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Mercredi (105 bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances et salles ci-dessous
Il s’agira d’analyser les mutations du travail à partir de la pluralité de ses finalités (le travail comme faire, comme agir créatif, comme institution sociale, moyen de production ou accès à un revenu…), aussi bien à l’échelle individuelle que collective. Le propos s’appuiera sur une enquête franco-allemande auprès de plusieurs multinationales. À travers l’analyse des politiques de sites français et allemands de ces multinationales et d’entretiens biographiques avec des salariés de différentes catégories socio-professionnelles qui y travaillent, l’enquête interroge la capacité d’agir dont disposent ces salariés en vue de réaliser les finalités qu’ils associent au travail et celles que leur assigne l’entreprise, en des matières aussi différentes que le développement professionnel, la qualité du travail et la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.
Mots-clés : Capitalisme, Classes sociales, Collectifs, Comparatisme, Domination, Droit, normes et société, Dynamiques sociales, Économie politique, Enquêtes, Entreprises, Genre, Globalisation, Industrie, Inégalités, Institutions, Interactions, Marché, Numérique, Pragmatisme, Pratiques, Professions, Socio-économie, Sociologie, Spatialisation, territoires, Temps/temporalité, Transnational, Travail, Valeur,
Aires culturelles : Allemandes (études), Europe, France, Transnational/transfrontières,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Site web : http://centregeorgsimmel.ehess.fr/benedicte-zimmermann/
Adresse(s) électronique(s) de contact : bzim(at)ehess.fr
À partir d’une enquête menée auprès d’une multinationale du secteur de l’aéronautique, le séminaire était dédié à l’étude de la capacité d’agir des salariés en vue de réaliser les finalités qu’ils associent au travail ou que leur assigne l’entreprise, en centrant le propos sur la qualité du travail et le développement professionnel. Les données utilisées proviennent de l’enquête franco-allemande ANR-DFG DEVENT réalisée entre 2014 et 2016 auprès de six multinationales, avec des collègues du SOFI et de l’Université de Göttingen. Nous en avions présenté au cours du séminaire 2016-2017 le cadre empirique et analytique et mis en discussion les principaux concepts. Cette année, nous avons zoomé sur l’un des cas étudiés, la multinationale Flybest (il s’agit d’un pseudonyme). Au cours d’une enquête d’un mois auprès du groupe et dans deux sites de production de circuits d’alimentation électrique pour avions, l’un en France et l’autre en Allemagne, nous avons mené plus de 60 entretiens avec les personnes y travaillant à différents niveaux, de la direction RH du groupe aux ouvrier·e·s intervenant sur les chaînes de production, en passant par les directions de sites.
Un premier bloc de séances a replacé le propos dans le contexte plus large des débats sur les mutations et les futurs du travail, en introduisant les différentes perspectives analytiques en présence. Nous avons positionné l’approche en termes de parcours et de capacité d’agir qui est la nôtre par rapport à ces travaux, tout en en précisant les implications théoriques.
Un deuxième ensemble de séances a présenté l’enquête DEVENT, sa problématique, ses questions de recherche, ses terrains et méthodes d’enquête. Nous avons explicité les principaux concepts utilisés, tels que celui de développement professionnel, de même que les conditions particulières d’investigation auprès de l’entreprise Flybest, de la grille d’enquête jusqu’aux modalités concrètes de sa réalisation. Ces séances ont également été l’occasion d’introduire aux résultats de l’étude conduite au niveau du groupe et des monographies réalisées pour les deux sites. L’analyse visait à confronter la stratégie, les prescriptions et les dispositifs élaborés au niveau du groupe en matière de développement professionnel et de qualité du travail aux pratiques effectives en situation de travail.
Enfin, un troisième bloc de séances, le plus important en nombre d’heures, a opéré un nouveau changement d’échelle. Il a donné lieu à une analyse collective de 7 des 60 entretiens biographiques réalisés auprès de Flybest. Un premier temps a été consacré à l’élaboration d’une méthodologie d’analyse compréhensive, attentive aux catégories mobilisées et aux opérations de production de sens mises en œuvre par les personnes interrogées, mais aussi à l’environnement (entre autres de travail, en lien avec les monographies de site présentées précédemment) dans lequel s’inscrivent ces personnes. Un deuxième temps a été dédié à l’étude des entretiens à proprement parler, alternant moments d’analyse individuelle et d’analyse collective en sous-groupes de 3 à 4 personnes ou en séance plénière. Il ne s’agissait pas simplement d’appliquer une méthode, mais de mener une analyse des parcours biographiques en se focalisant sur la capacité d’agir des travailleurs en matière de développement professionnel et de qualité du travail. Les possibilités de prise qu’ont les personnes en ces domaines, plus largement sur leur devenir biographique, les contraintes qui pèsent sur elles, les ressources qui leur sont accessibles et les facteurs qui permettent de convertir ces ressources en réalisation de valeur se trouvaient au cœur du questionnement.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 11 avril 2018.