du contenu des programmes des institutions internationales de promotion des droits des femmes depuis les années 1970, l’autre à la discussion des principes et des résultats d’une enquête portant sur la consolidation du genre comme nouveau domaine d’expertise en contexte postsocialiste.
Cinq séances ont été consacrées à des recherches menées par des invité-e-s qui ont développé des thématiques en rapport avec l’enseignement sur la base de terrains aussi divers que l’Agence française de développement (Louis Fontanier) ; les programmes « genre » des Nations Unies mis en œuvre en Afrique (Marie Saiget) ; l’appropriation des concepts de « genre » et de « empowerment » par des associations de femmes colombiennes (Camilo Leon Quijano) et des chercheuses indiennes (Virginie Dutoya) ; des mobilisations politiques inspirées des répertoires normatifs internationaux émergées dans des contextes asiatiques (Monique Selim et Wenjing Guo) et sud-américains (Anna Schmit) ; la transnationalisation des discours militants en rapport avec les droits des pères, d’une part (Iman Karzabi), avec les « sexualités à risque », d’autre part Lucille Galardo. Lors de la dernière séance a été présenté et discuté le travail de recherche réalisé par Amélie Anspart dans le cadre du master « Genre, politique, sexualités » et portant sur l’élaboration au sein des Nations Unies d’un instrument juridique contraignant relatif aux pratiques des entreprises multinationales en matière de droits humains.

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 12 février 2018.

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