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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Nous poursuivrons cette année notre enquête d’anthropologie de l’imagination politique à travers les gestes de soulèvement. Nous continuerons de tenter une double approche, historique (à partir d’études de cas étudiés en détail) et théorique. Nous nous interrogerons sur la question de la « multitude », mais aussi sur celle de la nécessaire « resubjectivation » inhérente à tout processus de soulèvement. Nous tenterons de découvrir, chemin faisant, comment la dimension esthétique s’instaure d’une nécessaire mise en forme de la force ou puissance inhérente aux gestes de soulèvement.

Mots-clés : Soulèvements, esthétique et politique.

Nous avons cette année prolongé notre questionnement autour des gestes de soulèvement et de l’anthropologie d’imagination politique qu’ils supposent. Ce qui avait été posé l’an dernier à partir de la dialectique du désir – avec ses conséquences sur les rapports entre puissance et pouvoir – nous a amenés à interroger principalement la notion de subjectivation, à partir des œuvres de Georges Bataille et de Michel Foucault. Au centre de cette interrogation, et commune aux deux auteurs – dont on a tenté de montrer qu’ils étaient beaucoup plus proches qu’on ne le dit généralement –, la notion de transgression et celle de « vie autre ». La transgression a d’abord été analysée en relation avec la question de l’informe chez Bataille (occasion de revenir sur une querelle insistante dans l’histoire des discours sur l’art et l’image), puis la « vie autre » a été commentée dans de nombreux textes de Foucault, depuis ses textes sur le rêve et l’existence des années 1950 jusqu’aux séminaires des années 1980. On a retrouvé, chemin faisant, les analyses consacrées par Michel de Certeau aux « arts de faire » et à leur fonction inventive-transgressive. On s’est finalement demandé, à partir de cette idée de subjectivation (ou de re-subjectivation), ce que pouvait signifier le fait, pour un sujet, de « recommencer », au sens psychique comme au sens politique du terme.

Publications

• Avec N. Giannari, Passer, quoi qu’il en coûte, Paris, Les Éditions de Minuit, 2017. 101 p., 11 ills. [Trad. espagnole M. Manrique, Pasar, cueste lo que cueste, Santander, Shangrila, 2018.]
• Antres-temps (ritournelle de Bâmiyân), avec des images de P. Convert, Paris, Galerie Éric Dupont, 2017.
• Aperçues, Paris, Les Éditions de Minuit, 2018. 341 p. [Trad. partielle portugaise (Brésil) G. Ivo, Imagens-ocasiões, São Paulo, Foto Editorial, 2018].
• Wo Es war. Vier Briefe an Gerhard Richter, trad. H. Brühman, Dresde-Cologne, Gerhard Richter Archiv-Verlag der Buchhandlung Walther König, 2018. 192 p. 43 ills.
• Avec A. Kluge, « Nur die Sonne war Zeuge », Frankfurter Allgemeine Zeitung, n° 233, 7 octobre 2017.
• « Cinq danses aperçues », Théâtre/Public, n° 226, 2017 (« Maguy Marin »), p. 23-27.
• « Le message des papillons », Engramma, n° 150, octobre 2017 (« Zum Bild das Wort »), non paginé.
• « La Dama duende », préface à G. Bataille, Courts Écrits sur l’art, Paris, Lignes, 2017, p. 7-42.
• « Quand les corps disent non ». Suivi de « L’observation de Célina (1876-1880) : esthétique et expérimentation chez Charcot », Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, n° 3, 2017, p. 48-63.
• « “Esprit de révolte” : les vagues se forment et se propagent », dans The Flying Carpet. Studies on Eisenstein and Russian Cinema in Honor of Naum Kleiman, sous la dir. de J. Neuberger et A. Somaini, Paris, Éditions Mimésis, 2017, p. 125-138.
• « Postrehnout : mezi vyjevovánim a mizením », dans Mizení. Fenomény, mediální praktiky a techniky na prahu zjevného, sous la dir. de K. Svatonová et K. Krtilová, Prague, Univerzita Karlova, Nakladatelsví Karolinum, 2017, p. 21-39.
• « Compreender por meio da fotografia » [entretien avec Arno Gisinger], Zum, n° 13, 2017, p. 80-103.
• « Apresurémonos lentamente », tra. J. Barja, Matador, vol. T, 2017, p. 68-70.
• « Puterile figurii. Exegeza si vizualitate în arta crestina » [en roumain], trad. L. Marin, dans Figura. Corp, arta, spatiu, limbaj. Antologie de texte teoretice, sous la dir. de L. Marin, Bucarest, Editura Universitatii din Bucuresti, 2017, p. 17-34.
• « Sobre lo que nos levanta », trad. P. van Saenger, Revista de la Universidad de México, n° 829, 2017, p. 112-122.
• « Ser radical », trad. A. Useros, Matador : Diccionario de vidas ilustres, II. D-G, Madrid, La Fabrica, 2017, p. 40-43.
• « “El espíritu de la revuelta” : las olas se forman y se propagan », trad. A. Useros, El Gran Río. Resistencia, rebeldía, rebelión, revolución, Madrid, Círculo de Bellas Artes, 2018, p. 35-42.
• « Multitudes, essaims, communautés », Esse, n° 92, 2018 (« Démocratie »), p. 60-64.
• « Multitudes, swarms, communities », trad. O. Avasilichioaei, Esse, n° 92, 2018 (« Démocracy »), p. 64-67.
• « Hauteurs de vue », Esprit, n° 446, juillet-août 2018, p. 65-78.
• « Un pensamiento por alegrías. Entrevista con Georges Didi-Huberman » par Daniel Lesmes, Minerva, IV, 2018, n° 30, p. 20-25.
• « Planto, conflicto, pregunta, poema », trad. A. Useros, Minerva, IV, 2018, n° 30, p. 26-31.