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Un mercredi par mois de 11 h à 13 h et de 14 h 30 à 17 h 30 (EHESS-Marseille, Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille), dates communiquées ultérieurement
Ce cycle de séminaires s’appuie sur une approche ethnographique des laboratoires de restauration qui, du point vue de la pragmatique, sont à comprendre comme des lieux « bien situés » pour décrire les propriétés attribuées aux objets. Nous envisagerons successivement la conservation-restauration : 1) comme style d’action ; 2) comme style d’enquête pour enfin ; 3) poser la question des relations que cette pratique noue avec les sciences sociales.
1) La conservation-restauration, un style d’action ?
En dépit de variations nationales sensibles, la conservation-restauration trouve son acception la plus répandue sous la plume de Cesare Brandi. Souscrivant à une conception essentialisée de l’œuvre héritée de la vision kantienne de l’art, cet historien de l’art avançait que la restauration vise « à rétablir l’unité potentielle de l’œuvre d’art, à condition que cela soit possible sans commettre un faux artistique ou un faux historique et sans effacer aucune trace du passage de cette œuvre d’art dans le temps ». Mais cette directive, bien qu’elle contraigne l’action de nombre de praticiens contemporains du patrimoine, n’est pas absolument prescriptive : l’absence de « recette », ou de strict plan d’instructions, assigne les conservateurs-restaurateurs à mener un constant travail d’ajustement et d’interprétation.
2) La conservation-restauration, un style d’enquête ?
Faire de l’activité des conservateurs-restaurateurs, dans leurs relations singulières aux objets, un support d’ethnographie, requiert de considérer deux contraintes complémentaires. La première contrainte consiste à prendre au sérieux et de mettre en perspective les catégories de pensée et les répertoires d’action auxquels recourent ces praticiens. La seconde contrainte consiste à se montrer attentif au fait que les restaurateurs produisent eux-mêmes des enquêtes et convoquent plus ou moins explicitement les apports et les méthodes des sciences sociales qu’ils mobilisent au titre de ressources externes.
3) Les sciences sociales à l’épreuve de la conservation-restauration.
Dans un troisième temps, nous interrogerons les conditions sous lesquelles les sciences sociales sont à même de rendre compte des catégories de pensée et les répertoires d’action que mobilisent les praticiens de l’art et du patrimoine. Comprendre l’écart dans les attitudes que nous adoptons face aux « choses » requiert alors de se pencher plus avant sur les procédures aux moyens desquelles les conservateurs-restaurateurs confirment ou infirment les propriétés attribuées aux biens qui leur sont confiés : comment les inscrivent-ils dans une temporalité et dans des réseaux d’humains et de non-humains ? Et, de là, comment identifient-ils la pluralité des mondes et des modes d’existence qui leur ont été, leur sont et leur seront possiblement associés ? Autant de questions qui conduisent à se demander si la conservation-restauration, à travers le(s) regard(s) qu’elle instaure, ne pourrait être de quelque secours pour cerner les dynamiques qui délimitent les contours des catégories esthétiques et en régulent l’emploi.
Mots-clés : Anthropologie culturelle, Anthropologie visuelle, Arts, Pragmatique,
Aires culturelles : Europe,
Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (12 h = 3 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
Laure Ginod, EHESS-Marseille.
Direction de travaux d'étudiants :
les mercredis, de 9 h à 11 h, sur rendez-vous.
Réception :
les mercredis, de 9 h à 11 h, sur rendez-vous.
Adresse(s) électronique(s) de contact : emmanuel.pedler(at)ehess.fr, gaspard.salatko(at)gmail.com
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 5 juillet 2017.