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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Les débats du CéSor

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Jeudi de 17 h 30 à 19 h 30 (bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances et salles ci-dessous

  • Jeudi 12 octobre 2017 : salle 7 (105 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 26 octobre 2017 : salle M. & D. Lombard (96 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 30 novembre 2017 : salle M. & D. Lombard (96 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 14 décembre 2017 : salle M. & D. Lombard (96 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 25 janvier 2018 : salle M. & D. Lombard (96 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 15 février 2018 : salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 22 mars 2018 : salle M. & D. Lombard (96 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 5 avril 2018 : salle Alphonse-Dupront (10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris)
  • Jeudi 17 mai 2018 : salle 4 (105 bd Raspail 75006 Paris)
  • Jeudi 28 juin 2018 : salle 4 (105 bd Raspail 75006 Paris)

Équipe de recherche regroupant des spécialistes en sciences sociales du religieux (anthropologues, historiens, sociologues et philosophes), le CéSor entend prendre sa part dans les débats qui agitent l'opinion public en matière de religieux. À partir de questions d'actualité, une actualité le plus souvent éditoriale mais pas exclusivement, il s'agit en chercheurs, de se donner le recul nécessaire à l'analyse et et de contribuer ce faisant à proposer une réflexion décrispée dans l'arène citoyenne.

Jeudi 12 octobre 2017 : débats consacrés à l'ouvrage La quête de l’Afrique dans le Candomblé. Pouvoir et tradition au Brésil, en présence de l'auteure, Stefania Capone (CéSor, CNRS)

Discutants :

  • Christophe Pons, IDEMEC, CNRS
  • Nathalie Luca, CéSor, CNRS

Jeudi 30 novembre 2017 : séance consacrée au film d'Adeline Herrou (LESC - CNRS) Maître Feng, moine taoïste en Chine aujourd’hui en présence de la réalisatrice, film en langue chinoise, sous-titré en français, 1h10’

Ce film ethnographique est le portrait d’un moine taoïste de la région de Ziyang au Shaanxi, en Chine centrale. Bâtisseur, géomancien, il est aussi maître dans l’art de la divination et ascète investi dans la recherche du Dao. Selon ses propres mots, il est plus simplement « un homme libre » qui cherche à mener « une vie sans pression ».
Entré en religion « dans la Chine d’autrefois », il est forcé de retourner à la vie laïque lors du lancement de la Révolution culturelle (1966-1976) et de travailler dans les champs pendant quinze ans. Au début des années 1980, il peut reprendre sa vie de moine. Reconnu comme un maître éminent jusqu’à Pékin, il fait le choix de refuser des propositions de postes prestigieux pour se consacrer à la reconstruction de temples détruits pendant la longue période de prohibition religieuse.
Le film commence lorsqu'il a terminé de restaurer son troisième temple et, sans profiter du confort qu’il a su y installer, il recommence ailleurs, en repartant à zéro, à rebâtir un autre temple. Il parle de la géomancie (fengshui) « qui change avec le temps » et fait poser un sol en marbre dans la salle de culte principale de ce monastère perdu dans les montagnes les plus reculées de la région car « on vit dans une belle époque aujourd’hui ». De façon inattendue, ce temple devient un « moteur dans l’économie locale » : sa présence permet le lancement d’un projet de développement touristique. Très vite, c’est un nouveau village qui se construit ex-nihilo face au temple. Les habitants ainsi que des visiteurs —venus parfois de très loin— viennent consulter maître Feng pour toutes sortes de requêtes, et notamment pour la lecture d’oracles et le jet de blocs divinatoires (gua) très populaires dans cette région. Par là-même, il les aide à appréhender les mutations rapides de la société chinoise. Il perpétue également d’anciennes traditions dont celle qui consiste à brûler de l’encens jours et nuits, « pour ne pas rompre le lien avec les dieux ».

  • Discutante : Catherine Choron-Baix, IIAC, CNRS

Jeudi 26 octobre 2017 : débats consacrés à l'ouvrage Reliques romaines. Invention et circulation des corps saints des catacombes à l'époque moderne, en présence des directeurs de l'ouvrage : Stéphane Baciocchi (CRH, EHESS) et Christophe Duhamelle (CRH, EHESS)

Discutant :

  • Alessandro Serra, Université de Pérouse

Jeudi 14 décembre 2017 : Changer le monde. Les entrepreneurs du NUMA. Film de Nathalie Luca (CéSor - CNRS) et Romain Buquet (doctorant - ESCP Europe)

Dans le cadre du Programme collaboratif « Les techniques du (faire) croire » du Laboratoire d’Excellence « Histoire et anthropologie des techniques, des savoirs et des croyances » (LabEx HASTEC), Jean-Philippe Bouilloud (ESCP Europe) et Nathalie Luca (CéSor) ont coordonné un séminaire de recherche portant sur les notions de choix et de vocation, à la croisée du religieux et du séculier. Des spécialistes de plusieurs disciplines, qui vont de la gestion des ressources humaines aux théories de la décision, en passant par les sciences sociales du religieux, ont été invités à discuter ces notions. Dans ce contexte a germé l’idée de réaliser un film sur les entrepreneurs. Quelles sont les notions mobilisées pour rendre compte de « l’esprit d’entreprise » ?  
Un entrepreneur peut-il se percevoir comme un croyant, un homme de foi ? Quel type de vocation l’agit, donne sens à son travail ? Comment se manifeste-t-elle ? Comment cohabite-t-elle avec l’injonction sociétale de choix et de responsabilité ? Un héritage religieux est-il perceptible en terme de contenus ou d’attitudes de croyance ? Finalement, quelles traces reste-t-il de l’ivresse de la foi dans un monde sécularisé ?
 
Romain Buquet, doctorant sous la direction de Jean-Philippe Bouilloud, a obtenu l’autorisation de filmer de jeunes entrepreneurs réunis à NUMA (Numérique + Humain), un accélérateur de start-up anciennement connu sous le nom de Silicon Sentier situé dans le second arrondissement de Paris et présidé par Marie Vorgan Le Barzic. Des entrepreneurs lancés dans le numérique, généralement assez jeunes, sélectionnés parmi des centaines, ont accès pendant quelques mois à tout un ensemble de services et de réseaux censés accélérer le développement de leurs entreprises. Entrer au NUMA est donc une chance dont ils se saisissent à 200 %, au prix de gros sacrifices. Certains travaillent avec des stagiaires, d’autres ont déjà plusieurs salariés ; tous espèrent changer le monde en révolutionnant l’entreprise. Ils se considèrent davantage comme des leaders, des créateurs, des artistes que comme des chefs d’entreprise. Nathalie Luca et Romain Buquet ont passé une semaine dans une salle de réunion du NUMA où les start-uppers sont venus à tour de rôle se prêter au jeu de l’interview filmée avec une très forte envie d’expliquer qui ils sont et ce qu’ils font. « Changer le monde » a été réalisé à partir de ces entretiens. Le film interroge leurs conceptions de l’engagement, leurs croyances dans leur aptitude à modeler une société meilleure à partir d’une entreprise pensée plus égalitaire, formée d’employés ou de stagiaires convaincus par le projet entrepreneurial. D’une durée de 50 minutes dans sa version actuelle, les différents types de liens et de tensions construits entre choix et vocation apparaissent, donnant à voir l’esprit d’entreprise comme résultant à la fois d’un héritage familial contre-culturel, d’une conversion et d’une résistance au salariat et les start-up comme l’expression des nouvelles modalités de faire communauté opposées à celles des grandes entreprises, dans une logique très proche de la relation dialectique weberienne entre la secte et l’Église, y compris en termes de passage d’un charisme personnel à un charisme de fonction. Comme l’exprime Marie Vorgan Le Barzic, il s’agit de « faire bouger les ordres ».
L’implication personnelle des jeunes start-uppers est intense. Ils créent leur entreprise parce qu’ils ne croient plus en la capacité du politique ou du religieux de créer un monde plus juste et ont besoin de se sentir acteurs de leur devenir et du devenir de leur société. Ils décrivent leur engagement à la fois en terme de contrainte sociétale et de vocation. Ils s’y donnent pleinement au nom d’un idéal qu’ils entendent réaliser, un idéal qui n’est pas une abstraction ou un but inatteignable, mais, tel que le définit Dewey, une succession de réalisations concrètes offrant la possibilité d’un dépassement de soi et d’une mise en mouvement sociétale. « Changer le monde », le réenchanter, est leur rêve et le mot d’ordre à partir duquel ils se mobilisent sans reste et jusqu’à se mettre en danger, financièrement et physiquement. Rêve d’une entreprise sans hiérarchie, rêve d’une entreprise qui par l’action s’engage politiquement pour le collectif, rêve d’un charisme personnel permettant d’être suivi dans son projet par des « boules d’amour » (dira Coline Debayle, co-fondatrice de Artips) aussi motivées et moteurs qu’eux, rêve d’une communauté d’entraide et de partage. Tous s’investissent dans leur travail au point qu’il absorbe toute leur vie, ne leur laissant le temps de côtoyer que leurs pairs. Leurs conditions de travail les isolent aussi sûrement que le moine dans son cloître, acceptant, un temps au moins, de mettre leur vie entre parenthèses.
  • Discutante : Eve Chiapello (CEMS - EHESS)

Jeudi 25 janvier 2018 : débats consacrés à l'ouvrage Homosexualité et traditions monothéistes. Vers la fin d'un antagonisme ?, en présence des directeurs de l'ouvrage : Rémy Bethmont et Martine Gross, Céline Béraud et Didier Lett

Discutantes :

  • Danièle Hervieu-Léger et Valérie Nicolet-Anderson

Jeudi 5 avril 2018 : débats consacrés à l'ouvrage Les territoires de la délivrance. Le réveil congolais en situation postcoloniale (RDC et diaspora) de Sarah Demarten présence de l'auteur

Si le succès pentecôtiste auquel on assiste depuis la fin des années 1960 en République démocratique du Congo (RDC) participe du déplacement du centre de gravité du christianisme du Nord vers le Sud, il s’inscrit également dans une historicité de réveils prophétiques qui, depuis la fin du XVIIIe siècle, se sont élevés contre la présence européenne et ses politiques coloniales.

Cet ouvrage rend compte à la fois de la profondeur historique de la formation religieuse et des recompositions qu’engage le déplacement dans l’espace à l’ère des migrations et de la globalisation. Il y va de la cohérence historique des combats messianiques d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi et surtout des territoires politico-religieux qui sous-tendent le champ pluriel et fragmenté des Églises de réveil.

L’enchevêtrement spatio-temporel de ces territoires emprunte aussi bien aux prophètes anticoloniaux qu’aux politiques de l’authenticité et aux évangélistes internationaux. Avec la migration et la reterritorialisation des cultes en Europe, de nouveaux lieux du blocage et de la délivrance émergent, dévoilant une politique de la délivrance dont l’issue est d’autant plus complexe qu’elle se heurte à l’héritage colonial, cette fois-ci des sociétés européennes.

Sarah Demart est sociologue, chercheure associée au Centre d’études de l’ethnicité et des migrations de l’Université de Liège. Après une thèse sur le Réveil congolais à l’ère des migrations postcoloniales, elle explore depuis plusieurs années les enjeux postcoloniaux/décoloniaux associés à la Belgique.

  • Discutants : Stéphane Ancel (historien, chargé de recherche au CNRS-CéSor), Pamela Millet-Mouity (doctorante - CéSor)   

Jeudi 17 mai 2018 : L'hérésie au Moyen Âge, nouvelles approches et comparaisons (christianisme, islam)

La discussion rassemblera des spécialistes de la question hérésiologique dans le christianisme et des islamologues spécialistes de courants minoritaires dits « hétérodoxes » ou « hérétiques », débats consacrés aux ouvrages suivants : 

  • Christine Caldwell Ames, Medieval Hérésies. Christianity, Judaism, and Islam, Cambridge, Cambridge University Press, 2015
  • Christian Brouwer, Guillaume Dye et Anja Van Rompaey (éd.), Hérésies: une construction d'identités religieuses, Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, 2015
  • Robert I. Moore, Hérétiques. Résistances et répression dans l'Occident médiéval, trad. fr. Julien Théry, Paris, Belin, 2017
  • Franck Mercier et Isabelle Rosé (dir.), Aux marges de l'hérésie. Inventions, formes et usages polémiques de l'accusation d'hérésie au Moyen Âge, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2017

Intervenants : 

  • Bénédicte Sère (maître de conférence à l'Université de Nanterre)
  • Mathieu Terrier (chargé de recherches CNRS, Laboratoire d'études sur les monothéismes)

Discutants (sous réserve) :

  • Mohammad Ali Amir-Moezzi (directeur d'étude EPHE)
  • Daniel de Smet (directeur de recherche CNRS)
  • Frédéric Gabriel (directeur de recherche, CNRS)
  • Fârès Gillon (chercheur associé au Laboratoire d'études sur les monothéismes)
  • Dominique Iogna-Prat (directeur d'études, CéSor - CNRS-EHESS)
  • Julien Théry (traducteur)

Intitulés généraux :

  • Pierre-Antoine Fabre- Pratiques spirituelles, régimes discursifs et rapports sociaux à l’époque moderne, XVIe-XVIIIe siècle
  • Dominique Iogna-Prat- Les « territoires » de l’Église. Médiévistique et sciences sociales des religions
  • Site web : http://cesor.ehess.fr/

    Adresse(s) électronique(s) de contact : anna.poujeau(at)ehess.fr, nathalie.luca(at)ehess.fr, pierre-antoine.fabre(at)ehess.fr, d.iogna-prat(at)wanadoo.fr

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 4 avril 2018.

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