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Jeudi de 9 h à 11 h (salle 5, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 9 novembre 2017 au 15 février 2018. La séance du 30 novembre est annulée
La contribution de l’anthropologie américaniste à la définition de la vie (Mésoamérique, Andes, Amazonie)
Les récentes avancées scientifiques et technologiques suscitent des changements profonds dans les relations que les humains entretiennent avec le vivant et dans leurs conceptions de la vie. Par conséquent, les problèmes soulevés par la question des frontières entre le vivant et le non-vivant et par la définition de la vie concernent les sciences humaines et sociales et pas simplement la biologie. Même si, par définition, cette dernière fait de la vie un objet spécifique d’investigation, les humains n’ont pas attendu son développement, somme toute assez récent, pour s’interroger sur les causes produisant des phénomènes tels que la croissance, la reproduction, la régénération, la sénescence et la mort – pour ne prendre que quelques exemples – qu’ils observent dans leur corps ou dans le monde végétal et animal. Il y a même là un enjeu fondamental pour toutes les sociétés : individuellement et collectivement, les humains tentent d’exercer une action sur ces processus afin de les contrôler ou de les influencer favorablement, comme c’est le cas dans les pratiques agricoles ou médicales. La manière d’aborder le vivant et d’agir sur lui se révèle donc indissociable de contextes socioculturels. Dans ce cadre, ce séminaire souhaite montrer qu’en même temps que les investigations menées dans le monde occidental, en particulier dans le domaine des STS, l’ethnologie des sociétés amérindiennes (Mésoamérique, Andes et Amazonie) peut contribuer à la réélaboration du concept de vie. Après avoir rappelé les principaux problèmes épistémologiques que doit traiter l'anthropogie de la vie - et les options théoriques disponibles pour s'engager dans une démarche comparatiste - on abordera les différentes ordres de faits à partir desquels les théories amérindiennes de la vie peuvent être mises en évidence : rites de naissance, traitements du corps et activités thérapeutiques, activités techniques (poterie, architecture, sculpture, etc.) et pratiques productives (agriculture, élevage, chasse, etc.), modélisations des systèmes écologiques et organisations (cosmo)biopolitiques.
Jeudi 9 novembre 2017 : L’anthropologie de la vie, un projet comparatiste (Articles Current Anthropology & L’Homme joints)
Jeudi 16 novembre 2017 : Ethnographier les théories de la vie dans le monde amérindien
Jeudi 23 novembre 2017 : Mésoamérique
Jeudi 7 décembre 2017 : Andes
Jeudi 14 décembre 2017 : Andes
Jeudi 21 décembre 2017 : Amazonie
Jeudi 11 janvier 2018 : Amazonie
Jeudi 18 janvier 2018 : Contribution de l’ethnographie amérindienne à la définition de la vie
Jeudi 25 janvier 2018 : Séance spéciale autour de l’animisme (avec Istvan Praet), séance reportée au 17 mai
Jeudi 1er février 2018 : pas de séance
Jeudi 8 février 2018 : pas de séance
Jeudi 17 mai 2018 de 9 h 30 à 17 h 30 (Collège de France – salle 2, 11 place Marcelin Berthelot, Paris) : Journée d’études organisée par Perig Pitrou & Joffrey Becker : L’animisme aujourd’hui
Mots-clés : Agriculture, Alimentation, Animalité, Anthropologie, Anthropologie culturelle, Anthropologie et linguistique, Anthropologie sociale, Anthropologie visuelle, Artisanat, Biologie et société, Biopolitique, Cognition, Comparatisme, Corps, Cosmologie, Culture, Ethnographie, Ethnologie, Fait religieux, Image, Modélisation, Morphologie, Perception, Pragmatique, Rituel, Visuel, Vivant,
Aires culturelles : Amérique du Sud, Amérique préhispanique, Amériques, Contemporain (anthropologie du, monde), Ibérique (monde),
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Intitulés généraux :
Renseignements :
pour tout renseignement, adresser un courriel à l'enseignant.
Direction de travaux d'étudiants :
master et doctorat sur rendez-vous avec Perig Pitrou.
Site web : http://las.ehess.fr/index.php?1715
Site web : https://domesticationetfabricationduvivant.wordpress.com
Adresse(s) électronique(s) de contact : perig.pitrou(at)college-de-france.fr, perig_pitrou(at)yahoo.fr
Les récentes avancées scientifiques et technologiques suscitent des changements profonds dans les relations que les humains entretiennent avec le vivant et dans leurs conceptions de la vie. Par conséquent, les problèmes soulevés par la question des frontières entre le vivant et le non-vivant et par la définition de la vie concernent les sciences humaines et sociales et pas simplement la biologie. Même si, par définition, cette dernière fait de la vie un objet spécifique d’investigation, les humains n’ont pas attendu son développement, somme toute assez récent, pour s’interroger sur les causes produisant des phénomènes tels que la croissance, la reproduction, la régénération, la sénescence et la mort – pour ne prendre que quelques exemples – qu’ils observent dans leur corps ou dans le monde végétal et animal. Il y a même là un enjeu fondamental pour toutes les sociétés : individuellement et collectivement, les humains tentent d’exercer une action sur ces processus afin de les contrôler ou de les influencer favorablement, comme c’est le cas dans les pratiques agricoles ou médicales. La manière d’aborder le vivant et d’agir sur lui se révèle donc indissociable de contextes socioculturels.
Dans ce cadre, le séminaire de cette année s’est attaché à montrer qu’en même temps que les investigations menées dans le monde occidental, en particulier dans le domaine des STS, l’ethnologie des sociétés amérindiennes de Mésoamérique peut contribuer à la réélaboration du concept de vie. Après avoir rappelé les principaux problèmes épistémologiques que doit traiter l’anthropologie de la vie – et les options théoriques disponibles pour s’engager dans une démarche comparatiste – ont été abordés les différents ordres de faits à partir desquels les théories amérindiennes de la vie peuvent être mises en évidence : rites liés au cycle de vie, traitements du corps et activités thérapeutiques, activités techniques (poterie, architecture, sculpture, etc.) et pratiques productives (agriculture, élevage, chasse, etc.), modélisations des systèmes écologiques et organisations (cosmo)biopolitiques. Un des enjeux des analyses proposées aura été de relier les théories de la vie avec les institutions du vivant – notamment les techniques et les organisations sociales – que l’ethnologie mésoaméricaniste documente depuis plusieurs décennies.
Une partie du séminaire a pris la forme d’une journée d’étude intitulée « L’animisme aujourd’hui », que j’ai co-organisée au Collège de France avec Joffrey Becker. Dans Le totémisme aujourd’hui (1962), Claude Lévi-Strauss entreprend une réflexion critique autour d’une notion classique de l’anthropologie, afin de déterminer sa valeur heuristique pour la compréhension des sociétés humaines. Dans le même esprit, cette journée d’étude organisée par l’équipe « Anthropologie de la vie » (Laboratoire d’anthropologie sociale, UMR7130) vise à engager une réflexion collective interdisciplinaire dans un domaine revitalisé par les travaux contemporains des anthropologues amazonistes. En s’interrogeant sur le statut de l’animisme dans le cadre d’un projet comparatiste d’anthropologie de la vie, un des objectifs aura été d’évaluer son rendement analytique, hors des sociétés traditionnelles, dans des enquêtes menées sur l’horticulture urbaine, les thérapeutiques néo-chamaniques, la robotique, le cinéma ou l’exobiologie.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 23 avril 2018.