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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Logique et existence

  • Paul Egré, directeur de recherche au CNRS (TH) ( IJN )
  • Louis Rouille, doctorant à l'EHESS ( IJN )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Mercredi de 15 h à 17 h (ENS, salle Pasteur, 45 rue d'Ulm 75005 Paris), du 24 janvier 2018 au 18 avril 2018. Pas de séance le 28 février.

Voici un lien contenant le plan de cours prévisionnel ainsi que deux articles à lire en préparation des 2 premières séances. Premier cours le mercredi 24 janvier : http://www.netcourrier.com/netc/auth/public.php?login=louis.rouille%40netc.eu&key=HKIZIAVAQOHHFBMJKQKP

En 1879, Frege, en publiant son Idéographie (Begriffsschrift), continue le projet de Leibniz d'une "characteristica universalis" : une langue purement formelle qui devait pouvoir exprimer tous les concepts, et en particulier les concepts mathématiques. L'une des raisons pour lesquelles Frege a pu réaliser ce que Leibniz avait imaginé, est l'invention des quantificateurs. Cette invention est souvent célébrée comme la seule avancée réelle dans l'histoire de la logique depuis Aristote. La définition des symboles logiques nommés quantificateurs (qu'on lit en français « pour tout » et « il existe ») est en effet une caractéristique essentielle de la logique des prédicats. L'utilité des quantificateurs en mathématique, mais aussi en informatique et en linguistique des langues naturelles, fait de cette invention de Frege un progrès incontestable. Pour une jolie présentation de cette révolution dans l'histoire de la logique et de la philosophie, je conseille une conférence filmée de Graham Priest disponible en ligne avec les mots clé suivants : Graham PriestFrege A lecture on Gottlob Frege's legacy. (https://www.youtube.com/watch?v=foITiYYu2bc)

Ce sont les différentes interprétations philosophiques des quantificateurs, et tout particulièrement du quantificateur existentiel, qui sont l'objet de ce séminaire de recherche. Pour tout philosophe intéressé par la notion d'existence, il est tout à fait naturel de se méfier d'une définition purement logique de l'existence. Il s'agira de se demander quelle dimension de la notion d'existence est ainsi définie par ce symbole, et quels aspects de l'existence sont au contraire laissés pour compte. Reste à remarquer que les débats sur l'existence qui furent marqués dans l'histoire de la philosophie l'arrêt kantien ("L'existence n'est pas une propriété") reprennent naturellement aux débuts du XXe siècles autour de la question de l'interprétation de ce symbole logique qui, précisément, ne définit pas une propriété à la manière des symboles non-logiques (relations, prédicats, fonctions).

Le séminaire s'articulera autour de trois étapes de réflexion. D'abord, nous prendrons au sérieux l'idée que l'existence consiste en la définition d'un domaine de quantification selon des critères qu'il s'agira d'explorer. Dans cette première partie, ce sont les propositions de Frege, de Russell et les arguments de Quine qui nous guideront. Ensuite, nous explorerons les logiques dites libres qui se proposent comme une solution technique pour l'interprétation du quantificateur existentiel sans avoir besoin de résoudre les débats ontologiques. Enfin, nous réfléchirons à la proposition de Meinong qui nous invite à distinguer entre l'existence (*Existenz*) et la subsistance (*Bestand*) d'un objet. Cette voie a été développée et systématisée dans les années 80 par ceux que l'on appelle désormais les néo-meinongiens. Les deux livres canoniques sur lesquels nous travaillerons sont: *Non-existent Objects* de Terrence Parsons, et *Abstract objects* d'Edward Zalta.

La méthodologie proposée dans ce séminaire de recherche sera fondée sur la logique et la philosophie du langage principalement. Ce séminaire pourra cependant intéresser les métaphysicien.nes, les philosophes de l'esprit, les philosophes de l'art ainsi que toutes celles et ceux qui voient un problème dans la notion d'existence. Les énoncés qui nous intéresseront le plus sont ceux qui font référence aux personnages de fiction dont le statut ontologique est difficile à déterminer. Le fait qu'ils existent en un sens, et qu'ils n'existent pas en un autre sens fait de ceux-ci un test crucial pour les théories logiques de l'existence.

Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Intitulés généraux :

Centre : IJN - Institut Jean-Nicod

Renseignements :

par courriel auprès de l'enseignant.

Réception :

par courriel auprès de l'enseignant.

Site web : http://www.institutnicod.org/

Adresse(s) électronique(s) de contact : louis.rouille(at)gmail.com

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 9 janvier 2018.

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