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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Géohistoire, XVIIIe-XXe siècle

  • Nicolas Verdier, directeur d'études de l'EHESS, directeur de recherche au CNRS (TH) ( EHGO )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Jeudi de 11 h à 13 h (salle 7, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 2 novembre 2017 au 1er février 2018

Le cycle des séminaires portera sur la géohistoire du XVIIIe au XXe siècle. Il aura pour objectif d'explorer les relations complexes entre les espaces et les temps en s’appuyant le plus souvent, mais pas exclusivement, sur le cas de la France des trois derniers siècles. Il s'agira non seulement d'une enquête sur les concepts d'espace et de temps, mais encore de leurs modalités d'usage et d'appropriation par les acteurs de l'époque en contexte.

On s'y intéressera, d'une part à la façon dont des équipements, et des pratiques techniques changent les conceptions du territoire dans la société, au travers non seulement des évolutions des répartitions et des usages, mais encore des mutations des politiques d'aménagements et de leurs critères. Ces éléments permettront la mise en place de réflexions sur les conditions de diffusion et d'usage du concept de vitesse.

En 2017-2018, le séminaire s'organisera en quatre moments. Dans un premier temps, nous travaillerons la question de la géohistoire, avant de nous concentrer, dans un deuxième temps, sur la question de l'histoire spatiale de la poste au lettre en France, en travaillant plus particulièrement la question de l'échelle. Dans un troisième temps on évoquera quelques dossiers d'histoire de la cartographie, avant de nous intéesser, dans un quatrième temps à l'histoire d'un objet particulier : l'odomètre.

1er février 2018 : German Hidalgo (Université Catholique du Chili) présentera les résultats du projet de recherche international qu'il a dirigé « Santiago du Chili 1850 : la ville avant sa modernisation. Le regard urbain de l’expédition navale-astronomique de James Melville Gilliss »

Aires culturelles : Europe,

Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Géographie

Intitulés généraux :

  • Nicolas Verdier- Pratiques de la géohistoire entre raisons géographiques et historicités, XVIIIe-XXe siècle
  • Renseignements :

    par courriel.

    Direction de travaux d'étudiants :

    sur rendez-vous.

    Réception :

    sur rendez-vous.

    Niveau requis :

    séminaire ouvert.

    Site web : http://www.parisgeo.cnrs.fr/spip.php?article188&lang=fr

    Site web : http://cnrs.academia.edu/NicolasVerdier

    Adresse(s) électronique(s) de contact : nicolas.verdier(at)parisgeo.cnrs.fr

    Compte rendu

    Pour cette troisième année, le séminaire s’est réparti en deux temps. Le premier, qui s’est déroulé lors des trois premières séances du séminaire a porté sur une tentative de mise au point sur ce qu’est le territoire. Le travail a consisté en une construction du concept à partir du concept d’appropriation, et plus précisement d’appropriation d’une fraction de la surface terrestre en fonction de projets en situation. C’est une fois cette définition a minima posée que deux réflexions se sont succédé. La première a porté sur l’histoire des usages du mot durant les trois cents dernières années, en s’intéressant non seulement aux tensions avec la définition proposée, mais également aux glissements de sens successifs. Depuis l’action de terreiner – mesurer une surface – mais aussi un niveau d’imposition – jusqu’au territoire de l’État, en passant par le territoire de l’éthologie. La seconde a mené à une tentative de définition étendue du territoire dans laquelle une série de questions ont été abordées : celle des enjeux et celle des projets, celle des échelles d’espace et de temps, celle enfin du feuilleté des territoires.
    Le deuxième temps, soit les 9 séances suivantes, se sont concentrées sur les géohistoires de Braudel, au travers d’une lecture fine de son manuscrit L’histoire mesure du monde tel qu’il a été publié en 1997, dans Les ambitions de l’histoire. Deux formes de séminaire se sont alors succédé. Dans la première il s’est agi de resituer L’histoire mesure du monde, non seulement dans la biographie personnelle de Braudel – en s’intéressant aux conditions de production, ce qui a permis de réfléchir aux références explicites et implicites de Braudel dans le cadre de son emprisonnement successivement dans deux oflags, mais également dans sa biographie scientifique, ce qui a permis d’élargir le questionnement aux travaux de Jules Michelet, tout d’abord, puis de Lucien Febvre. Une deuxième forme de séminaire a été expérimentée pendant deux séances cette année en proposant une lecture, presque ligne à ligne de certaines parties du texte de Braudel. L’objectif était d’abord de donner à voir la façon dont il était possible de lire un texte scientifique ; elle était d’autre part d’insister sur les mondes de références très complexes, et parfois hétérogènes, que Braudel mobilise dans ce texte.
    Au total cet ensemble de 9 séances a permis d’éclairer les différences extrêmement fortes entre deux textes. Le premier, bien connu, est celui relatif à la géohistoire tel qu’il est publié dans sa thèse sur la Méditerranée dans l’édition de 1949. Braudel y insiste finalement sur la richesse d’un mariage possible entre l’histoire et la géographie, peu de temps après que la géographie a obtenu une agrégation séparée de celle de l’histoire. Le second texte, moins connu, L’histoire mesure du monde, opère un montage très différent, s’intéressant moins à la question de la relation avec la géographie qu’aux questions de l’accélération, des rythmes et de la vitesse, qui transforment le monde, alors que celui-ci se trouve fini, non seulement du fait des explorations, mais encore de l’amélioration des moyens de déplacement. On retrouve cette réflexion tant chez Michelet à la fin des années 1860 que chez Febvre au milieu des années 1930, voire lors de la redéfinition du projet des Annales au sortir de la guerre. Ce qui a donc été mis en place durant cette année de séminaire, c’est la place de la réflexion sur la vitesse chez quelques historiens français.

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 31 janvier 2018.

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