baobab
Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Comme les années précédentes, le séminaire se propose de prolonger et d’élargir l’ouverture d’un espace de réflexion sur l’histoire du génocide des Tutsi rwandais en présentant un état des savoirs accumulés depuis un peu plus de vingt ans et en continuant de proposer de nouvelles perspectives de recherche centrées sur deux  questions primordiales : celle des tueries et des imaginaires qui leur ont présidé ; celle des rescapés.

15 novembre 2017 : Séance introductive – L’échiquier français : état de la situation en 2017. [S. Audoin-Rouzeau]

6 décembre 2017 : Lecture de Filip Reyntjens, Le génocide des Tutsi rwandais, PUF, 2017 [S. Audoin-Rouzeau]

20 décembre 2017 : Ambassadeur de France au Rwanda ; retour d’expérience [Laurent Contini]

17 janvier 2018 : Les églises au Rwanda après 1994 [Philippe Denis]

7 février 2018 : Lecture de Rafaëlle Maison, Pouvoir et Génocide dans l’œuvre du TPIR, Dalloz, 2017 [Ornella Rovetta]

21 février 2018 : Récits d’enfants rescapés [Hélène Dumas, Manon Pignot, S. Audoin-Rouzeau]

7 mars 2018 : Une recherche en cours sur les récits d’enfants rescapés [Hélène Dumas]

21 mars 2018 : La I^ère République au Rwanda (1962-1973) [Florent Piton]

4 avril 2018 : Psychiatre au Rwanda après 1994 ; retour d’expérience [Marie-Françoise Gausset]

2 mai 2018 : Le dossier Munyeshyka [Jean-François Dupâquier]

16 mai 2018 : Retour sur le procès en appel Ngenzi-Barahira [Hélène Dumas et Stéphane Audoin-Rouzeau]

6 juin 2018 : Le procès Serumba au TPIR [Timothée Brunet]

Depuis plusieurs années, le séminaire se propose d’ouvrir un espace de réflexion sur l’histoire du génocide des Tutsi en 1994, de faire le point sur les perspectives scientifiques, enfin de stimuler la jeune recherche sur le sujet.
Lors de la première séance, Stéphane Audoin-Rouzeau a présenté « L’échiquier français » en 2017, en partant du principe que la recherche sur le génocide des Tutsi rwandais est aussi un combat politique et civique dans lequel s’insère une activité de recherche impactée par le débat sur les responsabilités françaises, mais qui l’impacte également en retour. Lors de la seconde séance, Stéphane Audoin-Rouzeau a présenté une lecture particulièrement critique de l’ouvrage de Filip Reyntjens, Le génocide des Tutsi rwandais, paru au PUF (collection « Que sais-je ») en 2017. Lors de la séance suivante, Laurent Contini, ancien ambassadeur de France au Rwanda, a fait état de son « retour d’expérience », lors du génocide tout d’abord, puis comme ambassadeur de France à Kigali. La quatrième séance a été consacrée aux « Églises au Rwanda » grâce à l’intervention de Philippe Denis, professeur d’histoire du christianisme à l’université de Kwazulu-Natal et qui en 1997 avait été chargé d’une médiation dans l’ordre dominicain rwandais, traversé de grandes tensions suite au génocide, et la cinquième à une lecture par Stéphane Audoin-Rouzeau, Hélène Dumas et Florent Piron (doctorant à l’Université Paris VII) de l’ouvrage de Jean-Paul Kimonyo, Rwanda demain ! Une longue marche vers la transformation, Paris Karthala, 2017. Quinze jours plus tard, Jean-Paul Kimonyo est venu en personne présenter son ouvrage, qui avait été préalablement discuté de manière approfondie. La septième séance a permis à Hélène Dumas d’exposer sa recherche en cours sur un corpus d’une centaine de témoignages d’enfants rescapés, conservés à la CNLG à Kigali. Lors de la séance suivante, Florent Piton a présenté ses recherches doctorales sur la Ière République au Rwanda (1962-1973). Lors de la neuvième séance, Maris-Françoise Gausset, psychiatre au Rwanda après 1994, puis en France comme formatrice des personnels soignants rwandais, a donné à son tour un récit et une analyse de son expérience personnelle étendue sur dix années. Les trois dernières séances ont été consacrées à des dossiers judiciaires concernant de près ou de plus loin l’Église catholique rwandaise : le journaliste Jean-François Dupâquier a exposé celui du père Wenceslas Munyeshyaka ; Timothée Brunet a présenté ses recherches de master sur le procès de père Athanase Serumba au TPIR en 2004-2008 ; enfin, Hélène Dumas et Stéphane Audoin-Rouzeau ont fait part de leur expérience de « témoins de contexte » lors du procès en appel Ngenzi-Barahira devant la cour d’assises de Paris, qui a vu la condamnation des deux accusés pour leur rôle dans les massacres des Tutsi réfugiés dans l’église de Kibungo le 13 avril 1994.

Publications

• Préface à Guillaume Ancel, Rwanda, la fin du silence. Témoignage d’un officier français, Paris, Les Belles-lettres, 2018, p. 7-10.
• « Balayer les cendres. Entretien avec Stéphane Audoin-Rouzeau », Esprit, n° 438, 2017, p. 81-96