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Lundi de 11 h à 13 h (salle Alphonse-Dupront, 10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris), du 13 novembre 2017 au 28 mai 2018
Au cœur de nos réflexions se situe la question du rapport entre les représentations des sources et la « vérité » historique : comment pouvons-nous saisir la « réalité » byzantine en lisant des sources qui, de par leur nature, ne sont que des représentations, des images qui relèvent du narratif ?
Nous nous pencherons sur certains sujets qui ont fait l’objet d’études récentes. Nous analyserons d’abord l’idée du temps dans le monde byzantin, idée fondée sur le concept de l’intervention divine dans le processus de la Création : différemment de notre division de l’idée du temps en quatre catégories (temps cosmique, temps historique, temps social et temps individuel), répondant à la nécessité de « précision » et « objectivité », les Byzantins n’avaient que deux catégories, celle du temps global, où le temps cosmique et le temps historique coïncident, car le « big bang » de la Création s’identifie à l’histoire humaine, qui à son tour détermine le déroulement de cérémonies du temps social, et celle du temps individuel.
Développant la question des commémorations sociales, nous aborderons les synaxaires, livres liturgiques où sont rangées les notices concernant les saints et les martyrs, ce qui nous entrainera vers le sujet de la constitution de la sainteté à Byzance, ou plutôt de sa représentation, fondée sur une prétention d’historicité, mais en réalité liée aux fonctions rhétoriques de l’Antiquité, et adaptées à la construction d’une « biographie brève ».
Un deuxième axe consistera dans l’étude de la société byzantine et de la mentalité byzantine, avec les interventions de Nevra Necipoglu (Late Byzantine Society and Economy in the Face of the Ottoman Expansion), et de Smilja Marjanovic-Dusanic (Le corps dans l’hagiographie serbe).
Sont prévues aussi les interventions de :
13 novembre 2017 : Paolo Odorico, « …et le mythe s’est fait histoire ». Des interprétations byzantines du passé mythique
20 novembre 2017 : Paolo Odorico, « Une chronique byzantine inconnue »
27 novembre 2017 : Paolo Odorico, « Une chronique byzantine inconnue »
4 décembre 2017 : Brendan Osswald (post-doc EFA), « Héritage et transmission : phénomène social et motif littéraire dans la Chronique des Tocco »
Les thèmes de l’héritage et de la transmission sont attachés à plus d’un titre à la Chronique des Tocco, ouvrage majeur pour la compréhension de l’histoire de l’Epire entre XIVe et XVe siècle. En effet, ils apparaissent à plusieurs reprises au sein de l’œuvre, tandis que cette dernière constitue elle-même un vecteur de transmission mémorielle. Ces deux versants seront traités en lien avec d’autres sources, de nature archivistique mais aussi héraldique, qui permettront ainsi de mieux appréhender les pratiques de transmission au sein de la famille des Tocco.
11 décembre 2017 : M.-H. Congourdeau (CNRS) : Nicolas Cabasilas et le prêt à intérêt
18 décembre 2017 : M.-H. Congourdeau (CNRS) : Nicolas Cabasilas et le discours sur les abus des autorités et la corruption des élites
8 janvier 2018 : Nevra Necipoğlu (Boğaziçi University): The Ottoman Expansion and the Byzantine Aristocracy
Effects of the Ottoman conquests on the Byzantine aristocracy will be examined, with particular emphasis on the transformations in the economic basis of aristocratic power in Byzantium during the late 14th and early 15th centuries. The discussion will demonstrate how some of these changes facilitated the economic survival of part of the Byzantine aristocracy in the face of the growing Ottoman threat.
15 janvier 2018 : Nevra Necipoğlu : The Ottoman Expansion and Byzantine Monasteries in Thessalonike and Constantinople
Evidence related to the condition of monasteries inside Thessalonike and Constantinople during the late 14th and early 15th centuries will be analyzed in order to shed light on the economic and physical decline these urban foundations underwent in the face of Ottoman attacks. Their situation will be compared with that of the rural monasteries in the Balkan territories of the Byzantine Empire, which enjoyed privileges and continued to flourish under Ottoman authority.
22 janvier 2018 : Nevra Necipoğlu : Political Attitudes and Socio-Economic Conditions in Thessalonike during the Venetian Domination (1423-1430)
29 janvier 2018 : Nevra Necipoğlu : Conflict and Cooperation between Byzantines, Ottomans, and Latins in Late 14th and Early 15th Century Constantinople
The lecture will first analyze evidence concerning hostilities between native Constantinopolitans and Italian merchants in the first half of the 15th century, set against well-known cases of cooperation between the two groups. In the second part, examples mainly of political cooperation between certain members of the Byzantine imperial court and the Ottomans will be analyzed against the backdrop of Byzantine-Ottoman military conflicts of the late 14th and early 15th centuries, taking into consideration the social position and motives of the individuals involved.
5 février 2018 : Caroline Macé (Université de Göttingen) : Les textes Byzantins inspirés du Physiologus : Manuel Philès, Damascenus Studites et autres anonymes
12 février 2018 : Elisabeth Malamut (Université d’Aix-Marseille) : Au sujet des impératrices byzantines des 9e et 10e siècles
19 février 2018 : Michel Kaplan (Paris Sorbonne) : L'organisation de l'espace sacré dans l'église Saint-Jean- Baptiste de l'Oxeia à Constantinople
26 février 2016 : Ovidiu Olar (Université de Bochum / Institut N.Iorga – Bucarest) : La culture de la syllogè et les recueils des chroniques « phanariotes ».
5 mars 2018 : Smilja Marjanovic-Dusanic (Université de Belgrade) : Les conceptions du corps dans l’hagiographie serbe
12 mars 2018 : Smilja Marjanovic-Dusanic (Université de Belgrade) : La synesthésie des sens : le don des larmes, la piété tactile, l’odeur douce de la sainteté
19 mars 2018 : Smilja Marjanovic-Dusanic (Université de Belgrade) : Le corps comme signe de victoire
26 mars 2016 : Smilja Marjanovic-Dusanic (Université de Belgrade) : La mémoire et la topique de fugacité
9 avril 2018 : Elisabeth Malamut (Université d’Aix-Marseille) : Au sujet des impératrices byzantines des 9e et 10e siècles
7 mai 2018 :
14 mai 2018 : Clément Wingler : La réalité ethnique des provinces sud-est européennes de Byzance, à travers les chroniques latines (1096-1204)
28 mai 2018 : Nicolas Drocourt (Université de Nantes) : Ambassades et ambassadeurs entre diplomatie et activités commerciales (période médio-byzantine)
Mots-clés : Cosmologie, Fait religieux, Histoire, Histoire culturelle, Histoire des idées, Histoire économique et sociale, Histoire intellectuelle, Moyen Âge/Histoire médiévale,
Aires culturelles : Byzantines (études), Europe sud-orientale, Méditerranéens (mondes),
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire annuel (48 h = 2 x 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Renseignements :
CéSor, 10, rue Monsieur le Prince 75006 Paris et par courriel envoyé à Paolo Odorico.
Direction de travaux d'étudiants :
les lundis et les jeudis, sur rendez-vous, adresser un courriel à l'enseignant.
Réception :
les lundis (après-midi) et les jeudis.
Site web : http://cesor.ehess.fr/
Adresse(s) électronique(s) de contact : odorico(at)ehess.fr
Au cœur de nos réflexions se situe toujours la question du rapport entre les représentations des sources et la « vérité » historique : en d’autres mots, comment pouvons-nous saisir la « réalité » byzantine (que ce soit à propos des événements, ou des interprétations politiques, ou encore des renseignements qui concernent les attitudes au quotidien) en lisant des sources qui, du fait de leur nature, ne sont que des représentations, des images qui relèvent du narratif ?
Cette année, nous nous sommes penchés sur certains sujets qui ont fait l’objet d’études récentes. Le premier axe a été représenté par l’idée du temps dans le monde byzantin, idée fondée sur le concept de l’intervention divine dans le processus de la Création : différemment de notre division de l’idée du temps en quatre catégories (temps cosmique, temps historique, temps social et temps individuel), répondant à la nécessité de « précision » et « objectivité », les Byzantins n’avaient que deux catégories, celle du temps global, où le temps cosmique et le temps historique coïncident, car le « big bang » de la Création s’identifie à l’histoire humaine, qui à son tour détermine le déroulement de cérémonies du temps social, et celle du temps individuel.
Étroitement lié au sujet du temps, nous avons étudié les chroniques byzantines, et nous avons présenté le fruit de nos recherches les plus récentes, qui nous ont amenés à découvrir une chronique jusqu’ici inconnue, celle du Pseudo-Eustathe d’Antioche. Considérée comme un Commentaire à la Genèse, nous avons pu démontrer, suite à la découverte d’un nouveau manuscrit, qu’il s’agit en effet d’une chronique, dont la datation est incertaine (mais antérieure au IXe siècle), qu’elle présente des points de contact très importants avec la Chronique de Georges le Syncelle. Nous avons donc présenté le projet des recherches futures qui devraient aboutir à la publication de cette importante source inédite.
Un deuxième axe de l’enseignement a été constitué par l’étude de la société byzantine et de la mentalité byzantine, avec les interventions de Nevra Necipoglu (Late Byzantine Society and Economy in the Face of the Ottoman Expansion), et de Smilja Marjanovic-Dusanic (Le corps dans l’hagiographie serbe).
D’autres intervenants ont enrichi le débat : Brendan Osswald (Héritage et transmission : phénomène social et motif littéraire dans la Chronique des Tocco) ; M.-H. Congourdeau (Nicolas Cabasilas : le prêt à intérêt ; le discours sur les abus des autorités et la corruption des élites) ; Caroline Macé (Les textes byzantins inspirés du Physiologus) ; Élisabeth Malamut (Au sujet des impératrices byzantines des IXe et Xe siècles) ; Ovidiu Olar (La culture de la syllogè et les recueils des chroniques « phanariotes ») ; Pablo Ubierna (Les textes apocalyptiques juifs au VIIe siècle et la tradition apocalyptique syriaque) ; Clément Wingler (la réalité ethnique des provinces sud-est européennes de Byzance, à travers les chroniques latines) ; Nicolas Drocourt (Ambassades et ambassadeurs entre diplomatie et activités commerciales).
Parmi les activités d’enseignement étroitement liées à l’activité du séminaire, il faut signaler l’école d’été de byzantinologie, qui a eu lieu cette année à Thessalonique et Kastoria (Grèce) du 1er au 13 juillet, en collaboration avec le Centre pour le développement du commerce et de l’entreprenariat de Grèce, le Ministère de la Grèce du Nord, la Métropole de Thessalonique et les deux Organismes Thessalonique byzantine et Œcoumène Byzantine, et dont le sujet portait sur « Les plaisirs à Byzance » ; et l’école d’été de byzantinologie en Roumanie, organisée par l’Institut du Levant, qui a eu lieu à Bucarest et Constanta et dont le sujet portait sur « Représenter Byzance ».
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 4 mai 2018.