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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

• 14 novembre 2017, de 14 h à 16 h = Sophie Démare-Lafont
• 19 décembre 2017, de 9 h à 11 h = Juan Carlos Moreno García
• 18 janvier 2018, de 9 h à 11 h = Grégory Chambon
• 9 février 2018, de 10 h à 12 h = Andréas Stauder
• 13 mars 2018, de 9 h à 11 h = Michaël Guichard
• 3 avril 2018, de 9 h à 11 h = Damien Agut

S’il est généralement admis que l’État est une invention moderne, le fait étatique a une histoire beaucoup plus ancienne, qui remonte à l’Antiquité. La Mésopotamie et l’Égypte antiques fournissent des exemples de pratiques et de figures étatiques qu’on se propose d’explorer au cours de six séminaires pluridisciplinaires, associant les regards croisés d’assyriologues et d’égyptologues de PSL (EHESS, EPHE et Collège de France), et s’appuyant sur des questions transversales aux sciences sociales.

Les disciplines que sont l’Égyptologie et l’Assyriologie ont été influencées, dans leurs objets comme dans leurs enjeux institutionnels dès leur émergence au XIX^e siècle, par l’histoire de la notion « d’État ». S’il est généralement admis que l’État est une invention moderne, les historiens des périodes antiques assimilent souvent « État » et « pouvoir », et envisagent cette notion sous l’angle des pratiques bureaucratiques.
Ce séminaire interdisciplinaire, réunissant six égyptologues et assyriologues de PSL (EHESS, EPHE et CNRS), s’est proposé de croiser des regards et des terrains afin d’étudier des pratiques et figures comprises comme « étatiques », à travers une double enquête, historiographique et historique. Dans un premier temps, chaque collègue a ainsi discuté de la pertinence ou non d’utiliser des grilles de lectures modernes, inspirées par des travaux anciens ou récents sur la question (approches généalogiques ou psychanalytiques de l’État, piste philosophique, concept juridique, vision anthropologique…). Comme il est apparu difficile de trouver un point commun dans toutes les définitions qui permette d’appréhender au mieux les réalités antiques, le choix a été fait de se concentrer sur certaines composantes de ce qui est perçu comme « l’État » et d’isoler des éléments constitutifs qui conduisent à parler plus justement de « faits étatiques ».
À travers plusieurs exemples empruntés aux travaux des participants, portant sur des périodes étendues du III_^e au I^er millénaires, l’accent a été mis sur la recherche de structures pérennes et de mode d’expression de la souveraineté. À côté des réflexions relevant d’une forme d’histoire des représentations, il est apparu nécessaire de prendre en compte l’étude de diverses structures administratives et sociales à plusieurs échelles (villes/villages, campagnes/cités, élites dirigeantes/« fonctionnaires », territoire/« international »…) à travers des sources variées (épigraphiques, iconographiques, archéobotaniques…). Cette approche méthodologique a eu l’avantage de transcender les simples modèles hiérarchiques de nature pyramidale, ou encore les concepts courants de « cité-état » ou de « roi-prêtre » au bénéfice d’une enquête sur les faits étatiques à partir des systèmes de pensée, des pratiques de gestion quotidienne et des manifestations du pouvoir chez les Anciens.