S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.
Deux jeudis par mois de 16 h à 18 h (Université Toulouse Jean-Jaurès, 5 Allée Antonio Machado, 31000 Toulouse), à partir du 5 octobre 2017
Il s’agira de croiser une approche d’anthropologie historique aux études de terrain les plus contemporains. L’enjeu est à la fois d’observer des phénomènes de longue durée et de considérer les ruptures plus ou moins radicales ayant affecté ou affectant aujourd’hui les sociétés que l’on nommera, faute de mieux, tsiganes, rroms ou romane. Cette gêne spontanément ressentie dans l’emploi de toute dénomination identitaire générale sera du reste l’objet de notre première approche critique : comment s’articulent et se contredisent souvent les dénominations exogènes et endogènes ? Comment elles contribuent à la constitution d’identité valorisantes ou dévalorisantes, voire dégradantes, justifiant la discrimination, la ségrégation, la contrainte à la sédentarité, voire les déportations et les crimes de masse dont les « tsiganes » (sans doute, les guillemets s’imposent-ils) ont été victimes au XXe siècle ? Mais tout en même temps, nous nous intéresserons à des éléments fort d’identité internes à ces sociétés, telle que la famille comme institution structurante, les formes d’économies spécifiques, les relations aux gadjé, les relations de genre, les affiliations religieuses, les productions linguistiques, les représentations de l’inscription de la communauté sur le territoire...
Aires culturelles : Europe,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Renseignements :
enseignement délivré à Toulouse, premier semestre.
Direction de travaux d'étudiants :
Université Toulouse Jean-Jaurès, Maison de la Recherche, bureau 432, contact par courriel.
Réception :
contact par courriel.
Niveau requis :
M1 d'anthropologie ou d'histoire
Site web : http://www.ethno-info.com/index.php?id=441
Adresse(s) électronique(s) de contact : cavaille(at)ehess.fr
Nous avons consacré cette année à nous interroger sur les procédés par lesquels les groupes Tsiganes maintiennent une identité collective forte en créant et recréant en permanence des procédures de distinction qui les différencient, de manière discrète et/ou ostentatoire, des « gadjé » (non Tsiganes) ou « payos », dans la situation, qui est la leur, d’immersion, de dispersion et d’exclusion. Comme l’indiquent ces trois dernières notions, notre réflexion fut largement inspirée par les travaux de Patrick Williams et de Leonardo Piasere ainsi que des plus jeunes anthropologues et historiens qu’ils ont contribué à former. Une attention particulière a été portée aux cultures religieuses des familles manouches en France, auxquelles nous avons consacré deux films documentaires (Au nom du Devel et de la Petite Sainte, Dans les mains du Seigneur). Il s’agit d’un bon laboratoire pour observer et analyser ce travail de différenciation aussi bien chez les catholiques (relation partielle et spécifique aux sacrements, mode particulier d’appropriation de la forme pèlerinage…) que chez les pentecôtistes, désormais majoritaires (par le biais d’une version originale de l’évangélisme incarnée par l’Église Vie et Lumière).
Deux interventions de l’historien Ilsen About (Ancrages, circulations, morphologies. Présences et diversités des sociétés tsiganes européennes, XXe-XXIe siècle ainsi que sur la photographie en marge de l’exposition parisienne au Musée de l’Immigration) et une de l’anthropologue Jean-Luc Poueyto (Pau) sont venues enrichir cette année de séminaire largement écourtée par les longs mois de grèves qu’a connus l’Université Jean-Jaurès.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 5 juillet 2017.