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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

La geste technique : parler objets par les milieux (actualités de la recherche et de la muséographie)

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Jeudi (MUCEM, l'I2MPN Fort St Jean, Marseille), du 19 octobre 2017 au 22 mars 2018. Cf. calendrier et horaires des séances ci-dessous

À la suite des séminaires qu’ils ont co organisés (« Restes et innovation » 2014-15 puis en 2016 « Une autre façon de raconter » le MUCEM et l’EHESS proposent d’organiser un séminaire pluridisciplinaire dont l’ambition est de faire dialoguer muséologues et différents spécialistes des cultures matérielles en reliant toutes les dimensions envisageables de l’horizon anthropologique (de l’enquête collecte à sa publication ou à son exposition publique, en passant par toutes des phases de traitements, tris ou descriptions et narrations co-construites avec les acteurs, ou sans, pour un passé lointain).

La notion de geste et plus précisément de celle « geste technique » permettra une relecture des principes mêmes de la technologie culturelle qui lie étroitement « matière, objets, processus et connaissances » et ne les sépare que pour mieux les analyser ou les « re-lier » ensuite. Les gestes, qu’ils soient physiologiques et inconscients, ou sémantisés et culturels, permettent en effet d’aborder les actions humaines comme des éléments transversaux infra ou para-langagiers de la comparaison interculturelle.

Tous les objets, toutes les collections qui entrent au musée correspondent non seulement à des formes et des textures circonscrites mais aussi à des sommes incommensurables de gestes, processus, connaissances, et milieux ; les milieux étant pris dans leurs capacités naturelles, techniques et socio-culturelles.

Ce séminaire sera l’occasion de reprendre les éléments de connaissance des ensembles matériels en les (re) situant dans leurs contextes historiques, sociaux et environnementaux, en bref, de faire parler les objets en croisant leurs différents modes d’existences et en privilégiant les plus à même d’innerver le dialogue entre recherche, musée et société.

Un autre objectif parallèle sera d’explorer « la geste technique » entendue comme une heuristique originale d’étude de la vie en société (ou en « culture ») et qui diffèrerait d’une approche par les croyances, les idées ou le politique et qui se prête à différentes mises en récits. Le recueil de ces gestes, systèmes d’objets, savoir-faire et discours pourra donner lieu à différents exposés à partir de recherches récentes mais aussi à différents travaux (individuels et collectifs) envisageables avec les étudiants.

Cette première année sera consacrée à revisiter les grands programmes théoriques et pratiques d’études de la culture matérielle et à présenter en alternance différentes recherches thématiques portées non seulement par les anthropologues mais aussi par différents spécialistes pour lesquels la culture matérielle fait sens : archéologues, historiens, architectes, mésologues, photographes, spécialistes en bande-dessinée, muséologues, … qui nous aideront à animer différentes rencontres thématiques autour des matériaux, de l’habitat, des musées de société et de la narration.

Chaque séance sera l’occasion de mettre en dialogue des chercheurs, conservateurs et étudiants autour d’un phénomène de culture matérielle, de travaux réalisés par des étudiants associés pour l’occasion à un des membres de l’équipe scientifique du MUCEM et à un chercheur partenaire (EHESS, CNRS, École d’architecture, INRAP, …) et à des travaux ou réflexions collectives liées un mode de traduction à partir d’une réalisation particulière (blog, exposition, dessins, spectacles).

19 octobre 2017 (de 13 h à 17 h) : « Demandez le programme des techniques » I
Si  la  question  du  corps  ou  celle  de  la  culture  ne  cessent  d’occuper  le  devant  de  la  scène médiatique ou scientifique, celle des savoir-faire ou des gestes, ou plus précisément des « techniques du corps », lancée il y a 80 ans par Marcel Mauss et ses successeurs, n’ont su s’imposer face au poids des objets et des représentations. Elles nous semblent toutefois cruciales pour rouvrir le dialogue entre recherche, conservation, exposition et public et donner un sens plus juste et accompli à la « culture » matérielle.

  • F. Joulian, D. Chevallier, M.-C. Calafat, Y.-P. Tastevin, A. Fanlo, Introduction au séminaire et au dialogue « Science, Musée, Société ».

16 novembre 2017 (de 9 h 30 à 17 h) : Gestes et objets I
Sur le terrain, les chercheurs observent l’objet et son usage. Hors de ce modèle privilégié de collecte, comment peut-on documenter un objet isolé de son contexte ? Comment le regarder et le faire parler, le comprendre ? Marie-Charlotte Calafat présentera un cas exemplaire à partir de la monographie d’une vielle à roue. Baptiste Buob s’interrogera sur des objets et savoir faire situés et sur les effets de l’image cinématographique sur la constitution même des connaissances. Yoann Moreau, anthropologue  et  géographe,  spécialiste  des  catastrophes, présentera  quant à lui les apports d’une mésologie renouvelée à l’approche des gestes humains.

Matin (9 h 45 à 12 h 30)

  • Marie-Charlotte Calafat (MUCEM), « Les objets parlent-ils ? Monographie d'une vielle à roue au Musée des Arts et Traditions Populaires »
  • Baptiste Buob (Lesc Nanterre), « Ceci est-il un film sur la fabrication d’un violon ? De quelques enjeux de la mise en public des gestes par le film »

Après-midi (14 h à 17 h)

  • Yoann Moreau (École des Mines), « Habiter le mouvement, aviver l'inerte. Une étude du geste, en mésologie »

Discussion générale

21 décembre 2017 (9 h 45 à 17 h) : « Demandez le programme des techniques » II
Depuis les années 1970, l’anthropologie, l’archéologie et l’histoire se sont alliées pour aborder de façon plus globale la diversité des formes sociales et leur évolution, du point de vue de leurs fondements matériels. À l’occasion de cette séance nous mettrons en débat deux des acteurs « historiques » de cette aventure intellectuelle, Pierre Lemonnier et Alain Schnapp, respectivement anthropologue  et archéologue, qui évoqueront les enjeux de l’étude de la culture matérielle dans les années 1970-80. Olivier Gosselain, à mi chemin entre l’archéologie et l’ethnologie, parlera de ses expériences africaines d’analyses  multi-échelles  des modes de diffusion   des savoir-faire  et de leurs dynamiques historiques et sociologiques, en Afrique... et à Bruxelles.

Matin (9 h 45 à 12 h)

  • Pierre Lemonnier (CNRS, CREDO), « Des “techniques du corps” à l'anthropologie du rituel : actions matérielles et partage d'un monde commun »
  • Alain Schnapp (Paris I, INHA), « Le séminaire « Culture Matérielle » à la Sorbonne, dans les années 1980 »

Après-midi (14 h à 17 h)

  • Olivier Gosselain (Université Libre de Bruxelles), « Les gestes, du terrain à l’amphi : une double trajectoire d’apprentissage »

Discussion générale

19 janvier 2018 (9 h 45 à 17 h) : Gestes et objets II
Sauvegarder  les techniques c’est les garder vivantes. Comment les institutions  patrimoniales sont-elles mobilisées pour cette mission ? Trésors vivants ou maîtres d’art, conservatoires,  musées et écomusées ont pu contribuer à une conservation active des techniques. Comment sont-ils relayés aujourd’hui et  comment  articuler  les  programmes  de  recherche  sur  les  objets  mais  aussi  sur  les matériaux les gestes et les habiletés en un seul vaste mouvement  associatif ?

Matin (9 h 45 à 12 h 30)

  • Denis Chevallier (MUCEM), « Savoir-faire et pouvoir transmettre », 25 ans après.
  • Annabel Vallard (CNRS), « Les soies et les corindons, des matières et des gestes »

Après-midi (13 h 30 à 17 h)

  • Thomas Golsenne (Univ. Lille 3), « Peindre et donner. La sacralisation du geste pictural en Europe aux XVe-XVIe siècles »
  • Marie-Pascale Mallet et Julia Ferloni (MUCEM), « La transmission d’une tradition technique aujourd’hui. Enquêtes sur la bijouterie en Arménie et en Égypte »

Discussion générale

22 mars 2018 (9 h 45 à 17 h) : Habiter le monde I
Les  musées  de  sociétés  ou  de  cultures,  comme  ceux  d’architecture,  ont  pour  tâche  de représenter et donner à voir non seulement des objets de petites dimensions (qui entrent aisément dans les  collections  et  expositions)  mais  également  ceux  qui  débordent,  ceux  qui  enveloppent  et  dans lesquels on vit, on habite, et que l’on figure usuellement en plans ou maquettes. Mais comment sortir des objets finis et des typologies fixées ? Comment prendre en compte les complications de la planète en souffrance et réintroduire sens et usages de l’habiter ? De façon chorale dirons-nous, archéologues, anthropologues, architectes, géographes et conservateurs réunis ensemble pour l'occasion.

Matin (9 h 45 à 12 h 30)

  • Frédéric Joulian (EHESS), « Cosmologies et histoires de l’habiter »
  • Anick Coudart (Arizona State Univ.), « La maison ou comment évaluer la durabilité d’une culture. Dialogue entre archéologie et ethnologie »

Après-midi (13 h 30 à 17 h)

  • Florence Sarano (ENSAM), « Quelle architecture soutenable en milieu rural ? entre vernaculaire et innovation »
  • Oussoubi Sacko (Kyoto Seika Univ.), « Restaurer les habitations par temps durable (exemples maliens et japonais) »

Discussion générale

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie

Intitulés généraux :

  • Frédéric Joulian- Anthropologie évolutionnaire
  • Renseignements :

    Frédéric Joulian par courriel.

    Réception :

    sur rendez-vous, contact par courriel.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : frederic.joulian(at)ehess.fr

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 23 janvier 2018.

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