Logo EHESS

baobab
Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

  • Accueil
  • 2017-2018
  • Enseignements
  • Histoire sociale et politique des populations. Mesurer la valeur humaine (Histoire, sciences de la vie, sciences sociales)

Histoire sociale et politique des populations. Mesurer la valeur humaine (Histoire, sciences de la vie, sciences sociales)

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Mercredi de 15 h à 19 h cf. calendrier des séances et salles ci-dessous

Pour les séances qui se déroulent à Sciences Po : inscription obligatoire 24h avant la séance au plus tard à : daniele.legalloudec@sciencespo.fr

  • Mercedi 8 novembre 2017 : salle A33 (Sciences Po, 27 rue St-Guillaume 75007 Paris)
  • Mercredi 6 décembre 2017 : salle A33 (Sciences Po, 27 rue St-Guillaume 75007 Paris)
  • Mercredi 10 janvier 2018 : salle D511 (Sciences Po, 199 bd Saint-Germain 75007 Paris)
  • Mercredi 7 février 2018 : salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris)
  • Pas de séance le 7 mars
  • Mercredi 4 avril 2018 : salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris), de 9 h à 13 h et de 15 h à 19 h.
  • Mercredi 2 mai 2018 : salle AS1_33 (54 bd Raspail 75006 Paris)
  • Mercredi 6 juin 2018 : salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris)

Le séminaire poursuivra son programme sur l’histoire de la mesure de la « valeur humaine », notion transversale entre sciences sociales et sciences de la nature, entre théorie et science appliquée ; notion qui organise, tantôt de manière explicite (par exemple dans les théories assurantielles ou les débats bioéthiques), tantôt implicite (par exemple dans la hiérarchisation des groupes sociaux ou ethniques), des objets que l’on rassemble couramment sous le terme de « biopolitique ». 
Les séances accueilleront des interventions des membres du groupe ESOPP et d’invités sur des thèmes variés mais qui renvoient aux grandes questions directrices de ce projet collectif : de quelle histoire intellectuelle est née la volonté de ramener les individus ou les groupes à une « valeur » ? Avec quels outils techniques et quels présupposés idéologiques a-t-on mesuré la valeur humaine ? Quels effets produisent sur les individus et les populations ces opérations de mesure ?  

7 février 2018 : Généalogie de la mondialisation. Les statistiques et l’émergence de la « santé globale », séance organisée par Luc Berlivet

L’objet de cette séance est d’analyser la généalogie de la « santé globale » (Global Health) en revenant sur les conditions d’émergence de certains de ses   constituants essentiels. On analysera comment statistiques épidémiologiques et calcul économique ont été mobilisés conjointement pour produire des indicateurs  chiffrés et des outils d’aide à la décision, en revenant successivement sur les usages du calcul « coût-avantage » au sein des programmes de l’OMS et sur les tentatives pour élaborer une « métrique globale » (global metrics) indispensable à l’instauration du type de gouvernance prônée par les différents protagonistes de la « santé globale ».

  •  Gaëtan Thomas (Cermes3-EHESS), « Le meilleur rapport à tous les coups, ou comment le calcul économique a sauvé le programme mondial de vaccination de l’OMS (1974-1990) »
  •  Jean-Paul Gaudillière (Cermes3-INSERM/EHESS), «  Une métrique globale pour gouverner la santé ? Global Burden of Diseases, populations et capital humain »

2 mai 2018 : « Dénombrer, catégoriser, hiérarchiser les populations (1750-1850) », Morgane Labbé, Élodie Richard (Responsables de la séance)

Longtemps mesure et attribut de la puissance du souverain, la population est une grandeur indissociable de cette institution d’État qu’est le recensement. L’histoire des recensements est à présent bien établie au croisement de l’administration, des savoirs d’État et des technologies de pouvoir. Cette séance réunit des doctorants qui, à partir de contextes et de terrains de recherche variés, abordent une question particulière soulevée par les recensements : celle des rapports entre catégories statistiques et hiérarchies sociales.

  • Mathieu Aguilera (doctorant CHSP-UAM), « La “vérification” de la “vérité” : Recensements et statisticiens dans l’Espagne du XIXe siècle »
  • Elena Belavicqua (doctorante EHESS-Centre Norbert-Elias), « Les recensements entre spatialité et socialité. De la quantification à la qualification de l'habitat de la section 17 (Marseille, 1793-1807) »
  • Fanny Malègue (doctorante EHESS-CENA, INED), « Une île tricolore ? La citoyenneté à  l’épreuve du recensement : dénombrer la population après la première abolition de l’esclavage à la Guadeloupe »

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Intitulés généraux :

  • Yohann Aucante- L’État social universel en Europe du Nord, XIXe-XXe siècles
  • Antoinette Fauve-Chamoux- Histoire de la famille
  • Morgane Labbé- État et sciences sociales
  • Alessandro Stanziani- Histoire globale des régimes économiques, XVIIe-XXe siècles
  • Centre : CRH-ÉSOPP - Études sociales et politiques des populations, de la protection sociale et de la santé

    Direction de travaux d'étudiants :

    par courriel.

    Site web : http://esopp.ehess.fr/

    Adresse(s) électronique(s) de contact : esopp(at)ehess.fr

    Compte rendu

    Le séminaire a bouclé cette année son cycle triennal sur l’histoire de la mesure de la « valeur humaine », par un ensemble de huit séances de quatre heures. La séance introductive a présenté le thème général du séminaire qui, à partir de la question de la valeur et de la mesure, interroge les notions de hiérarchisation, classement et sélection dans les sociétés démocratiques égalitaires.
    Lola Zappi (doctorante CHSP-Sciences Po), ainsi qu’Odile Macchi (CRH-EHESS) et Paul-André Rosental, se sont penchés sur des corpus d’enquêtes sociales de diverses natures menées, au sujet des milieux « populaires », dans l’entre-deux-guerres et durant les Trente Glorieuses. Les intervenants ont à la fois étudié la production et mise en œuvre de ces enquêtes, et la manière d’en utiliser les matériaux et les résultats dans des recherches d’histoire sociale.
    Une séance consacrée à la construction de l’État-providence, entre métropole et Empire colonial, a rassemblé, autour d’Alessandro Stanziani, Ravi Ahuja (Université de Göttingen), Éléonore Chanlat (doctorante CRH-EHESS) et Antoine Perrier (doctorant CHSP-Sciences Po). Surmontant une fracture historiographique classique, ils ont montré l’interrelation entre les institutions et les pratiques du travail et du Welfare en France et en Grande-Bretagne d’une part, et celles que les pouvoirs coloniaux ont cherché à mettre en place en Inde, au Congo et en Afrique du Nord. Plutôt qu’une imposition univoque, les interventions ont souligné l’influence réciproque entre ces mondes, de la reformulation des politiques occidentales en Inde et en Afrique à ses « retours » sur l’organisation du Welfare en Europe même.
    Le séminaire s’est ensuite penché, avec Luc Berlivet, sur la généalogie de la mondialisation que révèle l’étude du rôle des statistiques dans l’émergence de la notion de « santé globale ». Les communications de Gaëtan Thomas (doctorant CERMES-EHESS) et de Jean-Paul Gaudillière (CERMES-INSERM/EHESS) ont retracé la mobilisation conjointe de l’épidémiologie et du calcul économique dans la production d’une « métrique globale », fournissant indicateurs chiffrés et outils d’aide à la décision au sein des grands programmes internationaux de santé.
    Deux séances combinées ont ensuite porté sur les régulations économiques et sociales en Europe, au Japon et aux États-Unis au cœur du XXe siècle. Paul Schor (Université Paris VII) a suivi la mise en œuvre de la Home Economics, une discipline longtemps dévalorisée qui a joué, non sans ambiguïtés, un grand rôle dans « l’apprentissage » et la standardisation des pratiques de consommation aux États-Unis à destination des populations vulnérables. Florence Weber (ENS), a revisité les théories de Marcel Mauss pour penser le sort des jeunes sans statut dans l’évolution contemporaine de la protection sociale. Jérôme Gautié (Université Paris 1) d’une part, Paul-André Rosental et Bernard Thomann d’autre part, ont montré comment la faiblesse salariale créait, dans l’après-guerre en France et au Japon, un « régime de précarité » spécifique, que l’État et les partenaires sociaux essayaient de réguler en articulant politiques économiques et politiques sociales. Le reconstituer permet de mieux comprendre les traits particuliers de la « précarisation » des sociétés industrialisées contemporaines.
    Sous l’égide de Morgane Labbé et d’Élodie Richard a été menée une réflexion sur les catégorisations et la hiérarchisation des populations dans les recensements du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle. Mathieu Aguilera (doctorant CHSP-UAM) a relu l’avènement contrarié d’une statistique nationale espagnole à la lumière du « laboratoire » qu’ont constitué les îles esclavagistes de Cuba et Porto-Rico. Elena Bevilacqua (doctorante EHESS-Centre Norbert-Elias) a analysé les recensements de la Révolution et du Premier Empire à Marseille en rapport avec la reconstitution des trajectoires urbaines et sociales des habitants. Fanny Malègue (doctorante EHESS-CENA/INED) a étudié la transformation de la notion de citoyenneté à l’épreuve des dénombrements de population consécutifs à la première abolition de l’esclavage à la Guadeloupe (1796-1798).
    Enfin, menée par Mathilde Rossigneux-Méheust, une séance a retracé la façon dont la gratuité d’une tâche peut être légitimée, rationalisée, promue, appliquée ou encore invisibilisée. Elle a à cet effet confronté, au XIXe siècle, l’espace urbain parisien et l’espace colonial, grâce à des interventions d’Anaïs Albert (ICT- Université Paris Diderot) et Claire Lemercier (CSO, Sciences Po), d’une part, et d’Alessandro Stanziani d’autre part.

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 2 mai 2018.

    Contact : service des enseignements ✉ sg12@ehess.fr ☎ 01 49 54 23 17 ou 01 49 54 23 28
    Réalisation : Direction des Systèmes d'Information
    [Accès réservé]