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Jeudi de 16 h à 18 h (INHA, salle Fabri de Pereisc, 2 rue Vivienne 75002 Paris), du 9 novembre 2017 au 14 juin 2018
Depuis plusieurs années, un champ d'études nouveau s'est développé au carrefour des humanités et des sciences sociales, repensant les divisions traditionnelles entre sciences, techniques et croyances, entre théories et pratiques, entre sociétés avec et sans écritures, pour construire et explorer un nouvel objet: les savoirs humains. Anthropologues, sociologues et historiens s'attachent à comprendre les modes d'élaboration, d'objectivation et de diffusion des savoirs dans les sociétés et les communautés qui y coexistent, à repérer et à analyser les pratiques, les artefacts, les modes de pensée qui produisent ces savoirs et les rendent efficaces, les procédures sociales qui leur confèrent des formes d'autorité et de vérité.
Ce courant de recherche, comparatiste et interdisciplinare, est indissociable d'une forte réflexivité, tant sur l'histoire et les méthodes des disciplines qu'il traverse, que sur nos propres pratiques de chercheurs aujourd'hui, en une période de mutations technologiques qui affectent notre rapport aux savoirs et à l'information, à la lecture et à l'écriture, aux données et à leur interprétation, et plus généralement aux dimensions temporelles, spatiales et sociales de l'activité savante.
Le séminaire croisera ces fils réflexifs, critiques et historiographiques dans une double perspective :
Le séminaire encouragera des expérimentations de travail collectif en ligne, pour accompagner et nourrir le développement des Lieux de savoir numériques.
Mots-clés : Analyse de discours, Anthropologie, Anthropologie culturelle, Anthropologie historique, Antiquité (sciences de l’), Cartographie, Circulations, Cognition, Communication, Comparatisme, Écriture, Épistémologie, Études des sciences contemporaines, Histoire, Histoire culturelle, Histoire des sciences et des techniques, Histoire du livre, Histoire intellectuelle, Historiographie, Humanités numériques, Intellectuels, Interactions, Littérature, Mémoire, Méthodes et techniques des sciences sociales, Numérique, Objets, Oralité, Pratiques, Savoir-faire, Savoirs, Sciences,
Aires culturelles : Europe, Méditerranéens (mondes), Transnational/transfrontières,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (48 h = 12 ECTS)
Domaine de l'affiche : Anthropologie historique
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel,
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
pas de pré-requis.
Site web : http://lieuxdesavoir.hypotheses.org
Adresse(s) électronique(s) de contact : cmjacob(at)wanadoo.fr
Les premières séances du séminaire ont pris la forme d’une réflexion théorique et interdisciplinaire sur la nature des savoirs, au carrefour de différentes disciplines, histoire, anthropologie, sociologie, linguistique et philosophie. Nous avons abordé ces questions à différentes échelles, depuis les positionnements d’un individu qui dit « je sais (que) » jusqu’aux dynamiques sociales par lesquelles des savoirs sont constitués, partagés, transmis, archivés. Cette réflexion accompagne la rédaction d’un livre, et les hypothèses ont été partagées et soumises à discussion parmi les auditeurs. Deux perspectives ont été plus particulièrement approfondies : les métaphores techniques qui sous-tendent le vocabulaire du travail savant et intellectuel nous ont conduits à reprendre le dossier des « mains de l’intellect », en mobilisant différents courants de recherche, de la paléontologie des premiers fossiles de mains d’hominiens aux études de psychologie et de pragmatique du discours qui éclairent le rôle des mouvements des mains dans la communication humaine, en particulier comme ponctuation de la parole (analyse de situations didactiques, complémentarité et parfois contradictions entre paroles et gestes) ; nous avons ensuite posé les jalons d’une économie des savoirs, dans leurs valeurs d’échange comme dans les procédés qui rendent possible leur capitalisation, leur accumulation. Nous nous sommes interrogés en particulier sur les présupposés de tout objet de savoir, sur les ramifications et les connexions qui l’insèrent dans des traditions, des généalogies, une cartographie, et sur les procédures et dispositifs qui permettent de manier ces objets sans devoir réactiver tout ce qui les a rendus possibles.
Un second ensemble de séances a pris la forme d’un atelier de travail pour les étudiant·e·s (master, doctorat, postdoc) : à partir de la présentation de leurs recherches en cours, le séminaire a donné lieu à des échanges collectifs pour prolonger et élargir les perspectives de ces exposés, et dégager les enjeux théoriques, méthodologiques et historiographiques plus généraux. Ce format d’atelier a été particulièrement productif et intéressant, en raison notamment du caractère pluridisciplinaire de l’auditoire (de l’égyptologie à l’histoire des sciences, en passant par l’anthropologie et la sociologie).
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 6 octobre 2017.