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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Textes en chantier

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

3e lundi du mois de 15 h à 17 h (salle AS1_24, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 16 octobre 2017 au 18 juin 2018. Pas de séance le 20 novembre et le 18 décembre. La séance du 19 février aura lieu de 13 h à 15 h, même date, même salle. Journée d'étude le 21 septembre de 10 h à 17 h (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris)

Le séminaire « Textes en chantier » qui réunit les membres du Centre Edgar Morin/IIAC, tout en étant ouvert à tous ceux qui souhaitent y assister, est un séminaire dans lequel les doctorants et chercheurs du Centre Edgar Morin/IIAC présentent leurs recherches en cours ainsi que leurs projets collectifs. Il est un lieu d'échanges et de discussion des travaux menés. Une place importante est réservée aux doctorants pour qu'ils présentent leur travail de thèse ainsi qu'aux post-doctorants et aux chercheurs invités. Les thématiques abordées sont celles du Centre Edgar Morin/IIAC : l'alimentation et le corps, l'environnement, les questions de mémoire et d'identité, la psychologie sociale, le numérique et l'audiovisuel. Ces six thématiques s'inscrivent dans les axes du projet de l'IIAC.

16 octobre 2017 : Valérie Charolles (chercheure associée au CEM), « L'économie, la quantification et la technique comme formes de constitution du sujet et du monde contemporains »

Cette présentation portera sur la manière dont ce que l'on peut appeler le régime de la quantification (économie, réseaux numériques,...) construit le monde et transforme les sujets. Elle analysera, sous un angle à la fois épistémologique et critique, la forme de vérité qui en découle, les biais qui en résultent et les cadres philosophiques à même de laisser place à la liberté et à la singularité dans ce nouveau contexte.

15 janvier 2018 : Daniel S. Milo, « Le complot de l'excellence »

Freud a dit que l'Homme, avec un majestueux H, a subi trois affronts de la part de la science. L'astronomie, associée au nom de Copernic, lui a prouvé que la terre, loin d'être le centre de l'univers, ne forme qu'une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. La biologie, associée aux noms de Darwin et Wallace, a réduit à rien les prétentions de l'homme à une place privilégiée dans l'ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l'indestructibilité de sa nature animale. La psychanalyse, enfin, a démontré au moi qu'il n'est pas maître dans sa propre maison, et qu'il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique. On arguera qu'une alliance objective - et guère sacrée - entre deux paradigmes puissants, le néodarwinisme et le néolibéralisme, nous a infligé une catastrophe plus terre-à-terre : l'éthique évolutionniste. Celle-ci est fondée sur ce que nous considérons comme une évidence : afin de survivre dans la jungle qu'est la vie, il faut suivre des impératives catégoriques telles que : « Innove ou meurs (Innovate or Die !) » « Change ! » « Optimise ! » « Maximise ! » « Tu ne feras point le surplace ! », et sur des valeurs comme la compétitivité et l'excellence.

On montrera que cette éthique, basée sur les soi-disant axiomes de la théorie de l'évolution, en premier lieu de la sélection naturelle, est aux antipodes de ce qui se passe réellement dans la nature. On défendra l'idée que la meilleure tactique dans le wild est la stagnation, et qu'un organisme ferait mieux de s'inspirer de ses parents, vu qu'ils ont déjà fait leurs preuves en matière de reproduction (fitness). La poursuite de l'excellence est une noble vocation, à condition qu'on la dissocie de la sélection, qu'elle soit naturelle ou sociale.

19 février 2018 : Thierry Pillon (professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), « Une Histoire des environnements artificiels : l’exemple des bureaux »

Au début du XXe siècle, en France, se mettent en place pour le travail administratif, et spécialement pour lui, des locaux à travers lesquels ses concepteurs souhaitent influer sur la physiologie, la psychologie, l’équilibre affectif, et même sur les capacités cognitives des salariés. Par la maîtrise des composantes de cet environnement artificiel, comme l’air, la température, le bruit, les couleurs, la lumière ou le design des meubles, les employés sont mis dans des conditions dont on pense qu’elles favorisent la concentration, la créativité ou l’échange. Cette ambition s’est poursuivie au cours du siècle, et jusqu’à nos jours. Selon les périodes, on a utilisé les termes de « climat », « d’ambiance », de « confort », ou de « bien-être » pour désigner ces « facteurs de production » liés à l’environnement.

19 mars 2018 : Jocelyn Raude (Ph.D, maître de conférences HDR/Associate Professor, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement, UMR 190 Émergence des pathologies virales, AMU-IRD-EHESP-INSERM), « Les programmes de santé publique à l'épreuve de la complexité biologique et sociale : le cas des maladies infectieuses émergentes »

Dans le domaine de la recherche biomédicale, il est communément admis que les interventions pharmaceutiques peuvent potentiellement générer plus de problèmes qu’elles n’en résolvent, notamment en raison de l’existence d’effets secondaires associés à la plupart des produits de santé. C’est pourquoi ces interventions sont généralement soumises à des procédures rigoureuses et systématiques d’évaluation des risques et des bénéfices qui conditionnent leur mise sur le marché, ainsi qu’à des dispositifs de pharmacovigilance qui permettent de s’assurer a posteriori de leur intérêt. Dans le champ de la santé publique, il est toutefois frappant de constater que les réflexions autour des risques iatrogènes sont le plus souvent absentes dès lors que les acteurs raisonnent sur le cas des interventions non-médicamenteuses (communication, éducation, mobilisation sociale). À travers l’étude d’un certains nombres d’exemples issus de la recherche sur la prévention des maladies infectieuses émergentes, nous montrerons toutefois que les interventions non-pharmaceutiques ne sont pas nécessairement dénués d’effets pervers, et qu’elles sont même susceptibles – dans certains cas – d’aggraver les situations de risque qu’elles sont censées améliorer. La mise en évidence de ces effets contre-intuitifs devrait inciter les acteurs de la santé à accorder la plus grande attention aux questions relatives à la complexité du monde social et biologique.

18 juin : Sophie Bobbé "Enjamber la mort : les fonctions anthropologiques du récit biographique"

La biographie est une activité proposée dans quelques établissements hospitaliers suisse et français auprès de patients gravement malades. Nous tenterons de cerner les fonctions anthropologiques du récit biographique et sa dimension rituelle à partir de matériaux accumulés au cours de trois années de terrains dans deux établissements français.

Intitulés généraux :

Centre : IIAC-CEM - Centre Edgar Morin

Renseignements :

Évelyne Ribert par courriel.

Niveau requis :

master.

Site web : http://www.iiac.cnrs.fr/rubrique2.html

Adresse(s) électronique(s) de contact : ribert(at)ehess.fr

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 7 juin 2018.

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