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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Conception, écriture et circulation des textes à l’âge du livre manuscrit : approches comparatives

  • Aurélien Berra, maître de conférences à l'Université Paris-Ouest Nanterre-La-Défense ( AnHiMA )
  • Christian Jacob, directeur d'études de l'EHESS, directeur de recherche au CNRS (TH) ( AnHiMA )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

  • Filippo Ronconi, maître de conférences de l'EHESS ( CéSor )

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

3e vendredi du mois de 15 h à 17 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 17 novembre 2017 au 15 juin 2018. La séance du 17 novembre est annulée

Ce séminaire veut être un lieu de réflexion sur les implications intellectuelles et culturelles des processus liés à la conception, à la circulation et à la transmission des textes dans différentes civilisations. Dépouillé de son aura romantique, l’acte de la création lettrée sera analysé dans son cadre social de référence. Une telle démarche implique des outils d’étude adaptés, permettant d’éclairer la genèse d’ouvrages conçus dans des perspectives et des objectifs différents, diffusés dans des civilisations et des milieux distincts, selon des dynamiques de circulation diverses. Dans cette perspective, la catégorie d’« auteur » est elle-même à reconsidérer dans une optique comparative, car elle regroupe des acteurs qui n’ont eu que très rarement l’intention de produire des ouvrages relevant de ce que Roman Jakobson a défini comme la « littérarité ».

Dans toute civilisation maîtrisant l’écriture, le travail lettré implique la prise en compte des modalités matérielles de la perpétuation de l’œuvre, c’est-à-dire de l’ensemble des mécanismes visant à transférer, sur un support matériel, l’apparente immatérialité de la pensée. Quel a été, dans différents milieux culturels, le rapport des auteurs aux supports de l’écriture ? Quelles ont été les places respectives de l’autographie et de la dictée ? Ces deux modalités ont-elles été associées à des productions lettrées distinctes ? Dans le cas d’ouvrages à l’architecture complexe, avait-on recours à des brouillons, et de quel type ? La compréhension des conditions de la première circulation des ouvrages est cruciale, pour éviter les risques d’anachronisme ou de contresens. Les ouvrages de l’Antiquité et du Moyen Âge sont exemplaires : considérés comme représentatifs de la sensibilité culturelle d’une certaine époque, ils n’étaient parfois diffusés qu’en un ou deux exemplaires. D’ailleurs, que signifie « publier un texte » dans les sociétés où il n’y a pas d’imprimerie ? Pour la plupart, les ouvrages de l’Antiquité et du Moyen Âge circulèrent d’abord dans des cercles restreints. Est-il possible de reconstruire les dynamiques de relecture et de correction, ou même de réécriture, qui découlent de révisions collectives ?

Ce séminaire tentera d’éclairer les aspects historiques, sociologiques et anthropologiques de la composition et de la circulation des textes, grâce à une approche comparatiste menée dans deux directions : l’espace (pratiques d’aires culturelles distinctes, contemporaines ou non, comme les mondes lettrés de la Chine, de l’Inde ou de l’Islam) et le temps (confrontation entre les pratiques du passé et celles encore en usage aujourd’hui dans certaines régions). Cette approche sera couplée à un questionnement méthodologique sur notre propre science normale philologique : comment envisageons-nous les pratiques savantes du passé à l’heure où prennent forme les humanités numériques ?

Il se déroulera selon différentes modalités : études de cas, discussion de travaux historiographiques ou théoriques, intervenants invités, mais aussi séances de travail in situ, dans différentes institutions vouées à la conservation et à l’étude des textes manuscrits de différentes cultures, en collaboration avec les spécialistes en charge de ces collections. La connaissance des langues anciennes n’est pas un pré-requis.

Cette année, notre objectif sera d’établir en commun avec nos invités un questionnaire permettant de structurer la perspective du séminaire.

15 décembre 2017 : Claude Calame, « La commentaire écrit d’un poème de diction orale : la voix d’Orphée et le Papyrus de Derveni (IVe siècle av J.-C.)»

19 janvier 2018 : Christian Jacob introduira une réflexion sur un texte de Vitruve (De Architectura, VII, Praef. 4-7) sur le plagiat en poésie et les rapports entre performance orale et lecture, dans les parages de la bibliothèque d'Alexandrie.

16 février 2018 : Christian Jacob, « Du livre au texte : les tribulations de la bibliothèque d’Aristote selon Strabon »

16 mars 2018 : Antoine Pietrobelli (Université de Reims Champagne Ardenne), « Galien, un auteur dans un monde sans droit d'auteur»

15 juin : Antoine Pietrobelli (Université de Reims Champagne Ardenne) débattra avec Aurélien Berra sur le thème : Le corpus de Galien entre histoire du texte et approche numérique

Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (12 h = 3 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe - Monde méditerranéen

Intitulés généraux :

  • Christian Jacob- Histoire comparée des pratiques et des traditions de savoir
  • Filippo Ronconi- Écriture et société à Byzance
  • Renseignements :

    par courriel.

    Direction de travaux d'étudiants :

    sur rendez-vous.

    Réception :

    sur rendez-vous.

    Niveau requis :

    la connaissance des langues anciennes n'est pas un pré-requis.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : cmjacob(at)wanadoo.fr

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 14 juin 2018.

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