Cet enseignant est référent pour cette UE
S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.
Lundi de 14 h à 17 h (Campus Jourdan, salle R1-13, 48 bd Jourdan 75014 Paris), du 13 novembre 2017 au 12 février 2018
Cet atelier, ouvert à tous, se propose d’accompagner les étudiant-e-s – et chercheur-se-s intéressé-e-s – dans l’utilisation des techniques quantitatives en histoire. L’objectif de cet atelier d’initiation est de discuter ensemble des différents usages possibles de la quantification dans la pratique historique, des atouts et des limites de ces approches mais également de présenter les possibilités heuristiques offertes par l’analyse statistique dans l’écriture historienne. Nous aimerions y susciter une réflexion sur la place du quantitatif dans les différents champs de l’histoire.
À cette fin, l’atelier évoquera à la fois les problèmes généraux (choix de corpus, échantillonnage, saisie, codage, représentations graphiques...) et des techniques de quantification (analyses textuelles, factorielles, régressions, analyses de réseaux, event history analysis...), à partir d’exemples concrets tirés des travaux en cours des participants.
Mots-clés : Histoire, Méthodes quantitatives,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Intitulés généraux :
Renseignements :
validation : sur la base d’une présentation orale du projet de recherche ou d’une fiche de lecture. Contact nécessaire avec les enseignantes par courriel avant le début de l'atelier.
Site web : http://quanti.ihmc.ens.fr
Adresse(s) électronique(s) de contact : claire.zalc(at)ens.fr, claire.lemercier(at)sciencespo.fr
Situé à l’ENS-EHESS, dans les locaux du 48 boulevard Jourdan, ce séminaire a fonctionné comme un atelier : les séances sont centrées sur la présentation et la discussion collective des travaux en cours des participants, qui sont autant d’occasions de discuter de principales méthodes possibles, écueils et difficultés des traitements quantitatifs.
C'est au fil de ces présentations et des discussions nourries qui suivent que se constituent collectivement un ensemble de recommandations pour l'usage du quantitatif dans des travaux qui portent sur des sources écrites, à partir desquelles le chercheur/la chercheuse – qu'il/elle soit historien/ne, sociologue, politiste, etc. – constitue lui-même sa base de données. Cette année, ont ainsi été discutés les travaux d’Elsa Génard (explorer une base de punitions de prisonniers - France, premier XXe siècle), de Diana-Mădălina Curcă (étude des sociabilités autour de Diderot à partir de correspondances), de Sarah Asset (utiliser la lexicométrie pour étudier une correspondance), d’Elisa Grandi (élargissement et nouvelles exploitations d’une base de données de lettres relatives aux enquêtes de la Banque mondiale), d’Inès Anrich (étude des plaintes adressées par des familles aux autorités françaises du 19e siècle suite à des entrées dans les ordres), de Valentina Dal Cin (étude de candidatures à des postes administratifs en Italie à l’époque révolutionnaire et napoléonienne), de Claire-Lise Gaillard (constitution d’une base de données d’agences matrimoniales - France, fin du 19e et début du 20e siècle), de Laurine Manac’h (étude des partenariats d’affaires à partir du contentieux commercial dans le monde hispanique, Catalogne, Cuba, Rio de la Plata, 1778-1840), d’Elie Monnot (échantillonnage de dossiers individuels d’un centre d’éducation surveillée, 1945-1972), de Benoît Saint-Cast (quantifier des sources judiciaires - le cas du tribunal de la Conservation des foires de Lyon, mi 17e-mi 18e siècles), d’Amandine Gabriac (étude d’inventeurs dans le domaine de la photographie au 19e siècle à partir de sources multiples), de Florian Moine (éditeur Casterman), de Ghislain Tchuisseu (prosopographie d’une promotion d’élèves et stagiaires de l’Institut des Hautes d’Outre-Mer), de Thibault Bechini (Intégration urbaine et propriété immobilière : les Italiens de Marseille et de Buenos Aires (1860-1914), de Quentin Schnapper (de l’ethnographie de petits commerçants à l’utilisation du registre du commerce), de Pascal Bonacorsi (les réseaux corses au 19e siècle), d’Arthur Delaporte (trajectoires militantes et recomposition des courants du PS de la fin des années 1970 à la fin des années 2000), de Bénédicte Girault (exploitation d’une enquête orale sur les carrières de hauts fonctionnaires de l’Education nationale des années 1950 aux années 1990), de Karin Pelte (La détection des communautés dans les réseaux de citations : les approches dynamiques et structurelles), de Simon Castanié (l’emprisonnement pour dette à Paris au 18e siècle : étude de registres d’écrou) et de Théodore Regnier (les professeurs de mathématiques au Collège de France à partir de 1914 et leurs rapports avec l’étranger).
Nombre de ces participants venaient régulièrement de province, voire de l’étranger pour suivre l’atelier. Leurs sujets de recherche ont permis d’organiser des séances centrées sur un thème ou une source permettant de véritables points historiographiques, en particulier sur la prosopographie, les sources policières et judiciaires (comme sources d’une histoire à la fois institutionnelle et sociale), les sources commerciales, le traitement des trajectoires complexes et des cumuls de positions, ainsi que l’étude des dossiers de personnel (fonctionnaires, mais aussi religieuses, etc.) mais également la lexicographie et l’analyse de réseaux via les corpus épistolaires.
Bien en amont de l'usage de logiciels de statistiques, la plupart des séances ont porté sur la sélection d'un corpus pertinent (questions d'échantillonnage et de mise en œuvre de comparaisons, en particulier en matière de prosopographie, ou encore lorsqu’un traitement à l’échelle nationale devait s’appuyer sur la sélection préalable de quelques régions pour la recherche), la constitution de grilles de saisie (adaptées soit à une source principale, soit à un ensemble de sources disparates), ou encore les avantages comparés de l'utilisation, pour la saisie, d'un tableur ou d'un gestionnaire de bases de données. La question délicate du choix des lignes de la base (une ligne par individu, par famille, par lien, par événement, par épisode, etc. ?) a particulièrement été abordée à travers des exemples très variés. L'étape du pré-traitement des données et notamment du codage a donné lieu à des débats passionnés, en particulier pour le codage d’origines nationales ou encore de disciplines scientifiques. Les apports et les limites de l’analyse de réseaux, en particulier en termes de représentations graphiques (abstractions porteuses de clarifications ou d’idées nouvelles, ou graphes très complexes masquant de réels problèmes de codage) ont également été discutés.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 19 juillet 2017.