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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Ce séminaire propose de délaisser temporairement le statut d'« image » dans lequel la photographie est aisément reléguée pour promouvoir celui d'objet fabriqué. Il ne s'agit pas de « chasser les herméneutes » comme le suggère avec humour le philosophe François Dagognet mais bien de prendre en compte la dynamique, les processus et le temps long d'une création photogaphique trop souvent réduite à l'instantané et la non durée. « Il faut deux ans pour faire un portrait ! » rappelait le photographe Marc Pataut. Les conséquences d'une telle « rematiérisation » de la photographie seront évaluées.

La réflexion d'ensemble se construira  à partir de nombreux exemples contemporains mais ne délaissera pas les analyses historiques. Seront invités tant des chercheurs que des artistes. Les échanges avec les participants seront sollicités, notamment pour les débats relatifs à l'actualité photographique.

25 janvier 2018 : Interventions de Jean-Bernard Ouédraogo,  Monique Sicard, Phlippe Bazin, Véronique Ellena

• Pouvoir et limites de la photographie documentaire.
• Discussion avec le photographe Philippe Bazin, Les processus de la création photographique : pour une critique génétique
  Philippe Bazin, médecin de formation, est photographe et enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Dijon. Il conduit depuis les années 1980 des travaux photographiques sur le rôle tenu dans nos vies par les institutions. Il travaille ainsi régulièrement avec la philosophe Christiane Vollaire sur les traces du politique dans les territoires. Ces travaux l’ont conduit à Chypre (2006), en Albanie (2007), en Pologne (2008) aux États-unis (2007-2010), en Égypte (2012), au Chili (2012), en Turquie (2013), en Bulgarie (2014)..mais aussi à Paris, à Calais. Ses photographies ont été exposées à Lausanne, à Londres, Paris, Arles, Calais…

  En 1999, il obtient le prix Niépce. En 2001, il est lauréat de la Villa Médicis Hors-les-Murs.

  L’ouvrage La Radicalisation du monde (2009), reprend l’ensemble de ses travaux sur les visages. Son dernier livre (Pour une photographie documentaire critique, Créaphis 2017) rassemble ses réflexions sur la photographie documentaire.

• Présentation de ses travaux par la photographe, artiste plasticienne Véronique Ellena
  Véronique Ellena est représentée par la Galerie Alain Gutahrc (Paris). Née en 1966 à Bourg en Bresse, elle a effectué ses études à l’École Nationale Supérieure des Arts visuels de La Cambre, à Bruxelles, alors que l’atelier de photographie était dirigé par Gilbert Fastenækens. Elle a participé à de nombreuses expositions en Belgique, en France, à Séoul, au Luxembourg, à Rome… En 2007/ 2008, elle est pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. En 2015, elle obtient une commande publique pour la réalisation de vitraux de la Cathédrale de Strasbourg.Véronique Ellena a travaillé sur des séries photographiques de type sociologique (‘L’Argent’, “Ceux qui ont la foi”, “Les grands moments de la vie”, “Les classiques cyclistes”, “Les Dimanches”…mais aussi sur les natures mortes, les paysages.

22 mars 2018 :

• Les processus de la création photographique : pour une critique génétique. Présentation de ses travaux par le photographe Arnaud Lesage
• Filmer la création photographique. Projection du film Scènes et rêves de Hsieh Chun-Te (46 mn).
• Le montage des images par Arghyro Paouri

Arnaud Lesage cherche ses marques tant au plus près de chez lui qu’aux antipodes. C’est ainsi qu’il érige en leçon de vie le nomadisme, la solitude, la lenteur silencieuse du travail. Il arrive souvent que ses travaux n’acquièrent pleinement leur sens que par la réalisation de montages organisés à partir de ses images d’archives.

Arghyro Paouri est artiste multimédia,responsable de la cellule audiovisuelle du IIAC (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain CNRS/EHESS). A ce titre, elle réalise le montage de films documentaires de recherche. Elle évoquera notamment les questions soulevées par le montage du film « Scènes et rêves de Hsieh Chun-Te », réalisé par Monique Sicard.