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Ce séminaire se penche sur les grands enjeux contemporains de l'anthropologie du monde arabe à partir d'un double décentrement, dans les choix thématiques comme dans l'ancrage géographique des études de cas abordées, qui se concentreront sur les pays du Golfe.

L’approche proposée se situe dans la lignée des recherches récentes sur la région, qui ont déconstruit l’idée d’une « exceptionnalité » des pays du Golfe et ont critiqué la théorie de l’Etat-rentier. L’objectif du cours est ainsi de replacer les études du Golfe au sein de l’anthropologie du monde arabe, et de montrer comment elles peuvent en constituer, dans les termes de Lila Abu-Lughod, de nouvelles « zones de théorie ». Notre fil conducteur sera l’examen des rapports entre le sujet et la ville et de leur évolution dans le temps, à la lumière des transformations rapides des sociétés du Golfe depuis la deuxième moitié du XX^e siècle.

Un premier axe, intitulé : « De la ville arabe à la ville du futur », s’intéressera aux manières dont l’étude des villes du Golfe peut participer d’une anthropologie urbaine qui a depuis longtemps quitté le modèle figé de la « ville arabe » pour s’intéresser aux formes de citadinité dans leur articulation aux trajectoires individuelles, mais aussi dans leur rapport aux effets de la globalisation capitaliste sur les villes.

Un deuxième axe, intitulé « Changement social, hiérarchies et mobilités », interrogera les circulations historiques de populations et les migrations contemporaines dans la région en complexifiant la vision souvent trop simpliste des pays du Golfe comme simples étapes ou lieux de transit. L’examen sur un temps long des hiérarchies statutaires permettra de se pencher sur les reconfigurations contemporaines des appartenances familiales et communautaires, et sur le rôle joué par les discours de construction nationale.

Le dernier axe, intitulé « Façonner de nouvelles subjectivités ? », s’inscrira dans la lignée des travaux sur les transformations de la famille et de l’institution matrimoniale dans le monde arabe. Ceux-ci se sont concentrés tant sur le pouvoir biopolitique des Etats que sur les évolutions des aspirations individuelles influencées par une multiplicité de référents, de l’accès à de nouvelles formes et lieux de consommation dans les villes arabes aux cultures numériques. L’examen des relations amoureuses et des évolutions des rôles de genre mènera à interroger les manières dont les individus se construisent comme sujets dans le monde arabe contemporain.

Ce séminaire est accessible sur la plateforme d'enseignement de l'Environnement numérique de travail de l'EHESS :

23 février 2018 : « La péninsule Arabique et le Golfe comme aires culturelles »